Digitalisation du parcours de santé en Europe : Près de 8 Européens sur 10 et notamment les Français estiment que le dossier médical partagé permettra d’améliorer leur parcours de santé

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Sopra Steria Consulting a dévoilé le 18 juin dernier son étude, réalisée en partenariat avec IPSOS, sur la digitalisation du parcours de santé en Europe. Cette enquête a été menée dans 6 pays européens dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Norvège, la Belgique et l’Espagne auprès de 35 experts de la santé et 1 200 Européens âgés de 18 ans et plus. Il s’agit à ce jour de l’étude la plus complète jamais réalisée à l’échelle européenne au sujet de la santé digitale.

A l’heure où la crise qui embrase aujourd’hui les urgences atteint une ampleur inédite en France et que partout en Europe se pose la question de leur « sur-recours », de l’épuisement des personnels et donc du désengorgement des structures hospitalières pour libérer des places, Sopra Steria Consulting et Ipsos publient les résultats d’une enquête montrant en quoi la digitalisation du parcours de soins est aujourd’hui l’une des principales réponses attendues pour faire face aux grands défis auxquels sont confrontés les systèmes de santé européens.

• Plus de 4 Européens sur 10 considèrent que leur système de santé s’est dégradé depuis ces 10 dernières années (44% contre 31% qui estiment qu’il s’est amélioré et 25% qu’il n’a pas évolué). C’est en France que ce sentiment de dégradation est le plus fort (51%).
• Le digital porte les espoirs de près de 8 Européens sur 10 (77%) qui considèrent que la digitalisation améliorera la qualité du parcours de santé.
• Le digital porte les espoirs de près de 8 Européens sur 10 (79%) qui considèrent que la digitalisation améliorera la qualité du système de santé.
• Les Européens plébiscitent à 76% le dossier médical partagé en considérant qu’il va permettre d’optimiser leur parcours de santé.
• Or seul un Français sur deux (48%) estime que le dossier médical partagé est suffisamment développé.
• Les professionnels de santé restent les tiers de confiance pour 81% des Français, et 79% des Européens, les plus à même d’améliorer leur parcours de santé grâce au digital.
Moins d’un Européen sur 5 (19%) et 15% des Français seulement font confiance aux GAFAM pour sécuriser leurs données de santé.

Digital et parcours de santé : une urgence nationale et européenne

Plus d’un Français sur deux (51%) a le sentiment que notre système de santé s’est dégradé depuis 10 ans et ce constat est globalement partagé à l’échelle européenne. Dans ce contexte, le digital offre ainsi de nouvelles perspectives d’amélioration puisque près de 8 Européens sur 10 (77%) considèrent que la digitalisation améliorera la qualité du système de santé.

Maintenant que des technologies telles que l’intelligence artificielle, le Big Data ou l’IoT sont une réalité, les attentes vis-à-vis de la digitalisation sont très fortes dans tous les pays sur l’ensemble des étapes du parcours de santé : en matière de prévention (77%), de suivi des maladies chroniques (74%), de pertinence des diagnostics (73%), d’accompagnement des personnes en perte d’autonomie (71%), de rapidité de la prise en charge (69%) ou encore de qualité du suivi après une hospitalisation (66%).

Les patients cherchent aujourd’hui à être des acteurs à part entière de leur prise en charge et considèrent la digitalisation du parcours de santé comme une opportunité d’être plus impliqués. En effet les Européens, et à plus forte mesure les Français, plébiscitent l’analyse de leurs données de santé dans la mesure où elle leur permet d’obtenir des conseils, notamment sur d’éventuels risques d’interactions médicamenteuses (91%) et leur indique les examens médicaux à réaliser en fonction de leur âge ou de leur état de santé (88%).

