Alzheimer : quand les souvenirs remontent à la surface grâce au jardin thérapeutique et intergénérationnel

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Les thérapies non médicamenteuses ne cessent de faire leurs preuves dans le cadre de la maladie d’Alzheimer. L’exemple du jardin thérapeutique est parfaitement illustré dans l’unité Alzheimer de l’EHPAD La Charmille de St Quirin.

En collaboration avec l’Institut Thérapeutique Educatif & Psychologique de Lettenbach, l’établissement met en place depuis un an l’interaction entre adolescents et malades Alzheimer, associée à l’usage d’un jardin thérapeutique pour redonner le sourire aux résidents, faire appel à des souvenirs enfouis loin dans la mémoire, transmettre un savoir…

Jardin thérapeutique
Source : dossier de presse

Le jardin thérapeutique sociabilise les êtres désociabilisés

Créé par Terramie, réseau spécialisé en création et accompagnement de jardins à visée thérapeutique, le jardin de l’EHPAD La Charmille est un lieu de vie où les résidents peuvent s’épanouir, dès lors que leur santé le permet ; ils y cultivent des fruits et légumes, mettent les mains dans la terre, récoltent les plantes pour la tisane, arrosent les pommes de terre…

Ce lieu qualifié de « vivant et accessible à tous » par le Directeur, Monsieur Morgenthaler, restimule l’intérêt et la mémoire des résidents, il amène la vie, engendre le partage et le plaisir pour éveiller tous les sens.

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Un jardin intergénérationnel

Jardin thérapeutique
Source : dossier de presse

L’ITEP de Lettenbach, situé à côté de l’EHPAD, accueille des mineurs en difficultés aux profils complexes, en rupture scolaire et familiale : des êtres désociabilisés et fragilisés que tout oppose. Et pourtant, la magie opère chaque mardi lors de leurs visites au jardin.

« Lors des premiers contacts, les jeunes n’osaient pas aller vers les résidents, mais très vite, des liens se sont tissés. Leur spontanéité rend le contact beaucoup plus facile et enlève toute réticence » explique Fanny Treutenaere, psychologue à l’EHPAD.

« Cette expérience répond autant aux jeunes pour qui les besoins en resocialisation sont très forts, qu’aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer qui vivent ces moments partagés comme des instants de joie et de curiosité » explique-t-elle.

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Partager leur expérience autour du jardin

Source : dossier de presse
Source : dossier de presse

Au préalable formés à la maladie d’Alzheimer par le personnel soignant, les adolescents ont été alertés sur d’éventuelles réactions violentes ou incohérentes.

Encadrés par les éducateurs, ils ont pu proposer des activités et définir des projets, comme la création d’un jardin potager, le désherbage et le ramassage des feuilles ou encore la mise en valeur et la décoration du jardin.

Un jardin qui permet de garder un pied dans la réalité

« Les jeunes que nous accompagnons manquent cruellement de confiance en eux. Avec les résidents de l’EHPAD, ils ne se sentent pas jugés mais au contraire utiles et valorisés par leur travail » déclare Philippe Leroy, Directeur Adjoint en charge de l’ITEP.

Jardinage et jardin thérapeutique
Source : dossier de presse

Les effets ont été immédiats sur les résidents, même les plus introvertis. Pour les personnes âgées en perte d’autonomie, le jardin permet de garder un pied dans la réalité car il a fait partie, pour beaucoup d’entre elles, de leur vie passée.

« Ils font des choses qu’ils aimaient faire avant, et leurs souvenirs remontent naturellement à la surface. Ils sont même capables de donner les moments les plus opportuns pour les plantations, en fonction des légumes. Nous remarquons également que leur concentration est accentuée pendant ces rencontres où ils transmettent un peu de leur savoir » précise Fanny Treutenaere.

Prolonger ces moments privilégiés

Pour les adolescents et les résidents, ces rendez-vous hebdomadaires sont dorénavant des moments privilégiés car le jardin a permis de créer de la relation humaine et sociale chez des personnes parfois très isolées.

« Il y a beaucoup de respect et de curiosité entre eux. Et finalement, chacun s’intéresse à l’autre. L’environnement du jardin thérapeutique autour des sens et la beauté des lieux apportent aussi un climat d’apaisement. Les jeunes s’y sentent tellement bien qu’ils ont récemment demandé à déjeuner avec les résidents, une fois par mois » informe Philippe Leroy.

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Cet article a été publié par la Rédaction le

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