AGIRC-ARRCO : Après le dernier accord national signé, quelles sont les concessions que vont devoir faire les salariés du privé ?

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Cet accord interprofessionnel de l’Agirc-Arrco est particulièrement au premier plan, puisqu’en plus d’être national il va créer des changements sur la réforme du régime de retraite complémentaire des salariés du secteur privé.

Après avoir été signés, les différents volets ont été dévoilés :

  • Supprimer le dispositif malus/bonus,
  • Créer et aligner le cumul emploi-retraite sur la réforme de retraite de base, avec une production de nouveaux droits sur la tranche 1 (revenus jusqu’à 43 992 euros brut/an en 2023),
  • La nouvelle valeur d’acquisition et de service du point. Les nouvelles valeurs déterminent la rentabilité du point, un sujet de la plus haute importance pour les cotisants salariés car il impacte directement leurs droits. Avec de sincères motivations de travail depuis longtemps, les salariés du privé vont enfin bénéficier d’une légère croissance de la rentabilité du point en 2024 (0,27%).

Pourtant, hier l’Etat a renoncé au projet de ponction, à charge que l’Agirc-Arrco doive anticiper et prévoir des modalités de participation au financement des petites pensions de retraite.

On a beaucoup commenté d’autres aspects de cet accord ainsi que le projet de ponction des réserves de l’Agirc-Arcco par l’État. Mais on a peu parlé de ce qui est au cœur de l’intérêt des salariés cotisants, c’est-à-dire l’évolution de la rentabilité du point Agirc-Arco. Une rentabilité qui s’améliore légèrement en 2024 après une longue période de baisse, justifiée par la volonté de rétablir un équilibre financier durable. Tous ces efforts consentis par les salariés et les entreprises seraient bien mal récompensés par une ponction de l’Etat.

Valérie Batigne, fondatrice et dirigeante de Sapiendo

Programme et décryptage : Les changements des prochains mois pour les salariés du privé

Dès le 1er novembre, il y aura une revalorisation de la valeur de service du point de 4.9 %, et cette valeur sera en hausse, passant de 1.3498 € à 1.4159 €. Cette augmentation, permettra aux retraités de ne pas perdre en problématique de vie, sachant que cela se rapproche du niveau d’inflation.

A partir du 1er décembre, l’accord prévoit de supprimer les malus temporaires de 3 ans pour les nouveaux retraités. Cela permet de rétablir une équité entre les différents régimes. Avant les salariés du privé étaient les seuls à fournir cet effort. Pour les retraités touchés par la réforme, il existera une suppression d’un bonus temporaire d’un an.

Pour le 1er janvier 2024, il existera une augmentation de la valeur d’acquisition du point de 4.61 % (fixée rétroactivement au 01/01/2023) à 19,6321 € en 2024. Cela permet d’améliorer sa rentabilité. Il sera également prévu une possibilité de liquidité d’une deuxième pension de retraite pour les droits acquis dans le cadre d’un cumul emploi-retraite entier à partir de cette date. Ces nouveaux droits, issus de la réforme des retraités, auront un plafond maximal au PASS.

Et à partir du 1er Avril 2024, les retraités ayant déjà un malus n’auront plus de malus temporaire. Les retraités seront ainsi gagnants pendant plusieurs mois, et cela aura un impact sur les comptes du régime.

Les retraités autant que les cotisants auront des revalorisations favorables

L’augmentation de la valeur d’acquisition du point, prévue dès le 1er janvier, se verra avoir une progression de 4.9%. La rentabilité du point évolue positivement de 0.27 %.

Pour avoir 100 euros de pension brute par an, combien doit mettre de côté un cotisant ?

Pour être à jour sur la rentabilité de sa retraite complémentaire, Sapiendo a fait les calculs pour le régime Agirc-Arrco, afin de connaître le coût exact des cotisations à verser :

Pour avoir 100 euros de pension annuelle brute :

  • En 2013, il fallait verser 1 942 € de cotisations*
  • En 2023, il fallait verser 2 247 € de cotisations* soit + 105 € que 10 ans plutôt
  • Et en 2024, il faudra verser 2 241 € de cotisations* soit – 6 € que l’année précédente

* part salariale + part patronale

Méthodologie : pour comprendre le résultat, il faut calculer le nombre de points nécessaire pour avoir 100 euros/an en fonction du coût d’acquisition du point et de la valeur dès le 1er janvier prochain. Après avoir ce nombre de points, il faut déduire le revenu brut, et ajouter les taux de cotisations d’Agirc-Arrco productifs et non productifs de droits (pour la tranche 1 : cotisation productive x taux d’appel + CEG) pour obtenir la cotisation globale.

On voit bien que les salariés et les entreprises ont vu leurs cotisations beaucoup augmenter, il est ainsi naturel qu’ils ne voient pas ces efforts être redirigés par l’Etat vers d’autres régimes, d’autant que le projet de ponction ne concerne pas les autres caisses. Il s’agit en quelque sorte d’une taxe supplémentaire pour les salariés du privé.

Valérie Batigne, Fondatrice et Présidente – SAPIENDO RETRAITE
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Avoir une bonne gestion et bien connaître son régime de retraite et ses réserves, permet de garantir un équilibre du système, à court comme à moyen terme. Cela permet également de maintenir un profit des cotisations pour les cotisants.


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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