La maladie de Parkinson est une pathologie neurologique dégénérative qui affecte des millions de personnes dans le monde. Une récente étude, parue dans la revue Clinical Neurophysiology, suggère que le vélo pourrait aider à restaurer les connexions neuronales endommagées chez les personnes atteintes de la maladie.

- Une étude montre que le vélo stimule la neuroplasticité, réparant partiellement les connexions neuronales endommagées par Parkinson.
- Après 12 séances de vélo, des patients ont présenté des améliorations mesurables dans l’activité cérébrale liée au mouvement.
- Les effets reposent sur la régularité de l’exercice, indispensable pour “recâbler” les réseaux neuronaux.
- Le vélo favorise aussi la production de BDNF, protéine clé pour la mémoire et la survie des neurones.
- Cette activité pourrait ralentir le déclin cognitif lié à Parkinson et d’autres maladies neurodégénératives.

Le vélo et la plasticité cérébrale
Les bénéfices du vélo ne se limitent pas à l’endurance ou à l’équilibre. Cette activité semble avoir un impact direct sur les réseaux neuronaux affectés par la maladie de Parkinson. Le phénomène clé en jeu est la neuroplasticité : la capacité du cerveau à se réorganiser, à créer de nouvelles connexions ou à compenser la perte de certaines fonctions.
L’étude montre que la pratique régulière du vélo favorise ces mécanismes de réparation interne. Même lorsque les circuits moteurs sont gravement touchés, l’exercice stimule le cerveau et l’incite à activer d’autres voies pour contrôler le mouvement.

Parkinson et activité physique : Impact sur le cerveau
Les chercheurs ont recruté neuf participants atteints de Parkinson, tous porteurs d’un dispositif de stimulation cérébrale profonde (DBS). Ce dispositif, déjà implanté avant l’étude, a permis d’enregistrer directement l’activité neuronale pendant l’expérience.
Les patients ont ainsi suivi 12 séances de vélo en quatre semaines. Le programme utilisait un vélo adaptatif capable d’ajuster automatiquement la résistance en fonction des performances de chaque participant. Ce suivi personnalisé garantissait un effort constant et adapté, malgré les difficultés motrices ou la fatigue.
À l’issue de l’expérience, les chercheurs ont observé les changements mesurables dans les signaux cérébraux liés au contrôle moteur et au mouvement.
Le Professeur Aasef Shaikh, directeur de la neurologie de la recherche et l’éducation à l’UH Cleveland Medical Center, déclare :

Le cerveau est un système dynamique et en constante évolution, et la maladie de Parkinson perturbe ce système de manière complexe et en constante évolution. Même en l’absence de maladie, le cerveau subit des changements naturels à mesure qu’il vieillit. Lorsqu’une condition dégénérative comme celle de Parkinson est introduite, elle ajoute des couches de complexité et de perturbations non linéaires au fonctionnement du cerveau.
Professeur Aasef Shaikh
Cyclisme et Parkinson : L’importance de la régularité
Les effets de l’exercice ne sont évidemment pas immédiats. Comme le souligne le Pr Shaikh, il est essentiel de maintenir un mode de vie actif et de pratiquer régulièrement une activité physique pour suivre l’évolution de la maladie de Parkinson.
De la même manière, l’exercice mental contribue à préserver la santé cognitive. Ces observations confirment que la constance est cruciale : seule une pratique régulière permet au cerveau de “recâbler” ses réseaux neuronaux.

Le rôle du vélo dans la prévention du déclin cognitif
Au-delà de Parkinson, d’autres travaux suggèrent que le vélo pourrait protéger le cerveau contre le vieillissement et d’autres maladies dégénératives.
Une étude néo-zélandaise, publiée dans The Journal of Physiology, a montré que six minutes de vélo à haute intensité augmentent fortement la production du facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF), une protéine clé de l’apprentissage, de la mémoire et de la survie neuronale.
Les chercheurs expliquent que cet effet, comparé à ceux d’autres méthodes testées, serait par exemple quatre à cinq fois plus important que celui observé après un jeûne de 20 heures, et plus efficace qu’un exercice de faible intensité. Cette découverte renforce l’idée qu’un exercice régulier, même bref, pourrait retarder l’apparition ou ralentir la progression de maladies comme Parkinson ou Alzheimer.
Pédaler pour défier Parkinson
Ainsi, le vélo apparaît aujourd’hui comme un outil thérapeutique prometteur pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Non seulement, il améliore l’endurance et la mobilité, mais il agit aussi et surtout sur la structure du cerveau en favorisant la création de nouvelles connexions neuronales. Ces résultats confirment qu’un mode de vie actif, associant activité physique et stimulation mentale peut ralentir la progression des symptômes et améliorer la qualité de vie.
La recherche continue, mais une certitude émerge, pédaler, même quelques minutes par jour, permettrait au cerveau de rester plus fort face aux défis du temps et de la maladie.
Cet article a été publié par la Rédaction le



