Prestataires de Santé à Domicile (PSAD) : L’UPSADI propose d’élargir leur rôle pour repérer les fragilités liées à l’âge

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Une analyse de l’UPSADI soulève, avec l’appui méthodologique du cabinet Nextep, la nécessité de considérer davantage les Prestataires de Santé à Domicile (PSAD) pour faire face aux tensions du système de santé et repérer les fragilités liées à l’âge. Six missions prioritaires sont envisagées.

Prestataires de Santé à Domicile (PSAD)
  • L’UPSADI propose d’élargir les missions des PSAD afin de répondre aux défis du système de santé sans créer de nouvelles structures.
  • Grâce à leur présence auprès de plus de 4 millions de patients, les PSAD pourraient renforcer la prévention, sécuriser les sorties d’hôpital et améliorer le suivi des maladies chroniques.
  • Leur participation aux bilans prévention, au programme ICOPE, aux missions “Vigilance Canicule(s)” et aux campagnes de vaccination permettrait jusqu’à 110 millions d’euros d’économies par an.
  • En reprenant certaines missions du dispositif PRADO, les PSAD contribueraient à réduire les réhospitalisations, avec jusqu’à 270 millions d’euros d’économies possibles.
  • Un rôle renforcé dans le suivi des patients chroniques générerait entre 100 et 250 millions d’euros d’économies annuelles.

Les Prestataires de Santé à Domicile (PSAD), un potentiel oublié ?

Les Prestataires de Santé à Domicile (PSAD) pourraient-ils contribuer à la fortification de notre système de santé ? Qu’il s’agisse du vieillissement rapide de la population, de l’augmentation des maladies chroniques, des tensions budgétaires ou encore de la désertification médicale, le système de santé français fait face à de nouveaux défis auxquels il faut désormais s’adapter. L’étude de l’UPSADI et du cabinet Nextep dévoile une analyse stratégique centrée sur les PSAD, acteurs clés du virage domiciliaire.

En intervenant auprès de plus de 4 millions de patients chaque année, les PSAD bénéficient d’un maillage territorial unique et d’une proximité concrète avec les personnes fragiles. L’analyse publiée met en lumière dix pistes d’évolution, dont six missions prioritaires, activables sans délai. Celles-ci pourraient améliorer l’efficacité des parcours de soins tout en générant d’importantes économies, sans nécessiter la création de nouvelles structures.

L’étude s’appuie sur un examen approfondi de la littérature récente, complété par l’identification des principaux points de rupture dans les parcours de prévention, de retour à domicile et de suivi des patients. 
Six missions prioritaires, directement mobilisables et cohérentes avec les pratiques actuelles des PSAD, ont été retenues : elles ciblent les trois étapes clés du parcours patient, avec un fort potentiel de bénéfices tant pour ces derniers que pour la collectivité.

Renforcer la prévention en amont pour éviter les complications

Grâce à leur présence régulière au domicile de personnes isolées ou âgées, les PSAD constituent un relais immédiat pour renforcer la prévention. L’objectif : repérer le plus tôt possible les fragilités afin d’éviter de lourdes complications pouvant aller jusqu’à une hospitalisation.

Pour ce faire, l’étude envisage d’intégrer les PSAD aux Bilans prévention et au programme ICOPE, programme de prévention de la dépendance élaboré par l’OMS et visant à prévenir la dépendance au-delà de 60 ans.
L’UPSADI et Nextep estiment également que le déploiement d’une mission “Vigilance Canicule(s)” permettrait de rappeler les gestes de prévention et, ainsi, de signaler les situations à risque aux collectivités.

Enfin, intégrer les infirmiers PSAD dans les campagnes de vaccination contre les infections respiratoires et vacciner à domicile les publics les plus fragiles renforcerait significativement la prévention tout en évitant les complications de santé. Dans un contexte de tensions budgétaires, d’après l’étude, ces trois premières missions pourraient, une fois appliquées, faire l’objet d’économies allant de 60 à 110 millions d’euros par an. 

Sécuriser le retour au domicile pour prévenir les réhospitalisations 

Les PSAD pourraient jouer un rôle clé dans la sécurisation des sorties d’hôpital, moment particulièrement à risque si la continuité des soins n’est pas maintenue. L’UPSADI propose de transférer aux PSAD certaines composantes du dispositif PRADO, le service de retour à domicile créé en 2010 par l’Assurance Maladie. 

En confiant à nos équipes de nouvelles missions, sans que l’Etat n’invente de nouvelles structures complexifiant le système de soins français et sans empiéter sur les missions des autres acteurs, nous pouvons éviter des hospitalisations évitables, retarder la perte d’autonomie et réduire les inégalités territoriales.

Didier Daoulas, Président de l’UPSADI

Concrètement, les PSAD pourraient vérifier l’environnement de la personne, soutenir ses démarches, coordonner ses rendez-vous, et surtout, repérer d’éventuelles complications.

En améliorant la continuité des soins grâce aux PSAD, les réhospitalisations connaîtraient une nette baisse. Entre 90 et 270 millions d’euros pourraient ainsi être économisés chaque année.

Le suivi, étape clé de la préservation de l’autonomie 

Les PSAD, grâce à leur proximité avec les patients, peuvent contribuer à repérer les signaux d’aggravation et soutenir l’observance dans un pays où près de 10 millions de personnes vivent avec une maladie chronique. En visant entre 100 et 250 millions d’euros d’économies par an, l’UPSADI souhaite faire des PSAD des acteurs de la prévention tertiaire : éducation thérapeutique, accompagnement numérique, observance renforcée, et détection des risques de décompensation pourraient être envisagés.

L’étude souligne également la nécessite d’intégrer les PSAD dans la recherche clinique décentralisée, en facilitant la participation des patients fragiles ou éloignés aux protocoles de recherche grâce à des mesures simples réalisée à domicile.

Grâce à leur présence effective dans les territoires, au contact direct des patients fragiles et en lien étroit avec les acteurs locaux de santé, les PSAD constituent selon l’UPSADI un véritable atout stratégique. Ils démontrent ainsi qu’il est possible de progresser et de faire des économies en mobilisant des ressources déjà en place.


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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