Une étude produite par Adédom et l’OCIRP alerte sur les conséquences possibles de la baisse du financement de l’aide à domicile.



- L’étude OCIRP x Adédom démontre que cette baisse fragiliserait l’aide à domicile, creuserait les inégalités territoriales et détruirait jusqu’à 7,5 % des emplois
- Pour les personnes âgées, la réduction d’heures d’aide entraînerait perte d’autonomie accélérée, hospitalisations plus fréquentes et entrées en EHPAD plus précoces
- L’impact économique serait lourd : 1 € retiré = 3,50 € de surcoûts publics, soit 87 000 € sur un parcours de vie pour une personne âgée
- Pour les aidants, la coupe budgétaire provoquerait épuisement, absentéisme et risque de désinsertion professionnelle, infirmant l’idée d’économies pour l’État
Baisse de financements : quelles conséquences pour les services à la personne ?
Une étude produite par les cabinets Koreis et EuroConsulting Group à la demande d’Adedom et soutenue par l’OCIRP alerte. Publiée en novembre et coproduite avec Adédom, elle met en lumière et détaille les limites d’une baisse de financements, dont les conséquences toucheraient de plein fouet les territoires, les personnes âgées dépendantes et handicapées, ainsi que leurs soignants. Une étude transparente qui donne à voir la nécessité de préserver l’accompagnement essentiel des personnes en perte d’autonomie et son bon financement.
Les services à la personne menacés, et les inégalités territoriales creusées
L’aide à domicile représente, pour un établissement public de coopération intercommunale moyen (EPCI), une activité économique essentielle : 303 000 heures d’intervention, l’équivalent de 233 emplois, 2,95 millions d’euros de revenus distribués et 2 millions d’euros de recettes publiques, d’après l’étude de l’OCIRP.
La baisse de financements génèrerait la destruction de 2,5 % à 7,5 % des emplois selon le profil du territoire. Tous ne sont pas exposés de la même manière : les territoires ruraux ou vieillissants se révèlent nettement plus vulnérables. Ainsi, exposer une communauté de communes telle que Caux-Austreberthe (76) coûterait entre 137 800 € et 265 000 € de coûts annuels au titre de la privation d’emploi. Pour une métropole telle qu’Orléans, le coût public de cette baisse de financements pourrait s’élever à 1,3 à 2,5 millions d’euros par an.
Un impact réel sur l’autonomie des personnes âgées
Le scénario appliqué au parcours de vie d’une personne âgée montre que la baisse de l’aide à domicile entraînerait “une dégradation accélérée de l’autonomie”, d’après les résultats de l’étude. Une thématique qui intéresse tout particulièrement l’OCIRP, à l’initiative du Baromètre Autonomie, permet d’avoir un aperçu, année après année, du comportement et du regard porté par les français sur la question de l’autonomie et du vieillissement.
Pour les personnes âgées, une baisse des heures d’accompagnement liée à la réduction du crédit d’impôt pourrait impliquer une augmentation des hospitalisations, des soins non-programmés et des entrées en établissement “plus précoces”. Les conséquences économiques seraient sans appel : 87 000 euros de surcoûts sur un parcours de vie, dont 40 % pour la puissance publique. En d’autres termes, 1 euro retiré équivaudrait à 3,50 euros de coûts supplémentaires.
Les aidants subiraient eux aussi des conséquences de cette baisse du crédit d’impôt. À commencer par une hausse du stress et de la fatigue. Des absences professionnelles et un risque de désinsertion professionnelle et d’épuisement accru seraient aussi à craindre. Les aidants pourraient compenser la perte d’heures professionnelles, “au détriment de leur santé et de leur emploi”.
Les personnes handicapées également touchées
Les effets seraient d’autant plus marqués pour les personnes atteintes de handicap : perte de repères, intensification des besoins médicaux ou encore passages précoces en établissements spécialisés. Coût total estimé : 1,755 million d’euros, dont 80 % supportés par les finances publiques.
La conclusion du rapport est sans ambiguïté : réduire l’aide à domicile ne générerait aucune économie… et ce serait même l’inverse. Les dépenses seraient “transférées vers des solutions plus coûteuses” : hospitalisations, EHPAD, ou encore établissements spécialisés. L’État et les départements verraient ainsi leurs dépenses augmenter. En clair, chaque euro retiré se traduirait par une dépense accrue et un recul de l’autonomie, là où chaque euro investi permettrait d’éviter des coûts beaucoup plus élevés et préserverait l’équilibre des territoires.
Télécharger l’étude d’impact social et économique de l’aide à domicile de l’OCIRP et de l’ADEDOM
Cet article a été publié par la Rédaction le



