Architecture et Silver économie : interview de Didier Salon

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Solutions pour bien vieillir
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L’agence DSA, basée à Paris, est spécialisée dans l’habitat des personnes âgées. Elle privilégie le dialogue avec les utilisateurs pour établir un projet cohérent entre l’architecture, les lieux de vie, la gérontologie et les nouvelles technologies.
Silvereco.fr a recueilli les propos de Didier Salon, architecte et coauteur du livre « Architecture et Gérontologie »- Ed. L’Harmattan.

 

Didier Salon - ArchitectureDidier Salon est architecte et travaille avec les équipes et les utilisateurs des établissements pour concevoir les lieux de vie et de soins au plus près des usages et des besoins.

« Pour la construction, nous privilégions les procédés industriels innovants et les matériaux renouvelables au service de l’économie, du confort et de la qualité durable »

Silvereco.Fr : Quelle est la place de l’architecture dans la Silver économie?

Didier Salon : L’architecture, par définition, crée du lien, instaure un cadre de vie. elle permet de penser des habitations qui tiennent autant compte des contraintes techniques et des normes que des demandes singulières des habitants.
Elle permet notamment d’associer et d’intégrer les technologies d’accompagnement du vieillissement dans les logements ou dans les établissements d’hébergement.
L’architecture « humanise » ainsi des technologies en les restituant à leur juste place dans un cadre de vie familier. L’architecture a donc toute sa place dans la Silver économie et articule à la fois les besoins, les attentes en matière d’usage des personnes et les offres, les services, les outils etc.

Les architectes sont-ils formés et sensibilisés à la question du vieillissement de la population ?

DSA-architecture-silver-économie-logoLes architectes s’intéressent d’abord à la manière de construire des lieux de vie, d’habitation, de travail pour tous et pas seulement pour une catégorie de personnes. Les architectes sont, bien sûr, sensibilisés et ouverts sur la question du vieillissement. Il sont capables de créer du lien et du sens dans les bâtiments, d’autant qu’eux-mêmes vieillissent et sont de plus en plus directement concernés par la question.

Par ailleurs, je trouve important le fait qu’il y ait une diversité d’approches sur ces questions. Comme dans sa propre façon d’habiter, il n’y a pas une seule façon de vieillir : bien vieillir, ça veut surtout dire vieillir à sa façon. Je n’ai pas connaissance de l’existence d’un cursus spécialisé en gérontologie dans les écoles d’architecture, mais ce pourrait être un lieu privilégié d’échange et de création. 

On parle souvent du « Design for All » comme solution d’avenir pour répondre au vieillissement de la population, doit-on aussi parler « d’architecture pour tous? »

Oui, je crois que c’est une bonne idée que de parler d’architecture pour tous. Ce n’est pas une problématique nouvelle. Dans les années 1960-1970, certains architectes réfléchissaient à des logements qui laisseraient aux habitants le choix d’organiser les espaces selon leurs envies et leurs besoins. On ne peut plus aborder l’évolutivité des espaces de la même façon, en particulier pour des raisons techniques et économiques. Mais c’est une préoccupation récurrente qui trouve tout son sens avec l’allongement de la vie.

Le logement doit pouvoir évoluer, se transformer, accompagner ses habitants le plus facilement possible. L’obstacle majeur réside dans le coût et la complexité technique de la transformation. Les transformations « structurelles » sont quasiment impossibles. C’est donc surtout sur les détails de l’aménagement intérieur, la répartition des fonctions et la polyvalence des espaces, associés à des équipements performants, que cela se joue, et peu sur la structure elle-même du bâtiment.

Dans tous les cas les modifications ou les transformations doivent être simples, pertinentes et faciles à réaliser par les gens eux-mêmes, comme un encouragement à continuer à faire des projets pour soi-même, des projets pour tous.


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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