La sixième édition du Salon des services à la personne a ouvert ses portes hier à Paris Porte de Versailles. À cette occasion Alain BOSETTI, président de l’événement, a évoqué au micro de BFM Business les enjeux liés à la question du maintien à domicile. Dominique GUENAUX, PDG de la société UBIQUIET et Didier JARDIN, Président de la société VIVAGO, ont quant à eux présenté leurs innovations respectives et souligné le potentiel de croissance du secteur.
Services à la personne : un secteur en pleine croissance
Avec 6 % de croissance depuis 2005, le secteur des services à la personne représente aujourd’hui 1 % du PIB français. Entre le domaine médico-social et celui des technologies pour le maintien à domicile, il regroupe à ce jour 28 000 structures.
En 2030, une personne sur six vivra seule. Cette perspective qui implique de véritables enjeux sociaux est également source de préoccupations. Pour Ingrid ISPENIAN, responsable du pôle juridique du réseau UNA, cette inquiétude est essentiellement liée à l’absence de gouvernance sociale dans le secteur médico-social, d’où l’importance pour les acteurs du secteur de prendre part aux politiques publiques. L’aider à se structurer est aujourd’hui une véritable priorité.
90 % des Français veulent vieillir à leur domicile, et pour beaucoup d’entre eux ce souhait sera sans doute exaucé. On compte en effet 140 lits disponibles en EHPAD pour 1 000 seniors de 75 ans. Dans ce contexte, le potentiel de croissance des services à la personne est considérable, le secteur a créé 400 000 emplois depuis 2005.
Les gérontechnologies au service du maintien à domicile
Le maintien à domicile des seniors dans les meilleures conditions repose non seulement sur la qualité des soins et services effectués à domicile, mais également sur l’utilisation d’outils conçus pour offrir sécurité, confort et maintien du lien social aux personnes âgées.
La société UBIQUIET a développé l’une de ces technologies au service des seniors à domicile. « Une solution innovante 100 % française« , précise son fondateur Dominique GUENAUX, qui facilite les échanges et favorise une meilleure coordination des soins et des services. Utilisée en maisons de retraite, dans le cadre de l’animation et de la gestion de l’accueil, Ubiquiet a pour vocation de « recréer du lien ». Pour Dominique GUENAUX il est important de soutenir le développement de ces outils : « Il faudrait réussir à convaincre les conseils généraux de consacrer une part de l’APA aux aides techniques, afin de permettre à nos technologies d’être plus facilement acceptées et plus populaires, grâce à un coût moins élevé pour les utilisateurs ».
Didier Jardin, Président de la société VIVAGO, regrette pour sa part que les entreprises du secteur, des PME pour la plupart, manquent de fonds leur permettant de communiquer sur leurs innovations. Encore peu connus, ces produits connaissent une croissance limitée, alors qu’un budget communication plus conséquent leur permettrait de toucher un plus large public. C’est dans cette optique notamment qu’a été créée l’ASIPAG, rappelle Didier JARDIN, une structure qui fédère et représente les concepteurs et fabricants de technologies pour l’autonomie afin de mettre en lumière leurs innovations.
Les montres conçues par VIVAGO, dotées d’un système d’appel automatique en cas de malaise de la personne âgée, sont utilisées par 25 000 personnes, essentiellement en EHPAD (400 établissements en sont aujourd’hui équipés). « Axé sur la sécurité, notre produit apporte de la réassurance au senior », explique Didier JARDIN, ajoutant que, dans le cadre du maintien à domicile, le senior doit également se sentir suffisamment en confiance pour pouvoir sortir de chez lui.
Alain BOSETTI, Dominique GUÉNAUX et Didier JARDIN sont unanimes : les secteurs des services à la personne et des gérontechnologies sont créateurs d’emplois. Avec l’aide du ministère, ils pourraient s’ouvrir davantage au grand public en offrant à des seniors de plus en plus nombreux bien-être et plaisir. « Le gisement d’emplois offert par ces sociétés innovantes est considérable. Le lien entre l’humain et les technologies a le potentiel d’améliorer considérablement le confort des personnes âgées, et des autres », conclut Alain BOSETTI.
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