Le Conseil de la CNSA vote le budget 2015

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Le Conseil de la CNSA, réuni hier sous la présidence de Paulette Guinchard, a examiné un budget rectificatif pour l’année 2014, le budget prévisionnel 2015 de la CNSA, les orientations de la politique de soutien à la recherche et à l’innovation et le bilan de l’activité des maisons départementales des personnes handicapées en 2013.CNSA

Le budget rectificatif 2014

Le Conseil a approuvé le troisième budget rectificatif 2014 de la CNSA qui s’élève à 21, 716 Md € et intègre notamment l’annulation de 142 M€ de crédits décidée dans les lois de financement rectificatives de la sécurité sociale pour 2014 et pour 2015. Même s’il a conscience des tensions qui pèsent actuellement sur les finances publiques, le GR 31, composé des associations représentant les personnes âgées, les personnes handicapées et les
professionnels qui sont à leur service, a exprimé à cette occasion, « son plus profond mécontentement » vis-à-vis de l’annulation de 142 M€, estimant qu’elle « compromet l’avenir » alors que « les besoins sont loin d’être satisfaits ».

Discussions autour du budget 2015

Le budget 2015 de la CNSA qui s’élève à 22,667 Md € a été approuvé par 46 voix pour, 22 voix contre et 4 abstentions (par ailleurs 6 voix « ne prend pas part au vote » et 5 voix « prend acte »).

Il est en hausse de 4,4% par rapport au troisième budget modificatif 2014. En 2015, la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA), soit 682,5 M€, sera intégralement versée à la CNSA et la part de CSG qui lui sera affectée retrouvera son niveau initial de 0,1%.

Le budget 2015 prévoit un objectif global de dépenses de 19,169 Md € (+ 2,5 %) pour le financement du fonctionnement des établissements et services médico-sociaux (9,532 Md € pour l’OGD personnes handicapées et 9,637 Md€ pour l’OGD personnes âgées), dont 476 M€ de crédits nouveaux.

Les crédits supplémentaires financeront notamment la médicalisation des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), c’est-à-dire le recrutement de personnels pour répondre aux besoins de soins médicotechniques des résidents pour 100 Met le fonctionnement des places d’établissements et services médico-sociaux pour personnes âgées (63,35 M€) et personnes handicapées (177,3 M€) à ouvrir dans l’année.

Le budget permettra aussi de contribuer aux dépenses des maisons départementales des personnes handicapées et à celles des prestations individuelles (allocation personnalisée d’autonomie –APA– et prestation de compensation du handicap –PCH–) versées par les conseils généraux à hauteur de 2, 37 Md € (+1% par rapport à 2014).

Des interrogations sur l’utilisation 2015 de la CASA

Les membres du GR 31 ont voté contre ce budget. Ils se sont interrogés sur l’utilisation en 2015 de la CASA. Ils ont regretté notamment « l’insuffisance du taux de reconduction des moyens des établissements et services médico-sociaux qui ne leur permet pas de faire face à l’augmentation des charges » et la réouverture très encadrée du tarif global « alors qu’un arrêt du Conseil d’État annule les dispositions sur l’option tarifaire figurant dans les circulaires des campagnes budgétaires 2012 et 2013. »

Certains partenaires sociaux se sont montrés soucieux des conséquences de la moindre progression du budget sur les conditions de travail des professionnels du secteur médicosocial et sur la qualité de l’accompagnement des personnes âgées et des personnes handicapées à domicile ou en établissement.

Les départements ont souligné la part importante de leur contribution au financement des prestations individuelles (APA, PCH) et le contexte difficile pour les MDPH. Ils ont également exprimé leurs réserves sur le financement par les recettes propres de la CNSA de différentes dépenses (agences nationales, compensation de certaines dépenses de l’État pour les MDPH…).

Le GR 31 a présenté un vœu pour une utilisation des 682,5 M€ de la CASA sans attendre la promulgation de la loi d’adaptation de la société au vieillissement et de ces textes d’application afin de permettre :

  • la revalorisation des plafonds de l’APA à domicile et l’amélioration des indemnisations et rémunérations des aides à domicile ;
  • l’augmentation des crédits de médicalisation des EHPAD et la suppression de la convergence tarifaire ;
  • la mise en œuvre du plan pluriannuel d’aide à l’investissement annoncé par Marisol Touraine ;
  • une tranche supplémentaire de crédits pour le fonds d’aide à la restructuration des services d’aide à domicile.

Ce vœu a été approuvé à la majorité ; il sera transmis aux ministres concernées. En dépit des divergences des points de vue, Paulette Guinchard, présidente du Conseil, a relevé que l’objectif de maîtrise des dépenses publiques était entendu et qu’il devait se mettre en œuvre dans un esprit de transparence et de confiance.

CNSA : 10 millions d’euros pour le soutien à la recherche

Au cours de l’année 2015, un budget d’environ 10 M€ permettra de soutenir la recherche dans le champ médico-social et d’encourager l’innovation. Ce soutien passe par des appels à projets de recherche menés avec des partenaires (Agence nationale de la recherche, Institut de recherche en santé publique …) et des subventions à des projets innovants, des recherches-actions ou encore des études.


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Cet article a été publié par la Rédaction le


1 réflexion sur “Le Conseil de la CNSA vote le budget 2015”

  1. FNAQPA : Budgets de la CNSA manipulés et non sincères
    C’est un vote contre et unanime des associations concernant le budget 2015 de la CNSA. Il s’agit d’un budget manipulé et non sincère, illustré par l’annulation de 142 millions d’euros de crédits 2014 (détournés vers les soins de ville), l’utilisation des réserves de la CNSA à hauteur de 110 millions d’euros (soit des crédits promis mais non distribués aux personnes âgées), le gel des crédits non transparent, etc. L’affichage d’une hausse des crédits de 2,5% est ainsi totalement faussé et masque un budget 2015 d’austérité non assumé par le gouvernement.

    Pendant ce temps, les ministres Marisol Touraine et Laurence Rossignol nous distraient avec un Plan Maladies Neurodégénératives qui n’est autre qu’un catalogue de bonnes intentions non financées. Ces dérives ne peuvent que renchérir la perte de confiance, sur le terrain, des établissements et services à l’égard de l’Etat. Elles encouragent la FNAQPA à continuer de proposer de nouvelles logiques économiques globales dans le cadre d’une gouvernance plus modernisée et efficiente.
    Didier SAPY
    Directeur de la FNAQPA

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