Le Conseil de l’âge a publié le 17 septembre 2025 un rapport majeur consacré à la participation sociale, économique et environnementale des seniors. Fruit d’un travail mené entre septembre 2024 et juillet 2025, ce document vise à renouveler le regard sur l’avancée en âge et combattre l’âgisme en valorisant l’apport concret des plus de 65 ans à la société.
- Le Conseil de l’âge publie un rapport valorisant la contribution sociale, économique et écologique des seniors.
- Les plus de 65 ans sont présentés comme acteurs de la société : bénévoles, aidants, citoyens engagés.
- Leur participation sociale a un effet protecteur sur l’autonomie, mais reste inégalement répartie selon le niveau de vie et la santé.
- Les seniors représentent une force économique majeure, leurs activités non rémunérées pesant jusqu’à 1,9 % du PIB.
- Le rapport appelle à une loi de programmation de la transition démographique pour faire des seniors une ressource clé de la société.
Des seniors acteurs et non spectateurs
Loin de l’image passive encore trop véhiculée, les seniors constituent des moteurs d’actions collectives, des soutiens essentiels aux familles et aux communautés. Leur rôle va bien au-delà du seul bénéfice des pensions de retraite : ils participent activement à la garde des petits-enfants, au bénévolat, aux activités associatives ou encore à la vie politique locale.
Le rapport montre que la satisfaction liée au temps disponible est la plus élevée chez les 65 ans et plus, et que leur bien-être déclaré est comparable à celui des autres générations. Cependant, les modalités de leur engagement évoluent : si la télévision et les activités “tournées sur soi” prennent plus de place avec l’âge, l’investissement associatif connaît un recul depuis le milieu des années 2010, même si l’on observe récemment un regain de participation chez les plus de 75 ans.
Un engagement protecteur mais inégalitaire
L’étude rappelle que la participation sociale a un effet protecteur sur l’autonomie : les seniors impliqués dans les activités socialisées voient en moyenne leurs besoins d’aide différés. Mais cet avantage bénéficie surtout aux plus diplômés, en meilleure santé et issus de catégories sociales favorisées.
Le Conseil de l’âge alerte donc sur le risque de creusement des inégalités et appelle à cibler davantage les publics fragiles : femmes, personnes à faibles revenus ou atteintes de limitations de santé.
Seniors : Une contribution économique décisive
Au-delà de leur rôle social, les seniors représentent une force économique non négligeable. Leur consommation reste soutenue après la retraite et leur patrimoine net est supérieur à celui des actifs, essentiellement via l’immobilier. Ils sont également les plus généreux en matière de donations intergénérationnelles.
Le rapport estime que leurs activités domestiques, associatives et d’aide informelle représentent jusqu’à 1,9% du PIB. Les plus de 50 ans contribuent ainsi de manière décisive à la richesse nationale, non seulement par leur consommation et leur épargne, mais aussi par leur investissement bénévole.
Un enjeu environnemental et intergénérationnel
Le document souligne enfin les défis écologiques liés au vieillissement. Si les générations d’après-guerre ont participé à la hausse des émissions de CO2, les seniors affichent aujourd’hui une préoccupation environnementale supérieure à la moyenne. Le Conseil de l’âge y voit une opportunité : la silver économie peut et doit devenir un levier pour conjuguer transition démographique, numérique et écologique, à condition de promouvoir des modes de vie plus durables et inclusifs.
Vers une loi de programmation de la transition démographique ?
Le rapport appelle à une véritable loi de programmation afin d’adapter les infrastructures et services aux besoins d’une société vieillissante, tout en valorisant le rôle actif des seniors. Objectif : dépasser la vision des aînés comme « charges » pour les considérer comme ressources vitales pour la cohésion sociale, l’économie et l’avenir écologique.
Cet article a été publié par la Rédaction le