La vitamine D et les oméga-3 validés scientifiquement comme ralentisseurs du vieillissement biologique

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Une nouvelle série d’essais cliniques vient de démontrer qu’une supplémentation quotidienne en vitamine D, et dans une moindre mesure en oméga-3, pourrait significativement freiner le vieillissement biologique. Des résultats qui suscitent un vif intérêt dans la communauté scientifique, tant les implications en matière de santé publique sont prometteuses.

  • La vitamine D (2 000 UI/jour) allonge les télomères et ralentit l’âge biologique d’environ 3 ans selon l’étude VITAL.
  • Les oméga-3 (1 g/jour) ralentissent le vieillissement de 3 à 4 mois sur 3 ans, effet amplifié avec vitamine D et activité physique.
  • Aucun effet secondaire notable observé à long terme pour ces compléments, même en usage préventif.
  • Plus de 50 % des Français sont carencés en vitamine D, surtout l’hiver ou chez les seniors.
  • Ces résultats ouvrent la voie à une médecine préventive ciblant le vieillissement cellulaire.

La vitamine D : un allié contre le vieillissement biologique

Les suppléments en vitamine D, longtemps plébiscités pour soutenir les os et le système immunitaire, se révèlent désormais comme de potentiels alliés contre le vieillissement. Publié dans The American Journal of Clinical Nutrition, l’étude VITAL, l’un des essais cliniques les plus vastes jamais réalisés sur le sujet, établit un lien clair entre la prise quotidienne de 2 000 UI de vitamine D3 (cholécalciférol) et la préservation des télomères, ces segments d’ADN situés à l’extrémité des chromosomes indicateurs clés du vieillissement biologique.

Un effet protecteur mesuré dans l’ADN

L’étude menée par le Brigham and Women’s Hospital à Boston, a suivi 1 054 adultes pendant 4 ans. Résultats : les participants ayant reçu de la vitamine D présentaient des télomères en moyenne plus longs de 140 paires de bases que ceux du groupe placebo, ce qui correspond à un gain d’environ 3 ans d’âge biologique. En revanche, les oméga-3 n’ont pas montré d’effet significatifs sur la longueur des télomères quand il est ingéré seul.

Docteur JoAnn Manson, principale investigatrice de l’étude vieillissement biologique et vitamine

Vital est le premier essai randomisé à grande échelle et à long terme qui montre que les suppléments de vitamine D protègent les télomères et préservent leur longueur. Cela est particulièrement intéressant, car Vital a également démontré les bienfaits de la vitamine D dans la réduction de l’inflammation et la diminution des risques de certaines maladies chroniques liées au vieillissement, telles que les cancers avancés et les maladies auto-immunes.

Docteur JoAnn Manson, principale investigatrice de l’étude

Les oméga-3 : Un complément de jeunesse

Une autre étude, publiée cette fois dans Nature Aging et dirigée par l’Université de Zurich, ajoute une nouvelle pièce au puzzle. En analysant les effets d’un gramme d’oméga-3 par jour sur une cohorte de 777 adultes âgés de plus de 70 ans, les chercheurs ont observé un ralentissement du vieillissement de trois à quatre mois sur trois ans, mesuré à l’aide d’horloges épigénétiques, des outils capables d’estimer l’âge biologique à partir de la méthylation d’ADN).

Ce ralentissement peut paraître modeste, mais il n’en est pas moins statistiquement significatif. En effet, cet effet est amplifié lorsque la supplémentation en oméga-3 est combinée à la vitamine D et à l’exercice physique régulier. Un cocktail gagnant que les chercheurs envisagent d’étudier à plus grande échelle. 

Des implications concrètes pour la santé publique

Les résultats confirment une intuition de longue date : notre mode de vie, et en particulier notre alimentation, peut moduler le rythme du vieillissement. Ces études fournissent un cadre scientifique solide pour penser la prévention du vieillissement à travers des gestes simples, accessibles et peu coûteux.

Selon l’étude française SU.VI.MAX, plus de la moitié des Français présentent un déficit en vitamine D, une situation accentuée en hiver, chez les personnes âgées ou vivant dans des zones peu ensoleillées. Les apports alimentaires (poissons gras, œufs, produits laitiers) restent souvent insuffisants, justifiant le recours à une complémentation, notamment sous avis médical.

Les essais n’ont mis en évidence aucun effet secondaire notable lié à la prise de vitamine D3 ou d’oméga-3, même à long terme. Une observation cruciale, car elle conforte l’innocuité de ces supplément dans un cadre préventif, notamment face aux maladies auto-immunes. Une étude parue dans le British Medical Journal en 2022 avait déjà mis en évidence une réduction du risque de maladies comme le psoriasis ou la sclérose en plaques chez les personnes prenant ces compléments.

Vers une médecine du vieillissement ?

Ces données renforcent l’idée que la médecine du futur pourrait non seulement traiter les maladies, mais aussi ralentir les mécanismes du vieillissement. En mesurant l’âge biologique grâce aux télomères ou aux horloges épigénétiques, les médecins pourront peut-être bientôt adapter les traitements préventifs avec une précision inédite.

Mais prudence : les scientifiques eux-mêmes rappellent que ces résultats, bien que très encourageants, nécessitent d’être confirmés sur des populations plus diversifiées. L’échantillon suisse de l’étude DO-HEALTH par exemple, était relativement homogène sur le plan génétique et culturel. D’autres études sont en cours pour affiner les recommandations.

NB : Avant toute prise de compléments alimentaires, il est conseillé de consulter son médecin traitant.


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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