Le SNOF s’implique dans la mise en place du reste à charge zéro en optique

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Reste à charge zéro en optique et accélération de la délégation de tâches : le SNOF défend une filière visuelle au service de la santé des Français.

Le vendredi 22 juin 2018, le SNOF a présenté les avancées en matière d’ophtalmologie qui permettront d’optimiser le parcours de soins des patients, avec à la clé une réduction des délais d’attente. Déjà moteur dans l’accélération de la délégation des tâches et du déploiement des protocoles organisationnels, le SNOF s’est également engagé dans la réforme du reste à charge zéro en optique pour que celle-ci tienne compte des spécificités médicales.

Le reste à charge zéro en optique : la santé des Français avant tout

La filière visuelle tient une grande place dans la réforme du reste à charge zéro comme l’a rappelé le Président de la République lors de son discours au congrès de la Mutualité le 13 juin dernier. Les pouvoirs publics ont fait appel au SNOF lors des discussions concernant cette réforme afin d’émettre un avis sur l’intérêt médical du reste à charge zéro en optique.

Lire aussi : [Dossier] Santé : une prise en charge à 100 % d’ici 2021 pour les soins optiques, auditifs et bucco-dentaires

Pour le Dr Thierry Bour, Président du SNOF : « Réduire les délais d’attente tout en garantissant aux patients un parcours de soins sécurisé est notre priorité. Ce début d’année marque l’accélération de la mise en place du travail aidé et le déploiement des protocoles organisationnels à l’échelle de toute la France. A l’heure où les débats autour du reste à charge zéro en optique battent leur plein, nous avons œuvré pour que cette réforme soit cohérente avec les besoins en soins visuels des Français. »

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Le SNOF s’est donc attaché à ce que chacun puisse se trouver en situation d’être équipé pour son problème visuel, notamment en cas d’évolution rapide. Cela impliquait, entre autres, d’obtenir des dérogations à la règle générale pour certains cas et lister ceux pour lesquels la prescription par un ophtalmologiste était nécessaire, en complémentarité avec les situations pour lesquelles les opticiens pouvaient directement effectuer une adaptation de la correction, toujours avec l’objectif de ne pas utiliser du temps médical quand cela n’est pas nécessaire.
« Nous avons obtenu des évolutions utiles pour la santé des Français. De plus, la santé visuelle des enfants devait être traitée à part. Nous avons souhaité qu’il n’y ait aucun délai de renouvellement minimal des verres pour eux, lorsqu’intervient une dégradation de la vue vérifiée par un ophtalmologiste » rappelle le docteur Xavier Subirana, vice-président du SNOF.

La délégation des tâches en cabinet accélère

Depuis 2015, le déploiement de la délégation des tâches a été très dynamique grâce à une forte mobilisation des ophtalmologistes soutenue par des décisions pertinentes des pouvoirs publics. Le SNOF a réalisé au 1er semestre 2018 une enquête auprès de ses adhérents qui révèle que 60% des ophtalmologistes utilisent le travail aidé. Elle dévoile également que les ophtalmologistes travaillent très majoritairement avec des orthoptistes, partenaires naturels dans les délégations de tâches. Une collaboration accélérée grâce au décret des orthoptistes de décembre 2016 et aux contrats de coopération visuels.

Le docteur Thierry Bour déclare : « La délégation de tâches accélère, c’est une bonne nouvelle pour notre profession et les patients ! En 2015, 30% des ophtalmologistes pratiquaient le travail aidé en cabinet, cette année c’est 60%. Nous sommes en avance sur notre objectif initial d’avoir 80% de travail aidé en 2025. »

Et ces délégations portent déjà leurs fruits :

  • en 2017 les délais d’attente se sont stabilisés à 87 jours (selon une enquête IFOP)
  • le nombre de patients vus grâce au travail aidé augmente de 26% selon la CNAMTS
  • l’ophtalmologiste libère du temps médical en se recentrant sur les examens et la synthèse pour lesquels il est indispensable

« Les solutions mises en œuvre montrent déjà leurs effets et ce n’est que le début. Mais pour que celles-ci fonctionnent pleinement, il est impératif d’augmenter le nombre d’ophtalmologistes formés. En 2017 la spécialité d’ophtalmologie avait obtenu seulement 141 postes, ce qui est bien insuffisant, car nous estimons que pour combler les besoins il en faudrait 240. La balle est dans le camp des pouvoirs publics et nous attendons avec impatience la répartition des postes à l’ECN cette année », insiste le Dr Bour.

2018 : de nouveaux protocoles de délégation de tâches efficaces

Cette année, trois nouveaux protocoles organisationnels se mettent en place en milieu d’année pour faciliter le parcours de soins des patients.

  • Le protocole Muraine : 1er protocole de coopération en télémédecine au niveau national. Il permet aux orthoptistes de réaliser l’ensemble du bilan visuel au sein d’une structure à distance et de télétransmettre les résultats du bilan pour interprétation aux ophtalmologistes, sans présence du patient. Ce protocole propose, pour la première fois, un cadre légal de travail en commun entre orthoptistes et ophtalmologistes libéraux et constitue une offre complémentaire dans les zones médicales sous-dotées. L’acte est à 28€, pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie avec tiers-payant intégral, sans dépassement.
  • Le RNO : ce protocole organisationnel autorise l’orthoptiste à réaliser un bilan visuel en l’absence de l’ophtalmologiste dans le cadre du renouvellement ou de l’adaptation des corrections optiques chez les patients de 6 à 50 ans avec lecture médicale du dossier en différé. Ce protocole constitue une modernisation des processus internes au cabinet médical avec une rémunération d’équipe et démontre l’adaptation de la profession aux besoins actuels de certains patients. L’acte est aussi à 28€.
  • Rétinopathie diabétique : grâce à ce protocole organisationnel, l’orthoptiste peut faire des examens (photo du fond de l’œil, évaluation de la vision, prise du tonus oculaire…) et les télétransmettre à l’ophtalmologiste qui analysera les résultats. Ce protocole permet une meilleure adaptation aux besoins des malades et devrait stimuler le dépistage de la rétinopathie diabétique. Il peut être réalisé en travail aidé ou en télémédecine.

Le président du SNOF déclare : « Ces protocoles réduiront les délais d’attente et faciliteront les parcours de soins pour les patients. Par exemple, l’entrée du protocole RNO dans le cadre commun donne une nouvelle dynamique en matière de soins. Nous avons pour objectif d’examiner 100 000 patients par an grâce à ce protocole, soit trois fois plus qu’avec le protocole de coopération RNO. »


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Cet article a été publié par la Rédaction le


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