Chine : Beijing souhaite privatiser les maisons de retraite publiques

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En Chine, les personnes âgée représentent actuellement actuellement 15,5% de la population totale et, selon les estimations, le pays comptera 300 millions de seniors en 2025.

Si le système de retraite montre déjà de gros signes de faiblesse, en matière d’hébergement, l’offre publique est largement insuffisante.

Le Bureau des affaires civiles de Beijing a annoncé que d’ici la fin de l’année 2015, la grande majorité des 215 maisons de retraite publiques que compte la capitale seront privatisées.

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Privatiser les maisons de retraite pour favoriser la concurrence

La Chine est un pays qui vieillit rapidement, conséquence notamment de la politique de l’enfant unique instaurée depuis plusieurs décennies. Cependant, les infrastructures et services aux personnes âgées demeurent très insuffisants, et le manque de finances publiques ne permet pas au gouvernement Chinois de mettre en place des mesures et des structures dédiées aux seniors et retraités.

De ce fait, le Bureau des affaires civiles de Beijing a décidé de faire privatiser la très grande majorité des maisons de retraite publiques de la capitale. Ne demeureront publiques que les maisons de retraite réservées aux « cas prioritaires », à savoir les personnes âgées issues de familles extrêmement pauvres ou bien celles qui ont perdu leur enfant unique… (lire notre article Pékin : quand la politique de l’enfant unique laisse des parents « orphelins »…).

human-186040_1280Actuellement, les personnes souhaitant intégrer une maison de retraite publique sont inscrites sur liste d’attente et doivent souvent patienter plusieurs années avant d’obtenir une place. Parallèlement, la demande d’aide-soignants et de services à la personne devient de plus en plus forte.

Selon Lu Jiehua, professeur de l’Université de Beijing interviewé par la radio chinoise CRI, Beijing a pris une bonne mesure en n’ouvrant les maisons de retraite publiques qu’aux plus démunis car les familles qui en ont les moyens devraient plutôt s’orienter vers des structures privées. Toujours selon le professeur, cette mesure favorisera également l’émergence d’une offre de qualité, les maisons de retraite privées jouissant d’une bonne réputation attireront plus de monde.

> Emission de radio CRI « Vieillissement de la population : Beijing envisage de privatiser les maisons de retraites »

Une offre qui demeurera largement insuffisante

Un rapport d’étude sur les maisons de retraite chinoises met en évidence l’insuffisance du nombre de lits et des moyens. La Chine compte en effet trop peu d’établissement d’hébergement pour personnes âgées compte tenu de la demande existante. De plus, les maisons de retraite n’attirent pas suffisamment de monde.

Wu Yushao, directeur adjoint du Bureau national du Troisième Age, s’est également exprimé au micro de la radio CRI, expliquant que si les maisons de retraite de luxe et les établissements les plus modestes sont nombreux et faciles à trouver, les établissements « moyen de gamme » sont beaucoup plus rares, alors que la demande pour ce genre d’établissement est la plus forte.

Enfin en Chine,  où la notion de piété filiale est très forte, les enfants sont tenus de s’occuper de leurs parents et l’idée de la placer en maison de retraite est très perçue.

Selon Lu Jiehua dans les années à venir, 90% des personnes âgées demeureront chez elles pour vivre leurs derniers jours. La Chine doit donc développer le secteur des services à la personne. A Beijing, des centres d’accueil de jour des personnes âgées ont été ouvert et des plans d’aide au vieillissement à domicile mis en place. « Ce sont des alternatives. Pourtant il faut en trouver plus et les encadrer. », déclare le professeur.


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Cet article a été publié par la Rédaction le


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