Alzheimer : une étude américaine prometteuse basée sur la stimulation cérébrale

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Des chercheurs américains ont implanté une sorte de « pacemaker » dans le cerveau de patients ayant récemment développé la maladie d’Alzheimer. Un essai clinique qui marque une nouvelle étape dans la recherche visant à ralentir les ravages de la maladie.

La stimulation profonde du cerveau, une stratégie innovante pour le traitement des symptômes d’Alzheimer

Cette étude qui repose sur la stimulation profonde du cerveau (SPC) nécessite l’implantation chirurgicale d’un pacemaker cérébral conçu pour envoyer des impulsions électriques à certaines zones spécifiques du cerveau. Dans le cadre de cette étude, les chirurgiens ont installé une minuscule électrode capable d’envoyer une légère impulsion à proximité du fornix, un importante voie nerveuse liée aux circuits cérébraux utilisés par la mémoire.

« Les échecs des derniers essais basés sur l’administration de molécules, telles que celles conçues pour réduire la formation de plaques de bêta-amyloïde dans le cerveau, ont confirmé la nécessité de trouver d’autres pistes », a expliqué dans un communiqué le Dr Paul B. Rosenberg, directeur du site d’essais cliniques de la Johns Hopkins University School of Medicine de Baltimore (Maryland).

« Il s‘agit d’une approche très différente, par laquelle nous essayons d’améliorer le fonctionnement du cerveau de manière mécanique. C’est une toute nouvelle stratégie de traitement pour une maladie qui touche de plus en plus de personnes en raison du vieillissement de la population. »

Dr Paul Rosenberg, Johns Hopkins University School of Medicine
(photo © Algerina Perna)

L’étude pilote, menée sur six personnes, visait à établir la sécurité de ce dispositif, déjà utilisé sur certaines personnes souffrant de dépression ou de la maladie de Parkinson. Menée par Gwenn Smith, professeur au département de psychiatrie et des sciences comportementales à la Johns Hopkins University School of Medicine, cette étude devra, pour se révéler véritablement concluante, être reproduite à plus grande échelle. Pour autant, Smith est catégorique : « Aucun autre traitement contre la maladie d’Alzheimer ne montre des résultats aussi prometteurs sur le fonctionnement du cerveau ».

Des résultats encourageants

Un peu plus d’un an après avoir installé ce « pacemaker » cérébral permettant l’envoi continu de stimuli électriques, Smith et son équipe ont analysé les changements opérés dans le métabolisme du glucose présent dans les cellules cérébrales. Pour les patients touchés par la forme la moins avancée de la maladie, les scanners montrent une augmentation continue du métabolisme du glucose, le signe d’une meilleure activité neuronale (on observe typiquement une diminution du métabolisme du glucose chez les malades). Ces effets se manifestent par de meilleurs résultats sur le plan cognitif ainsi qu’une meilleure mémoire.

Notons que le taux d’augmentation du métabolisme du glucose s’est avéré plus important que celui des patients ayant comme traitement les médicaments prescrits aujourd’hui pour ralentir la progression de la maladie.

Aussi encourageants qu’ils soient, ces résultats ne permettent pas de conclure à la possibilité d’éliminer les effets de la maladie. Même si la stimulation cérébrale aide effectivement les patients, il ne s’agit pas là d’une guérison permanente. Il est peu probable que la stimulation profonde du cerveau puisse stopper les symptômes de la maladie. Néanmoins, certaines formes de traitement, à l’instar de la SPC, sont en mesure d’alléger les symptômes des patients. L’objectif de cette stratégie n’est donc pas de guérir la maladie, mais de stimuler les zones du cerveau qui ne sont pas encore touchées afin de ralentir autant que possible la perte de mémoire qu’entraîne cette pathologie.

Environ 35 millions de personnes dans le monde sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, un chiffre qui devrait tripler dans les prochaines décennies. Cette étude, ainsi que toutes les autres menées dans le même but, sont donc capitales pour permettre le développement de traitements efficaces et peut-être, un jour, celui d’un remède.


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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