Le digital doit être le socle du nouveau parcours de santé : une opportunité pour passer de l’acte au parcours de soins

Les Européens interrogés s’accordent à dire qu’aucune solution digitale n’est aujourd’hui suffisamment développée et près de la moitié d’entre eux ne sont pas satisfaits des dispositifs actuels de télémédecine (49%), du niveau d’utilisation de l’intelligence artificielle pour améliorer la prévention, le diagnostic ou le traitement (44%) ou encore des échanges de données de santé entre les différents professionnels de santé ou avec leurs patients (43%). Enfin, moins d’un Européen sur deux (47%), et moins d’un Français sur deux (48%) estime que le dossier médical partagé n’est pas suffisamment développé.

Pour autant, les Européens plébiscitent le dossier médical partagé, un dispositif qu’ils jugent utile pour accéder à l’historique de soins (92%), pour renforcer la coordination entre les professionnels de santé (91%), et améliorer la prévention (80%). En ce sens, la majorité des Européens (74%) interrogés souhaiteraient donner accès à leur dossier médical électronique aux professionnels de santé qui les suivent.

Cette nouvelle étude Ipsos pour Sopra Steria Consulting met en lumière le rôle structurant du digital dans la construction du nouveau parcours de santé et confirme les attentes fortes des Européens en matière de digitalisation. Or, si les données de santé sont aujourd’hui souvent numérisées, elles restent encore extrêmement hétérogènes et cloisonnées. Aussi, il faut impérativement soutenir l’interopérabilité des échanges d’informations du patient entre les acteurs de santé qui est l’une des conditions essentielles du succès de la digitalisation du parcours de santé. Pour ce faire, nous sommes convaincus qu’il faut mettre en place une plateforme de type guichet unique qui permettrait d’enrichir depuis un seul point d’entrée le dossier médical partagé. précise Claire Ducos, Directrice du développement Sopra Steria Consulting.

Une femme senior sur l'ordinateur

Parcours de santé digitalisé : l’enjeu de souveraineté numérique européenne

La modernisation des systèmes de santé devient donc une priorité pour les Européens qui voient le digital comme une opportunité. Mais c’est aussi un enjeu stratégique pour les Etats qui, face aux investissements toujours plus importants des géants du numérique et de certains laboratoires pharmaceutiques, risquent de perdre leur souveraineté.

Les partenariats et outils digitaux que développent les géants du numérique proposent de nombreux services aux patients et aux professionnels de santé moyennant l’accès aux données. Le risque de perte de souveraineté nationale sur les données est donc réel et doit pousser les grands acteurs nationaux à réagir pour rattraper leur retard. Les experts européens interrogés tirent d’ailleurs la sonnette d’alarme sur un danger avéré à leurs yeux.

Aujourd’hui, les Européens font majoritairement confiance aux professionnels et établissements de santé pour leur proposer des solutions digitales efficaces (79%) afin d’améliorer leur parcours de santé. Cette tendance est plus forte encore en France, avec 81% des Français qui font confiance aux professionnels et établissements de santé.

Les Européens font majoritairement confiance aux professionnels et établissements de santé (79%) et aux autorités et institutions publiques de santé nationales en ce qui concerne la sécurisation de leurs données de santé (stockage, confidentialité, anonymat), alors qu’ils expriment une confiance bien moindre envers les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft). En effet, moins d’un Européen sur 5 (19%) et 15% des Français font confiance aux GAFAM pour sécuriser leurs données de santé.

La protection des données reste donc l’un des enjeux majeurs de la digitalisation du parcours de santé et la mise en place du RGPD permet d’établir un cadre légal et commun à tous les pays européens pour offrir plus de sécurité aux données des patients.

Les craintes des Européens à l’égard de l’avenir de leur système de santé ne cessent de progresser depuis ces dernières années, ils ont le sentiment qu’il arrive en bout de course. Par ailleurs, le phénomène du « patient expert » se renforce partout et le digital est de plus en plus perçu par bon nombre d’Européens comme l’outil qui va leur permettre de devenir des « acteurs à part entière » de leur santé ». Ils ne sont pas seulement mûrs pour le développement d’une digitalisation de leur parcours de santé, ils l’attendent. conclut Brice Teinturier, directeur général délégué France d’IPSOS.

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Cet article a été publié par la Rédaction le

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