« Bien-vieillir » : maintenir une bonne santé tout au long de sa vie

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La revue The Lancet a récemment publié une série sur la santé et le vieillissement qui constate une grande lacune des systèmes de santé pour résoudre les défis liés au vieillissement de la population au niveau mondial. La hausse de la fréquence des maladies chroniques et la baisse de la qualité de vie sont en passe de devenir un défi majeur pour la santé publique, du fait du vieillissement global de la population.

L’espérance de vie augmente partout dans le monde

OMSL’ensemble de la population vit de plus en plus longtemps. A l’horizon 2020, le nombre de personnes âgées (plus de 60 ans) aura dépassé le nombre d’enfants en bas âge (moins de 5 ans) tandis qu’en 2050, la population mondiale des seniors aura atteint 2 milliards de personne contre 841 millions en 2014. De plus, 80% de cette population vivra dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

L’augmentation de l’espérance de vie est largement due à la baisse de mortalité due aux maladies cardiovasculaires (accidents vasculaires cérébraux et cardiopathies ischémiques), essentiellement dans les pays à revenus élevés : meilleure conditions de santé, réduction du tabagisme et de l’hypertension artérielle, amélioration de la couverture et efficacité des interventions sanitaires, etc…

Pour autant, l’augmentation de la longévité grâce à l’amélioration des conditions de santé ne signifie pas que les personnes les plus âgées restent bien portantes toute leur vie.

Vivre plus longtemps et « bien-vieillir »

L’espérance de vie grandissante ne garantit pas la bonne santé des âgés. Les seniors d’au moins 60 ans représentent 23% de la mortalité et de la charge de morbidité au niveau mondial. Cette statistique est principalement le résultat des maladies de longue durée, comme le cancer, les pneumopathies chroniques, les cardiopathies, les maladies de l’appareil locomoteur (comme l’arthrite et l’ostéoporose), ainsi que les troubles mentaux et neurologiques.

La charge de morbidité sur le long terme et la baisse de la qualité de vie ont des répercussions sur toutes les échelles : pour les patients bien entendu mais aussi leurs familles, les systèmes de santé et les économies. Les prévisions ne prévoient d’ailleurs pas d’amélioration : par exemple, d’après les dernières estimations, on s’attend à ce que le nombre de personnes atteintes de démence passe de 44 millions à l’heure actuelle à 135 millions à l’horizon 2050.

Le Dr. John Beard, Directeur du Département Vieillesse et qualité de vie de l’Organisation Mondiale de la Santé, affirme que : « Des réformes profondes et fondamentales des systèmes de santé et d’aide sociale seront requises. Mais nous devons être attentifs à ce que ces réformes n’aggravent pas les inégalités qui sont à l’origine d’une grande partie de la mauvaise santé et des limitations fonctionnelles que nous observons chez les personnes âgées ».

Le Dr. Ties Boerma, Directeur du Département Statistiques sanitaires et systèmes d’information à l’OMS, poursuit : « Si certaines interventions pourront s’appliquer dans le monde entier, il sera important que les pays surveillent la santé et l’état fonctionnel de leurs populations vieillissantes pour appréhender les tendances sanitaires et concevoir des programmes répondant aux besoins spécifiques qu’ils auront identifiés.Des enquêtes à l’échelle des pays, comme l’étude de l’OMS sur le vieillissement et la santé des adultes dans le monde (SAGE), le sondage mondial GALLUP et d’autres études longitudinales de cohortes sur le vieillissement au Brésil, en Chine, en Inde et en Corée du Sud, commencent à rétablir l’équilibre et apportent des données factuelles à l’appui des politiques, mais il reste encore beaucoup à faire. »

Des défis qui dépassent le secteur de la santé

Les auteurs de la série constatent néanmoins que le défi du vieillissement de la population ne se limite pas au secteur de la santé. Les stratégies à mettre en place doivent s’efforcer de mieux prévenir et prendre en charge les maladies chroniques, en proposant des soins de santé à la portée de tous les adultes âgés et en tenant compte de l’environnement physique et social des malades.

Quelques exemples:

  • encourager les seniors à poursuivre leurs activités professionnelles, par exemple en levant les taxes dissuadant de travailler après l’âge de la retraite ;
  • mettre l’accent sur le dépistage précoce et la prévention des maladies chroniques, plutôt que le traitement ;
  • mieux utiliser la technologie à disposition, par exemple des cliniques mobiles pour les populations rurales ;
  • former les personnels de santé à la prise en charge de multiples affections chroniques.

Le Dr. Chatterji, également du Département Statistiques sanitaires et systèmes d’information à l’OMS, rajoute : « Nous devons collectivement regarder au-delà des coûts associés couramment au vieillissement pour réfléchir aux avantages que peut apporter à l’ensemble de la société une population âgée, en meilleure santé, plus heureuse et plus productive ».


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Cet article a été publié par la Rédaction le


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