Ma Santé 2022 : un plan d’urgence pour l’hôpital annoncé mercredi, quels bénéfices pour les seniors ?

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Mercredi matin, le Premier ministre Edouard Philippe et Agnès Buzyn, ministre de la Santé et des Solidarités ont donné une conférence de presse sur le thème « Ma Santé 2022 – Investir pour l’hôpital ». L’occasion de présenter un « plan d’urgence » qui vise à investir sans plus attendre en faveur de l’hôpital public.

Le « plan d’urgence » en Bref

Cet investissement pour l’hôpital public est entièrement financé par de nouvelles ressources et est composé de 14 mesures réparties en 3 grands axes :

Renforcer l’attractivité des métiers et fidéliser les soignants

Mesure 1 : accompagner les débuts de carrière des soignants

Pour les étudiants : étendre le contrat d’engagement de service public assorti d’une indemnité mensuelle de 750 € pour un certain nombre de professions.

Pour les soignants fonctionnaires en début de carrière : revaloriser et étendre la prime d’engagement dans la carrière hospitalière (PECH) aux non-médecins, et l’ouvrir à toutes les professions en tension.

Pour attirer les soignants déjà en poste : étendre l’indemnité temporaire de mobilité à la fonction publique hospitalière.

Pour le personnel médical :

  • augmenter la prime d’engagement de carrière hospitalière (PECH) et élargir le nombre de bénéficiaires ;
  • permettre d’accéder plus rapidement au bénéfice de l’indemnité de service public exclusif ;
  • augmenter la prime d’exercice territorial et élargir le nombre de bénéficiaires.

Mesure 2 : renforcer l’attractivité des hôpitaux situés dans les territoires en tension

Une prime annuelle nette de 800 € sera allouée aux 40 000 personnels infirmiers et aides-soignants travaillant à Paris, dans les Hauts-de-Seine, en Seine-Saint-Denis ou dans le Val-de-Marne et gagnant moins que le salaire médian (environ 1 950 € nets par mois).

Mesure 3 : mettre en place une politique de valorisation financière des équipes engagées dans des projets de transformation

Les hôpitaux pourront récompenser l’investissement des personnels avec des primes (en moyenne, 300 € annuels). Cette prime obéira à des critères de qualité des soins et de prise en charge.

Mesure 4 : revaloriser le métier d’aide-soignant

Pour les personnels en fin de carrière, un grade de débouché en catégorie B sera mis en place, et pourra bénéficier à plus de 10 000 professionnels par an.

L’accès à la formation destinée à renforcer les connaissances et les besoins spécifiques des personnels exerçant en service de gériatrie sera étendu. Une prime mensuelle de 100 € sera mise en place pour les personnels formés.

Mesure 5 : consolider l’attractivité des métiers hospitalo-universitaires

L’attractivité des débuts de carrière sera renforcée.

Mesure 6 : réformer le statut de praticien hospitalier

Les conditions d’exercice du médecin à l’hôpital seront assouplies. Les activités non cliniques, de recherche, d’enseignement ou d’encadrement seront davantage reconnues. Une part de rémunération variable (sur critères d’activité et de qualité) sera mise en place.

Lever les blocages de l’hôpital public

Mesure 7 : adapter la gouvernance et le management des hôpitaux

Renforcement du dialogue et du sens du collectif au sein des hôpitaux : pour cela, les médecins seront mieux intégré à la gouvernance des hôpitaux et le management de proximité sera renforcé et valorisé.

Mesure 8 : alléger les procédures administratives des hôpitaux

Le principe du « dites-le nous une fois » devra devenir la norme pour l’hôpital. Les modalités de recrutement seront aussi simplifiées afin de réduire les délais et permettre les remplacements plus rapidement en cas de vacance de poste.

Mesure 9 : faire confiance aux équipes de soins

La finalisation des protocoles de coopération entre professionnels sera accélérée. Leur mise en œuvre permettra de libérer du temps médical et d’attribuer aux professionnels concernés, notamment les infirmiers, la prime de coopération mensuelle de 100 € bruts.

