« Les activités non médicamenteuses, médiations au service du mieux-être des résidents fragilisés », tribune libre d’Eric Castelnau

AUTRES ACTUS ET INFORMATIONS SUR : SPORT & BIEN-ETRE

filiere silver economie international festival 2024
Solutions pour bien vieillir
Partager cet article

Eric Castelnau, Fondateur de Culture et compagnie, rédige une tribune libre sur la thématique « Les activités non médicamenteuses, des médiations au service du « mieux-être » des résidents fragilisés ».

Offrir aux malades d’Alzheimer un « coin de vie »

Eric Castelnau Culture et compagnie
Eric Castelnau

Il parait fondamental que les besoins des 5 sens soient stimulés de manière régulière afin de maintenir joie de vivre et agilité intellectuelle. Pour les malades d’Alzheimer et autres dégénérescences cognitives, l’organisation d’atelier de thérapie non médicamenteuse ou semi-thérapie est un remède aussi efficace pour lutter contre la déprime, le laisser aller et l’angoisse.

Il est indispensable d’offrir à un malade Alzheimer ou atteint d’une maladie apparentées un « coin de vie » ou des moments où il puisse apaiser ses tensions, sourire, respirer, chanter, retrouver ne serait-ce que quelques secondes des moments de plaisir…

Différentes activités permettent de l’aider à avoir des joies ou des petits  plaisirs. Il est toutefois indispensable de maintenir et de stimuler la personne fragilisée, afin qu’elle ne « perde pas pied. »

La théâtrothérapie, le yoga du rire… permettent par exemple de travailler l’attention, mais la concentration et la perception sont affectées par les dégénérescences cognitives. Il faut donc travailler tous ces aspects pour retarder les effets, diminuer la sensibilité et l’agressivité. Les fonctions d’exécution doivent être aussi stimulées (comme l’écoute, le toucher…).

Lire aussi : Alzheimer : LUDIM, une thérapie non médicamenteuse plusieurs fois récompensée

Quelques exemples de thérapies non médicamenteuses

culture et compagnieVoici quelques exemples non exhaustifs, issus de notre connaissance de ce que l’on peut faire en EHPAD ou en résidence service… des pratiques reconnues. Il est important de conseiller, déjà à ce stade, de n’utiliser que des techniques reconnues et de s’assurer auprès des fédérations que les intervenants ou praticiens soient bien diplômés et, si possible, aient une formation en gériatrie et/ou aux maladies cognitives propres à notre secteur.

Nous vous conseillons aussi de bien prendre des références auprès des clients de ces intervenants. Nous n’oublions jamais que nous travaillons pour et avec des personnes très fragiles.

Le toucher massage

Se relaxer en étant massé permet aux patients de retrouver des sensations de « toucher » fondamental, source de bienfait et de bonheur. Le massage des mains, avec de l’huile essentielle ou à base de crème, en fonction de la sécheresse des peaux, à la lavande, au citron, peut apporter un réel bien-être car l’odorat est aussi stimulé.

Le bien-être né du contact avec les intervenants les fait bénéficier de l’extraordinaire effet relaxant de ces techniques de décontraction. En mobilisant les épaules, en pratiquant des mouvements de balancier et des vibrations pour faire « lâcher prise ». On peut décontracter plus précisément les muscles des bras et épaules puis la tête.

La danse thérapie

La danse thérapie est la stimulation des sens par la danse, le mouvement et la musique. Une danseuse professionnelle, thérapeute formée aux spécificités des maladies cognitives investit les espaces de vie communs, à la rencontre des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer, même des personnes les plus dépendantes par le biais de la danse.

Ce « souffle d’air » chamboule le quotidien des résidents. La danse permet une communication au-delà des mots. Des moments d’échanges, de surprises, de plaisir, d’émotions partagées entre l’intervenante et le résident et entre les résidents eux-mêmes.

La zoothérapie

Traitement non médicamenteux avec les animaux
Crédit : Lisa F. Young / Shutterstock.com

La zoothérapie est une thérapie qui utilise la proximité d’un animal domestique ou de compagnie, auprès d’un humain souffrant de troubles mentaux, physiques ou sociaux pour réduire le stress ou les conséquences d’un traitement médical ou des problèmes post-opératoires.

