Un nouveau cap est franchi dans la politique de prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées en France. Le gouvernement a officiellement annoncé la généralisation à l’ensemble du territoire national de la phase 1 du programme ICOPE (Integrated Care for Older People), dès l’été 2025. Porté par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ce dispositif vise à repérer précocement les premiers signes de fragilité chez les personnes de 60 ans et plus, afin de favoriser un vieillissement en bonne santé.
- Le programme ICOPE est généralisé en France dès l’été 2025 pour repérer la perte d’autonomie dès 60 ans.
- Un auto-questionnaire numérique gratuit (mobilité, mémoire, nutrition…) est accessible partout via Mon Espace Santé.
- L’objectif est de toucher 2 millions de seniors d’ici 2027 grâce à un fort maillage territorial et une campagne nationale.
- Plus de 6 000 professionnels sont déjà formés et 69 000 alertes ont été émises lors des tests régionaux.
- ICOPE devient un pilier de la prévention santé publique et du vieillissement actif en France.
Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, et Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargé de l’Autonomie et du Handicap, ont présenté les contours de cette initiative, pierre angulaire de la loi du 8 avril 2024 “ bâtir la société du bien vieillir et de l’autonomie”.
ICOPE : Un test simple pour repérer les fragilités
ICOPE permet à toute personne âgée de 60 ans ou plus, considérée comme autonome, d’évaluer elle-même ses capacités fonctionnelles à l’aide d’un auto-questionnaire numérique validé scientifiquement. Ce test, d’une durée de 10 à 15 minutes, évalue six domaines clés : mobilité, nutrition, mémoire, audition, vision et santé mentale. En fonction des réponses, une alerte peut être générée et inciter la personne à consulter un professionnel de santé pour une évaluation complémentaire.
Prévenir plutôt que subir. ICOPE, c’est l’entrée dans une nouvelle ère de santé publique préventive. Ce programme, désormais accessible à tous, partout sur le territoire, permet de repérer tôt les premiers signaux de fragilité et de proposer un accompagnement adapté, localement, en lien avec les professionnels de proximité.
Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap.
Une accessibilité renforcée
Le test est accessible depuis le site officiel Santé.fr, qui propose une page dédiée selon le lieu de résidence de l’utilisateur. Trois outils numériques, ICOPE Monitor, ICOPE & Moi et DigiCOPE, sont désormais intégrés à Mon Espace Santé. Ils permettent une évaluation personnalisée et gratuite. À terme, ces outils seront unifiés dans un seul dispositif national porté par l’Assurance maladie, avec des rappels et notifications intégrés dans l’espace numérique de santé des assurés.
L’objectif fixé est ambitieux : 2 millions de personnes ciblées d’ici 2027. Pour cela, un vaste travail d’information, de médiation numérique et de mobilisation des acteurs locaux est prévu. Une campagne de communication portée par la Cnav démarrera à la fin de l’été.
Au coeur de la stratégie : un fort maillage territorial
La mise en oeuvre du programme ICOPE repose sur une articulation étroite entre les Agences Régionales de Santé (ARS), les services publics départementaux de l’autonomie (SPDA), et les acteurs de terrain : médecins, aides à domicile, pharmaciens, postiers, professionnels du secteur médico-social… Tous seront progressivement formés pour accompagner les personnes dans l’utilisation de l’outil et le suivi des résultats.
Plus de 6 000 professionnels ont déjà été formés au protocole ICOPE, et 69 000 alertes ont été générées au cours des expérimentations menées entre 2022 et 2024 dans neuf régions. Ce déploiement à grande échelle doit désormais permettre de structurer une démarche préventive territorialisée.
Un comité national de pilotage, co-présidé par les trois ministres, veillera à la mise en œuvre du programme, à son évaluation continue et à son actualisation. Ce comité devrait être officiellement constitué par décrets dans les prochaines semaines.
ICOPE : un programme évolutif à horizon 2027
Si la généralisation actuelle concerne uniquement la phase de repérage, le programme ICOPE est conçu en plusieurs étapes. À partir de 2026, l’intégration complète dans Mon Espace Santé permettra une meilleure coordination entre patients et professionnels. Les phases suivantes (évaluation approfondie, plan personnalisé de prévention, accompagnement des aidants), feront l’objet de groupes de travail associant les parties prenantes.
ICOPE, c’est l’aller-vers au service de l’autonomie et du vieillir en bonne santé. Avec la généralisation du dispositif ICOPE, nous concrétisons le virage populationnel que nous portons depuis plusieurs années : identifier précocement les risques, mieux accompagner les patients et structurer des parcours de prévention fondés sur des données de santé. Ce dispositif constitue un levier structurant pour garantir un accès à la prévention de la perte d’autonomie sur tout le territoire.
Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux Soins.
Le programme s’inscrit dans l’ambition de transformation du système de santé autour de la prévention, de la proximité et du soutien à l’autonomie. Il constituera l’un des axes prioritaires des travaux de la Conférence Nationale de l’Autonomie (CNA), lancée par le gouvernement le 9 juillet 2025.
ICOPE en chiffres
- 2 millions de personnes visées par le test d’ici 2027
- 3 outils numériques référencés dans Mon Espace Santé
- 6 000 professionnels formés
- 69 000 alertes générées pendant la phase d’expérimentation
- 1 Français sur 4 de plus de 60 ans a activé son espace numérique de santé
Télécharger la brochure explicative du programme ICOPE
Cet article a été publié par la Rédaction le