Source de nombreux fantasmes dans la science fiction, allant de la promesse d’un homme aux pouvoirs absolus dans un futur radieux à la menace de l’asservissement et la destruction humaine, les robots sont liés à notre mode de vie.
Le terme de « robotique » se retrouve pour la première fois sous la plume de Isaac Asimov dans la nouvelle Le menteur.
L’écrivain de science-fiction définie alors ses trois lois de la robotique, trois règles auxquelles tous les robots qui apparaissent dans sa fiction doivent obéir. Déjà en 1940 ces lois placent les robots au service de l’homme, principes de base des robots assistants.
Les Trois lois de la robotique, d’Isaac Asimov :
Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger.
Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi.
Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la seconde loi.
Aujourd’hui le terme robotique désigne une science travaillant sur les systèmes électro-mécaniques actionnés et contrôlés par le biais d’un ensemble de logiciels leur conférant une « intelligence artificielle ».
Ce sont ces outils que nous élaborons et utilisons pour répondre à nos besoins et résoudre les difficultés de la vie quotidienne. Ils deviennent donc un élément de la bonne marche de notre société, et ainsi l’objet d’enjeux sociaux, économiques et politiques.
Le marché de la robotique
Les perspectives de marchés de la robotique et notamment de la robotique de services sont colossales. Pour la Japan Robotics Association, le marché global pourrait atteindre 66,4 milliards de dollars en 2025 dont près de 50 milliards de dollars seraient consacrés à la robotique de service (robots assistants pour le grand public, robots d’aide à domicile, robotique médicale…).
Aussi les principales firmes technologiques (Microsoft, IBM, Intel…) et industrielles (Honda, Toyota, Panasonic…) se positionnent dès aujourd’hui sur ce secteur et y consacrent une part importante de leur R&D.
Vieillissement de la population
Notre société se trouve confrontée à un enjeu socio-économique sans précédent, celui du vieillissement de la population. La croissance des pays développés est évidemment basée sur les personnes actives qui par leur travail produisent des richesses. Le pourcentage des actifs par rapport au reste de la population va aller en diminuant. Les chiffres de l’INSEE nous montrent qu’en France, en 2007 le pourcentage de la population âgée de plus de 65 ans est de 16,2% contre 15% en 1994 ; d’ici 2050, un habitant sur trois aurait plus de 60 ans. Ces statistiques valent pour l’Union européenne, les Etats Unis et le Japon, bien qu’il faille probablement penser que ce dernier atteindra en premier de tels chiffres.
Partant de ce fait plusieurs questions se posent sur l’anticipation et la gestion de cette situation :
Comment assurer aux personnes appartenant au quatrième âge, à celles qui souffrent de dépendance et dont le nombre s’accroît, une condition de vie optimale, des soins adaptés permettant de pallier aux déficiences et à la perte d’autonomie?
Il est d’ores et déjà certains que nous manquerons de personnel pour répondre à ces besoins, la robotique est elle la solution miracle ?
Les options ou fantasmes que proposent les robots
C’est donc dans ce contexte démographique que la robotique nous propose des solutions et devient la base d’un débat politique, social et économique mondial.
Comment soigner nos aînés et leur assurer une existence décente alors que nous manquons de moyens et de personnel ? La robotique se penche sur la fabrication de certains outils permettant d’aider les personnes dépendantes dans la vie quotidienne, sur d’autres assistant les infirmier(e)s dans les soins ou la surveillance des patients.
Par ailleurs, comment maintenir un nombre important d’actifs ? Les robots vont-ils permettre de retarder les départs à la retraite en palliant à des incapacités qui jusque là excluaient certaines personnes du travail.
Si ces pistes sont véritablement en train d’être envisagées par les pays développés qui investissent des sommes importantes dans ces technologies, ne faut il pas se montrer prudent ? Ne sommes nous pas là dans ce fantasme de l’avenir radieux précédemment évoqué ?
Un éclairage plus pessimiste nous alerterait sur les risques de voir le personnel manquant dans les hôpitaux remplacé progressivement par des robots-infirmiers à moindre coût, ou les soldats remplacés par des robots de guerre (ces technologies existent déjà sous forme de prototypes dont les concepteurs ne tiennent visiblement pas compte des lois d’Asimov).
La robotique aidera-t-elle au bien-vieillir ou participera-t-elle à la construction d’une société déshumanisée ?
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