Depuis des années, de plus en plus de patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou démences apparentées sont pris en charge dans les unités de soins de l’hôpital Albert Chenevier.
Les patients arrivent à l’hôpital suite à un épisode aigu, et il est constaté très rapidement que le retour à domicile est difficile voir inenvisageable.
Durant cette hospitalisation, le patient est pris en charge dans sa globalité et si le problème aigu a été résolu, bien souvent une démence sous jacente est diagnostiquée au cours du séjour. Survient alors la difficulté de rechercher une structure adaptée.
Actuellement les structures conventionnelles ne sont pas adaptées aux symptômes de ces pathologies : besoin de déambulation, perte partielle ou totale de repères dans le temps et dans l’espace, entraînant de l’agitation, de l’agressivité et des oppositions aux soins, et des répercussions sur les autres patients hospitalisés, ainsi qu’une source d’inquiétude pour l’entourage et pour le personnel soignant.
Les patients restent alors confinés dans leur chambre, ou déambulent dans l’ensemble de l’unité (les couloirs, les chambres des autres patients, le poste de soins, les réserves…), avec cette envie de toucher afin de se rappeler les sensations oubliées, perturbant la vie de l’unité.
C’est face à ce constat que l’idée de création d’un parcours de déambulation a vu le jour. La problématique était de trouver un aménagement spatial où les patients pourraient déambuler en toute sécurité.
Ce parcours Alzheimer a pour objectifs
- D’éviter le confinement des patients au sein de l’unité,
- D’améliorer la prise en charge du patient dément, tout en respectant la charte du patient hospitalisé : « Toute personne âgée dépendante doit conserver la liberté de communiquer, de se déplacer et de participer à la vie de la société. »
- De limiter la prise médicamenteuse des troubles du comportement, afin de diminuer les risques iatrogéniques,
- De favoriser une rééducation fonctionnelle des patients avec un cycle nycthéméral physiologique récupéré,
- De retrouver une confiance en leurs capacités, tout en stimulant leurs sens : Jardinières où l’on retrouve certaines senteurs, comme le thym, les couleurs des fleurs plantées, la texture de la terre…
- De modifier l’image perçue de la gériatrie.
Jouxté à ce parcours, se trouve un circuit destiné à la rééducation avec des obstacles, (type escaliers, dénivellations, plots à contourner, pas japonais…), afin de prévenir les risques de récidive de chute, et pour travailler sur les troubles de l’équilibre et de la marche. Les patients sont alors accompagnés d’un personnel soignant qualifié.
Les patients du service de Médecine Interne et Gériatrique l’ont utilisé pour la première fois le 19 Août 2010, et ont pu apprécier les bénéfices d’une « promenade en plein air ». Ce parcours sera officiellement inauguré le jeudi 7 octobre prochain.
L’effet sur le moral des patients et de leur entourage, ainsi que sur le personnel soignant est un retour positif, d’autant plus que le moral à l’hôpital contribue à l’amélioration de l’état de santé.
Pour les personnels soignants, cela s’inscrit dans une démarche qualité de prise en charge globale de la personne âgée hospitalisée.
Une initiative Alzheimer du même ordre avait été primée en 2009 dans le cadre des Trophées du Grand Âge :
Les Jardins d’Elodie avaient obtenu à cette occasion un Prix Spécial du Jury pour la mise en place d’un établissement moderne privilégiant la liberté de circulation des personnes âgées désorientées par différents dispositifs de surveillance à distance.
Cet article a été publié par la Rédaction le