Le secret de la longévité enfin révélé : comment vivre en bonne santé jusqu’à 100 ans

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Atteindre 100 ans reste pour beaucoup un rêve inaccessible. Pourtant, ils sont déjà plus de 40 000 en France à franchir ce cap en 2025, et ils pourraient être trois fois plus nombreux d’ici 2050 selon l’Ined. Mais comment expliquer que certains parviennent à vivre plus d’un siècle sans sombrer dans la dépendance, la démence ou l’accumulation de maladies chroniques ? Une étude suédoise de grande ampleur, publiée dans eClinicalMedicine (The Lancet), apporte des réponses inédites sur les secrets de leur longévité.

longévité centenaires
  • Les centenaires accumulent moins de maladies et plus tardivement, illustrant la “compression de la morbidité”.
  • Leur résilience biologique leur permet de mieux récupérer et de résister aux troubles cognitifs et cardiovasculaires.
  • Des biomarqueurs stables (glucose, cholestérol, inflammation faible) agissent comme un bouclier protecteur.
  • La génétique ne compte que pour 20% : mode de vie et environnement jouent un rôle majeur.
  • Régime méditerranéen, activité physique, sommeil et prévention précoce sont les secrets d’un siècle en bonne santé.

Moins de maladies, et un vieillissement plus stable

Les chercheurs du Karolinka Institutet de Stockholm ont suivi 274 000 Suédois nés entre 1920 et 1922, à partir de leur 70 ans et sur plusieurs décennies. Résultat : les futurs centenaires présentent une accumulation de maladies deux fois plus lentes que ceux qui décèdent avant 90 ans.

  • À 85 ans, les centenaires comptaient en moyenne 1,2 maladie diagnostiquée, contre 2,4 pour leurs pairs décédés avant 90 ans.
  • Les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité après 70 ans, pesaient beaucoup moins dans leur parcours de santé (24,8% des diagnostics à 70 ans contre plus de 50% chez ceux morts à 75 ans).
  • Dans les 10 dernières années de leur vie, les centenaires voyaient leur nombre de maladies se stabiliser, alors qu’il continuait d’augmenter chez les non-centenaires.

Cette particularité illustre ce que les scientifiques appellent la “compression de la morbidité” : les centenaires concentrent leurs maladies sur une période plus courte, en fin de vie, et vieillissent donc avec plus d’autonomie.

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La résilience biologique, une clé de la longévité

Contrairement à une idée reçue, vivre longtemps ne signifie pas seulement avoir de bons gènes. La génétique n’explique qu’environ 20% de cette résistance. Le reste dépend de mécanismes biologiques modulables et surtout, de l’environnement et des habitudes de vie.

Les centenaires : 

  • Présentent des affections mono-systémiques (un seul organe touché, plutôt que plusieurs en même temps)
  • Retardent significativement l’apparition du diabète et du cholestérol 
  • Récupèrent plus efficacement après une maladie aigüe
  • Montrent une résistance exceptionnelle aux troubles neuropsychiatriques (démence, dépression), beaucoup moins fréquents chez eux.

Même le cancer, souvent présent, se développe généralement sous une forme moins agressive et plus contenue.

Des biomarqueurs protecteurs, secret de leur longévité

Des études parallèles, menées par la même équipe, montrent que les futurs centenaires possèdent dès la soixantaine des profils sanguins plus stables que la moyenne. Leurs taux de glucose et de cholestérol restent dans des zones optimales, leur inflammation chronique demeure faible et leur équilibre en fer leur évite des anémies. Cette capacité homéostatique agit comme un bouclier contre le vieillissement accéléré.  

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Vieillir vieux et en bonne santé : les secrets de la longévité

Les chercheurs insistent : la trajectoire des centenaires commence tôt. Les différences apparaissent déjà à 70 ans, ce qui signifie que la prévention doit débuter bien avant la vieillesse avancée.

Parmi les pistes concrètes : 

  • Adopter un régime méditerannéen, riche en végétaux, en fibres et en oméga-3, modéré en viande rouge
  • Optimiser l’apport en micronutriments (zinc, sélénium, vitamine B12), pour prévenir l’anémie
  • Maintenir une bonne hydratation pour préserver les reins
  • Pratiquer une activité physique régulière pour soutenir le métabolisme et limiter l’inflammation silencieuse
  • Éviter le tabac, l’alcool, et privilégier un bon rythme de sommeil

Le jeûne intermittent est aussi préconisé par certaines études, puisqu’il augmenterait significativement les chances de vieillir en bonne santé. Mais attention, s’il est pratiqué, il doit être associé à une surveillance régulière des biomarqueurs tels que le glucose ou la créatinine par un professionnel de santé.

Repenser la vieillesse 

Cette étude bouscule l’idée selon laquelle vivre plus longtemps rime forcément avec dépendance et maladies multiples.

Karin Modig, Professeure associée au Karolinska Institutet longévité

Nos résultats remettent en question l’idée répandue selon laquelle une vie plus longue implique inévitablement davantage de maladies. Nous démontrons que les centenaires suivent une courbe de vieillissement distincte, avec une progression plus lente des maladies et une plus grande résistance aux maladies courantes liées à l’âge.

Karin Modig, Professeure associée au Karolinska Institutet

En d’autres termes, la longévité extrême n’est pas une condamnation à la souffrance et à la fragilité. Au contraire, elle peut même devenir un modèle de résilience. À condition de comprendre (et surtout d’appliquer) dès le milieu de vie les mécanismes qui permettent de copier le profil des centenaires.

Cette étude ouvre donc une perspective optimiste : vieillir mieux, pas seulement plus longtemps. La prévention précoce, la santé cardiovasculaire et l’équilibre biologique sont les véritables clés d’un siècle en bonne santé.

Télécharger l’étude du Karolinka Institutet de Stockholm (en anglais)


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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