Lorsqu’elle utilise le cheval, il s’agit d’hippothérapie, d’équithérapie ou de thérapie avec le cheval selon l’approche proposée. Elle peut également utiliser d’autres animaux comme le chien, le lapin, le chat, le dauphin (delphino thérapie), notamment. Pendant l’adolescence, l’animal peut être un support émotif pour des jeunes en situation difficile.

La zoothérapie peut être un point de départ ou un complément à des thérapies plus traditionnelles. Elle n’est pas restreinte au domaine médical, puisqu’elle s’étend à des questions sociales concernant les rapports avec autrui, l’éducation ou la délinquance. Elle a pu aussi être utilisée dans le cadre de problèmes d’attention et de concentration, de dépréciation de soi, de dépression, de solitude et d’isolement. Les participants n’ont besoin d’aucune compétence particulière. Le contact avec l’animal est censé avoir un effet calmant sur eux.

Cette thérapie fait l’objet de critiques dénonçant le manque de méthodologie et l’absence d’études menées scientifiquement pour prouver objectivement son efficacité comparée à l’effet placebo ou à une plus grande socialisation. L’engouement des médias repose sur des études qui n’ont pas été soumises à la critique scientifique.

Via la zoothérapie, l’industrie encourage les achats d’animaux de compagnie, voire le trafic illicite d’animaux sauvages, les livrant à des enfants ou des personnes en difficulté qui n’ont pas forcément la capacité d’assurer un bien-être et des conditions de vie appropriées au maintien en captivité de créatures vivantes. Au XXe siècle, les robots conçus à cette même fin représentent une piste de substitut.

Lire aussi : Etude sur les usages de Paro pour les résidents atteints d’Alzheimer en EHPAD mutualistes

La clown-thérapie

vivre-aux-eclats-clown-alzheimer-persones âgéesLe « rire ensemble » permet de s’amuser avec bienveillance. Les séances de clown-thérapie permettent de moins souffrir (libération d’endorphines, catécholamines et changement des idées…) de mieux digérer, mieux dormir. On dit aussi que cela sert à stimuler son système immunitaire, car on bouge et on fait circuler l’endomorphine source de bonheur. Plus spécifiquement, cela peut servir le temps de l’atelier à s’occuper de son corps autrement qu’à travers la maladie et donc de se reconnecter à son optimisme.

Parfois, on va y retrouver de quoi puiser de l’énergie. Enfin, cela permet de créer un lien positif avec son entourage (personnel soignant, famille…). Pratiquement, l’atelier permet des interactions ludiques pour créer du lien social. On y pratique aussi des jeux coopératifs pour stimuler la bonne humeur et interagir joyeusement avec les autres.

Certains clown-thérapeutes vont aussi utiliser des stimulations corporelles par la musique (orgue de barbarie, chant et danses). Souvent en fin de séance, on va finir avec des respirations douces et de la relaxation pour intégrer en douceur la séance.

Lire aussi : Focus sur la méthode Montessori dans le cadre de la maladie d’Alzheimer

L’hortithérapie

loisir-jardinage-somTraduit de l’anglais « horticultural therapy » thérapie par l’horticulture, pratiquée surtout aux USA, au Canada, au Japon et en Europe du Nord, elle utilise le jardinage comme support favorable et stimulant de valeur, pour tous ceux qui ont besoin d’être encouragés à atteindre un objectif physique ou mental et aussi comme méthode de réinsertion dans la communauté sociale.

Les bienfaits

  • Accroissement du self contrôle
  • Accroissement du sens de la mise en valeur
  • Accroissement du sentiment de calme et de relaxation
  • Accroissement du sens de la stabilité
  • Amélioration de la satisfaction personnelle
  • Accroissement du sens de la fierté et de la tache
thérapie du jardinage
Crédit : gpointstudio / Shutterstock.com

La prise en charge thérapeutique en gériatrie par des jardins spécialisés constitue une des solutions majeures offertes par l’approche thérapeutique non médicamenteuse.

Agissant positivement sur l’essentiel des paramètres de l’EGS, les jardins thérapeutiques ont démontré leur utilité avec des degrés divers. Lorsque l’hiver est trop rude, Culture et compagnie est le concepteur exclusif d’un nouvel atelier de « Création de Jardin-plateau ».

