Alzheimer : cette nouvelle cause de la maladie qui nous menace tous

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La maladie d’Alzheimer est la principale cause de démence dans le monde. En France, elle touche environ un million de personnes, un chiffre en constante augmentation avec le vieillissement de la population. Si l’âge et la génétique sont des facteurs connus, une vaste étude internationale publiée le 24 juillet 2025 dans The Lancet Planetary Health vient d’identifier un coupable beaucoup plus insidieux : la pollution de l’air.

pollution alzheimer
  • Une vaste étude publiée dans The Lancet Planetary Health établit un lien clair entre pollution de l’air et risque accru d’Alzheimer.
  • Trois polluants majeurs sont identifiés : particules fines (PM2,5), dioxyde d’azote (NO₂) et carbone noir.
  • Ces substances provoquent stress oxydatif et inflammation cérébrale, favorisant l’accumulation de protéines toxiques.
  • Selon Alzheimer’s Research UK, 3 % des cas de démence pourraient être évités sans pollution, soit 1,5 million de vies dans le monde.
  • Les experts appellent à des politiques environnementales plus strictes et recommandent des gestes simples pour réduire son exposition.

Pollution et déclin cognitif : un lien désormais solide

Des chercheurs de l’Université de Cambridge ont réalisé l’une des plus grandes méta-analyses jamais menées sur le sujet. Ils ont passé en revue 51 études internationales, regroupant les données de plus de 26 millions de personnes. Leur conclusion est sans appel : l’exposition prolongée à certains polluants augmente le risque de développer une démence, y compris la maladie d’Alzheimer.

Trois polluants se démarquent particulièrement : 

  • Les particules fines (PM2,5) : chaque hausse de 5 µg/m³ est associée à une augmentation de 8% du risque de démence.
  • Le dioxyde d’azote (NO₂) : Une augmentation de 10 µg/m³ entre +3 % de risque.
  • Le carbone noir (ndlr : la suie) : +13 % par µg/m³.

Ces substances proviennent principalement du trafic routier, du chauffage au bois, des centrales et des industries. Invisibles, elles pénètrent profondément dans nos poumons, passent par notre sang et atteignent ainsi notre cerveau.

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Comment la pollution abîme-t-elle le cerveau ?

Pour expliquer les effets de la pollutions sur notre cerveau, les chercheurs avancent deux mécanismes majeurs : 

  • Le stress oxydatif : une réaction chimique qui endommage les cellules, les protéines et l’ADN.
  • L’inflammation cérébrale : qui perturbe la circulation sanguine et favorise les lésions responsables du déclin cognitif.

À terme, ces processus facilitent l’accumulation de protéines toxiques comme la bêta-amyloïde, directement impliquée dans la maladie d’Alzheimer.

Pollution et Alzheimer : une menace mondiale sous-estimée

Aujourd’hui, 57 millions de personnes vivent avec une démence selon l’OMS. D’ici 2050, ce chiffre pourrait grimper à 153 millions. Selon Alzheimer’s Research UK, si personne n’était exposé à la pollution de l’air, 3 cas de démence sur 100 pourraient être évités. Un chiffre qui certes peut paraître faible, mais représente 1,5 millions de vies épargnées à l’échelle mondiale.

Autre constat préoccupant : la majorité des données proviennent de pays riches. Pour autant, ce sont les populations urbaines les plus pauvres et les plus exposées à la pollution qui risquent de payer le prix fort. Dans certaines mégalopoles, les niveaux de particules fines dépassent de cinq fois les seuils étudiés.

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Un enjeu sanitaire et politique

La prévention d’Alzheimer ne relève pas uniquement de la médecine. Elle dépend aussi de l’urbanisme, des politiques de transport et de la réglementation environnementale.

Dr Haneen Khreis, autrice principale de l'étude alzheimer pollution

Ces résultats montrent que lutter contre la pollution ne se limite pas aux maladies respiratoires ou cardiovasculaires. Cela peut aussi réduire le risque de démence.

Dr Haneen Khreis, autrice principale de l’étude

Les recommandations vont dans ce sens : 

  • Des normes plus strictes pour les émissions industrielles et automobiles.
  • Le développement des mobilités propres.
  • Une planification urbaine favorisant et améliorant la qualité de l’air.

Comment se protéger au quotidien ?

En attendant des politiques plus ambitieuses, chacun peut réduire son exposition

  • Éviter les grands axes routiers lors des déplacements à pied ou à vélo
  • Consulter les indices de qualité de l’air avant de sortir
  • Porter un masque pendant les pics de pollution
  • Adopter une hygiène de vie protectrice (activité physique, alimentation équilibrée, arrêt du tabac et de l’alcool)

Alzheimer : Un air plus pur pour préserver la mémoire

Cette étude apporte une preuve scientifique supplémentaire : l’air que nous respirons abîme notre cerveau. En l’absence d’action collective, la pollution pourrait devenir un des principaux moteurs de l’épidémie mondiale de démence.

Respirer un air plus pur, ce n’est donc pas seulement une question de santé publique, c’est aussi un enjeu de mémoire collective.


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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