Sinead Gaubert reçoit le Prix Philippe Chatrier pour la mise en évidence d’un outil prometteur pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer à un stade précoce

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La recherche médicale est au cœur des priorités de la Fondation de France. Dans le cadre de son programme et à travers l’action de ses fondations abritées, ce sont près de 30 millions d’euros par an qui sont attribués à des équipes de recherche fondamentale et appliquée portant des projets innovants et audacieux.

Pour le 50e anniversaire de la Fondation de France, une édition spéciale de la Soirée de la recherche médicale s’est tenue le 28 mars dernier au Collège de France, à Paris. A cette occasion ont été dévoilé les noms des lauréats des Prix de la recherche médicale. Parmi eux, Sinead Gaubert, interne de neurobiologie à la Pitié-Salpêtrière, Paris. Elle et son équipe ont mis au point un moyen de dépistage précoce de la maladie d’Alzheimer à la fois peu coûteux et non invasif. Parce que réagir rapidement, avant même l’apparition des premiers symptômes, par une prise en charge adaptée peut avoir une influence décisive sur le développement ultérieur de la maladie.

Diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer : où en est-on ?

Il est déjà possible de détecter les signes avant-coureurs de la maladie d’Alzheimer, lorsqu’elle se développe sans encore produire aucun symptôme. Seulement, cela nécessite de mettre en œuvre des moyens
invasifs ou coûteux, la ponction lombaire et l’imagerie par tomographie d’émission de positons (TEP)
.« Il manque une méthode simple, non invasive et peu coûteuse pour tester un grand nombre de patients afin de vérifier si la maladie n’est pas déjà installée dans sa phase silencieuse », explique Sinead Gaubert. Cela permettrait de proposer des thérapies à un stade très précoce et de mieux comprendre la manière dont la maladie se développe.

Vers une révolution de la prise en charge précoce de la maladie d’Alzheimer ?

Recherche clinique - Chercheurs - Santé - Etude médicale

Ce moyen, il est possible que Sinead Gaubert, en collaboration avec l’équipe de la Pitié-Salpêtrière, l’ait trouvé. La neurologue a suivi au moyen de l’électroencéphalographie des personnes chez qui la maladie ne s’était pas encore déclarée cliniquement. Il s’agissait d’un groupe de 318 femmes et hommes rassemblés dans une cohorte appelée Insight. Grâce à la TEP, les signes avant-coureurs de la maladie ont pu être détectés chez certaines d’entre elles. En comparant leurs électroencéphalogrammes à ceux des personnes indemnes de la maladie, elle a découvert de nouveaux marqueurs de la maladie à la phase silencieuse.«L’électroencéphalographie semble être une technique prometteuse pour identifier les sujets à la phase précoce de la maladie d’Alzheimer », résume la neurologue. Pour le patient, elle nécessite juste de porter un bonnet couvert d’électrodes pendant quelques minutes.

Sinead Gaubert

Qui est Sinead Gaubert ?
• Interne de neurologie au centre hospitalo-universitaire de la Pitié-Salpêtrière, Paris
• Chercheuse au laboratoire Aramis (CNRS / Inria / Inserm / Sorbonne Université) à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, Paris

D’ores et déjà, on peut rêver à la possibilité, dans les années à venir, de mettre cette technique en œuvre dans des centres médicaux de ville pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer au plus tôt. Pour cela, il faut encore que d’autres études confirment les résultats prometteurs de ce premier travail. Les prochains travaux de recherche de Sinead Gaubert viseront à adapter sa méthode à des systèmes d’électroencéphalographie courants, comportant 21 électrodes au lieu des 256 qu’elle emploie au cours de ses recherches.

Aux origines du prix Philippe Chartrier

La Fondation Philippe Chatrier a été créée en 2001 par Jean-Philippe Chatrier en mémoire de son père, Philippe Chatrier, qui dirigea la Fédération Internationale de tennis et la Fédération Française de tennis. Avec lui, le nombre de licenciés a explosé, il a donné au tournoi de Roland Garros la forme qu’il a aujourd’hui et fait revenir le tennis, comme discipline aux jeux olympiques. Il consacra sa vie au développement de ce sport, et décéda des suites de la maladie d’Alzheimer.
La Fondation Philippe Chatrier finance la recherche sur cette maladie et bénéficie de soutiens financiers, particulièrement celui de la Fédération Française de tennis et du trophée de golf Philippe Chatrier.

Le prix Philippe Chatrier récompense un jeune chercheur pour un travail de recherche fondamentale ou clinique dans le domaine de la maladie d’Alzheimer. Le lauréat de ce prix, doté de 5000 euros, est désigné par les experts scientifiques de la Fondation Philippe Chatrier, dont le comité exécutif est présidé par Catherine Sabbag Nahoum.

Président de la fédération française et internationale de tennis pendant vingt ans, Philippe Chatrier a organisé le tennis moderne. En sa mémoire, la Fondation Philippe Chatrier soutient la recherche sur la maladie d’Alzheimer et s’associe aux prix décernés par la Fondation de France. »


Catherine Sabbag Nahoum, présidente du comité exécutif de la Fondation Philippe Chatrier

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Cet article a été publié par la Rédaction le


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