Afin d’apporter une continuité au cours de la saison hivernale où l’accès au jardin est rendu plus difficile, mais aussi lorsque l’établissement ne dispose pas de l’espace nécessaire pour aménager un jardin thérapeutique, l’organisation d’atelier d’activité régulière autour de la constitution d’un jardin constitue un complément efficace.

Un paysage mobile et modulable, support de créativité, accessible à tous, intégré dans le cadre de séances basées sur les techniques horticoles et paysagères. Un spécialiste (expert en hortithérapie et en jardin thérapeutique, formé aux problématiques du grand âge) organise des ateliers qui permettent à chaque résident au cours de séances successives de produire un jardin miniature. Le résident pourra ramener dans sa chambre, entretenir, améliorer progressivement et établir une relation particulière avec ce petit univers naturel.

Objectif

Collaborer avec les médecins, le personnel soignant, la personne responsable des animations et les intervenants extérieurs, afin de créer un lien à la fois plus ludique et thérapeutique avec les patients, pour une meilleure cohésion des activités.

Le Tai-Chi et ou le Qi gong

martial-arts-Tai-ChiPour le Qi Quong, cette merveilleuse gymnastique ancestrale se pratique dans l’écoute, la vigilance et la précaution. Cet art millénaire est le fondement du « mieux vieillir » des chinois.

A partir de mouvements fluides, doux, souples et lents, la pratique du Tai Chi Chuan permet de développer la coordination des gestes (postures en mouvement), l’équilibre spatial (déplacements), la mémoire (répétition de petits enchaînements), la concentration et la vigilance (exécution des mouvements), la relaxation (mouvements rythmés par une respiration calme et ample), la confiance en soi (contrôle des équilibres).

Le Tai chi chuan est un art du mieux vivre en harmonie avec son corps, avec soi et avec les autres. Il est par ailleurs de plus en plus conseillé chez les personnes âgées notamment dans le cadre des préventions de la chute.

Le yoga assis

Pratique yoga seniorsLe yoga assis est une solution de bien-être facile à mettre en place et bénéfique pour tous. Vos salariés peuvent bénéficier d’une heure de yoga dans les lieux de vie des seniors et découvrir cette pratique qui permet d’éliminer les tensions tout en améliorant la tonicité, de mieux gérer le stress et les émotions, de prendre du recul par rapport aux soucis d’améliorer la concentration.

Le yoga est accessible à tous. Les cours sont adaptés à tout type de personnes, pas besoin d’être souple ou sportif pour pratiquer le yoga. L’attention est portée sur la conscience de soi à travers un travail orienté sur la maîtrise de la respiration en lien avec des postures simples.  Chacun à son niveau peut s’approprier la pratique afin de bénéficier des bienfaits.

Réflexologie

La réflexologie est un soin non conventionnel, de type massage. Elle repose sur le postulat que chaque organe, partie du corps ou fonction physiologique correspondrait à une zone ou un point sur les mains, les pieds ou les oreilles. Un toucher spécifique sur ces zones permettrait ainsi de localiser et dissiper les tensions afin de rétablir l’équilibre du corps.

Les études scientifiques ne montrent pas d’efficacité significative de la réflexologie, elle est considérée comme une aide au bien-être. Selon ses praticiens, la réflexologie libérerait les facultés d’auto-guérison de l’organisme et permettrait de soulager divers troubles sans traitement médicamenteux. Cette technique manuelle se place dans une approche dite « énergétique » et holistique du corps et s’apparente en cela au shiatsu, à l’acupuncture ou à l’ostéopathie.

Sophrologie

La Sophrologie a été créée à Madrid en 1960 par le Docteur Alfonso Caycédo , neuropsychiatre colombien d’origine basque espagnole né en 1932 à Bogota. La Sophrologie (du grec SOS harmonie, PHREN esprit et LOGOS science du discours) est la synthèse des recherches les plus modernes et des traditions les plus anciennes. Elle offre une méthode adaptée à notre culture et à notre société.

Basé sur des exercices de respiration, de relaxation, des mouvements et des visualisations mentales, la sophrologie permet une réelle harmonie physique et mentale visant à améliorer la vie quotidienne.

Elle était essentiellement médicale, elle est maintenant devenue prophylactique et pédagogique. Faire connaissance avec la Sophrologie aide à chasser le négatif et se relaxer. On pourra aller plus loin en développant une véritable progression selon la demande. Les Seniors travaillent le souffle…le fait de se concentrer sur d’autres choses que leurs propres maux apaise les douleurs dues à de trop grandes tensions, diminue la sensibilité aux contrariétés, redonne le moral et contribue au bien-être général.