Mesure 10 : lutter contre les dérèglements qui nuisent au fonctionnement normal des services, en ce qui concerne l’intérim médical et la permanence des soins en établissement de santé

Trois priorités : mieux contrôler et encadrer le recours à l’intérim, mieux rémunérer les gardes assurées en plus des obligations de service, mieux organiser la répartition de temps médical ponctuel.

Réinvestir dans l’hôpital en lui donnant des moyens nouveaux et de la visibilité dans le temps

Mesure 11 : allouer des ressources supplémentaires pour le fonctionnement de l’hôpital avec un rehaussement de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) sur 2020-2022 pour un total de 1,5 Md€

Sur la période 2020-2022, le Gouvernement débloquera au profit de l’hôpital 1,5 Md€ de plus que ce que prévoyait la trajectoire initiale.

Mesure 12 : donner plus de visibilité aux établissements de santé sur leurs ressources avec des tarifs en hausse jusqu’en 2022

Les tarifs hospitaliers ne baisseront pas ou seront en hausse jusqu’à la fin du quinquennat.

L’engagement est d’augmenter chaque année les tarifs d’au moins 0,2% et de faire encore mieux quand ce sera possible grâce à une meilleure pertinence des soins. Cela permettra de recréer une confiance dans l’avenir. C’est l’engagement de pouvoir investir, de maintenir l’emploi hospitalier et les lits à l’hôpital.

Mesure 13 : relancer l’investissement courant

150 M€ seront investis chaque année sur 3 ans pour permettre aux hôpitaux d’acheter le matériel indispensable pour le travail des soignants au quotidien.

Mesure 14 : reprendre une partie de la dette hospitalière pour dégager les marges nécessaires pour les établissements

À partir de 2020, 10 Md€ de dettes seront repris aux hôpitaux en 3 ans afin d’alléger les charges d’établissements, assainir leur structure financière et leur permettre d’investir et de se transformer.

Relation infirmière patient

Ce qui va changer pour les seniors

La revalorisation du métier d’aide-soignant

L’une des premières mesures de cet engagement pour l’hôpital public est la revalorisation du métier d’aide-soignant. Celle-ci consiste notamment à améliorer les perspectives de fin de carrière des aides-soignants mais aussi à rendre plus accessible la formation destinée à renforcer leurs connaissances sur la prise en charge des personnes âgées en service de gériatrie. En contrepartie, une prime mensuelle de 100€ net sera offerte aux personnes formées soit environ 60 000 professionnels. Un meilleur accompagnement des seniors en service de gériatrie est donc attendu grâce à cette mesure.

Le pacte de refondation des urgences

Annoncé en septembre 2019, le pacte de refondation des urgences a pour objectif d’approter des solutions concrètes aux difficultés rencontrées dans les différents services. En dehors d’une augmentation du personnel et de la mise en place de primes pour les professionnels, ce pacte prévoit aussi une restructuration en amont visant notamment à limiter les passages aux urgences en prévenant ceux qui auraient pu être évités.

Des parcours spécifiques aménagés pour les seniors doivent donc être mis en place dans tous les hôpitaux grâce au financement d’un circuit d’admission directement dans les services. Par conséquent, grâce à ce pacte de refondation des urgences, les seniors pourront être pris en charge plus rapidement et sans même être passés par les urgences au préalable.

Un effort financier en faveur des EHPAD

Pour augmenter massivement la présence des personnels auprès des aînés dans les EHPAD qui connaissent aujourd’hui le plus de difficulté, les moyens alloués à la réforme de la tarification qui permet d’améliorer la présence de personnel soignant auprès des patients des EHPAD seront augmentés en 2020 et en 2021.

Cela représentera 450 M€ supplémentaires sur la période 2020-2021 dont 260 M€ dès 2020.

Au total, entre 2017 et 2021, les budgets des EHPAD auront été abondés de près de 700 M€, ce qui équivaut à la création de 17 400 postes supplémentaires.

D’autres mesures complèteront cet effort en 2020, notamment :

  • Une enveloppe de 15 M€ pour le recrutement et le développement de personnel infirmier la nuit dans les EHPAD.
  • Une enveloppe de 130 M€ pour amorcer un grand plan d’investissement en faveur de la rénovation et de la transformation des établissements médico-sociaux.

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Cet article a été publié par la Rédaction le

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