L’art-thérapie

Thérapie de l'art
Crédit : Zadorozhnyi Viktor / Shutterstock.com

« Le soutien du désir et remise en marche par l’art » ; cette approche de l’art par la psychologie ou l’inverse permet au patient de pouvoir exprimer ses angoisses, ses visions, de décrire ses douleurs ou ses joies. Cela permet d’effectuer un chemin non verbal et de retrouver des formes, des couleurs familières. Permettre à une personne âgée de renouer avec son désir par une réappropriation, à travers la pratique d’activités artistiques, des questions fondamentales qui le constituent.

Donner un sens, retendre un lien avec lui-même, avec l’autre et la communauté. L’art thérapie permet de se réapproprier différemment l’image devenue souvent restreinte d’un individu. Cet espace, n’est pas un lieu de thérapie ou d’analyse. C’est un lieu de fabrication où le sens est soutenu, d’accompagnement vers une réappropriation des questions fondamentales, qui nous constituent.

Permettre la remise en marche ou le soutien du désir, c’est peut-être rouvrir sur la question de l’humanité, de l’individu vivant et pensant jusqu’à la mort.

La musicothérapie

Thérapie de l'art
Crédit : Zadorozhnyi Viktor / Shutterstock.com

Les troubles du comportement des personnes démentes diminués par l’écoute de morceaux de musique ou de souvenirs agréables.

Un moment d’échange autour de la musique, favorisant la communication, la rencontre et la connaissance de l’autre. Ces séances permettent un bien-être et rétablissent un équilibre psychologique et physique. C’est un temps d’apaisement où la musique procure des émotions positives. Cette technique permet de faire un pont entre mémoire, émotions et plaisir. Un travail autour de la reconnaissance de soi et de la valorisation où le participant est acteur de sa propre thérapie.

Cette « technique » prouve que, dans un autre contexte, les malades adoptent d’autres comportements. « Les soignants ont toujours peur des accidents, des fausses routes pour les personnes qui n’arrivent plus à déglutir, par exemple. Mais les soirées musicales ou les déjeuners se passent toujours très bien. Les seniors fragilisés par les maladies cognitives viennent avec leurs instruments pour jouer et danser. Ils leur arrivent de faire la fête jusqu’à fort tard ! elle prend pleinement conscience des problèmes de dénutrition des malades d’Alzheimer qui ne ressentent plus la faim et finissent par se laisser mourir. Le travail par le chant met également en jeu la bouche. Et permet à des personnes apathiques de retrouver l’appétit et quelquefois des moments de joies et de courte lucidité.

La théâtre- thérapie

Tel est ce qu’indique une étude dont fait référence la lettre de « Successful Aging » du 18 juillet.2007. 3 enregistrements ont été écoutés par des malades :

1/ simulation d’une conversation téléphonique avec un membre de la famille du patient et qui évoquait des bons souvenirs,
2/ un morceau de sa musique préférée
3/ la lecture sur un ton neutre d’un texte sur le jardinage

L’effet des 3 types d’enregistrement a été comparé aux soins habituels : L’écoute de la voix familière et de la musique préférée ont diminué le nombre moyen de comportements physiquement agressifs. La voix familière, mais pas la musique, a également diminué les agressions verbales.

L’efficacité était variable, avec une diminution parfois importante de plus de 50 % des comportements agressifs. La généralisation de ce type d’intervention non pharmacologique, simple à mettre en place pourrait aisément réduire la fréquence et la sévérité des comportements agressifs des patients déments.

En conclusion, il existe un certain nombre de thérapies dites holistiques. D’autres existent mais certaines sont difficile à mettre en œuvre ou demandent des moyens démesurés en hommes comme en matériel ou ne sont pas adaptées par rapport aux besoins des résidents.

N’oublions pas que le présentiel, la musique, la conversation la lecture sont aussi des thérapies de contact qu’il ne faut jamais oublier et toujours privilégier à des positions où le résident est passif.

Lire aussi : Etude sur les usages de Paro pour les résidents atteints d’Alzheimer en EHPAD mutualistes


Partager cet article

Cet article a été publié par la Rédaction le

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut