Face au vieillissement accéléré de la population française, le Gouvernement lance une politique inédite de prévention de la perte d’autonomie à l’occasion de la première Conférence Nationale de l’Autonomie (CNA). Nouvel outil de coordination nationale, cette instance entend transformer durablement l’approche du vieillissement, en mobilisant les territoires, les acteurs de santé et les citoyens autour d’une stratégie fondée sur la science, l’équité et l’efficacité.

- La Conférence Nationale de l’Autonomie (CNA), lancée le 9 juillet 2025, inaugure une stratégie nationale de prévention de la perte d’autonomie.
- Objectif : mieux coordonner les acteurs et garantir un accès équitable à la prévention pour tous, dans un contexte de vieillissement démographique rapide.
- Quatre priorités : prévention, équité territoriale, coordination, et évaluation fondée sur la preuve.
- Des actions concrètes sont déjà déployées (ICOPE, Plan antichute, programmes CNSA…) avec des résultats encourageants.
- Plus de 300 millions d’euros seront mobilisés chaque année pour faire de la prévention un droit réel, pérenne et universel.

Un tournant dans la politique de prévention de la perte d’autonomie
Le 9 juillet 2025, à Paris, s’est tenu la première Conférence Nationale de l’Autonomie (CNA), événement structurant dans le sillage de la loi du 8 avril 2024, dite “loi Bien vieillir”. Cette conférence marque une volonté claire du Gouvernement : inscrire la prévention de la perte d’autonomie au cœur des politiques publiques.
Portée par Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Yannick Neuder, Ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins et Charlotte Parmentier-Lecocq, Ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap, cette initiative s’inscrit dans un contexte démographique pressant : d’ici 2030, un Français sur trois aura plus de 60 ans.



La Conférence Nationale de l’Autonomie : Une réponse à l’urgence démographique
Avec plus de 20 millions de personnes âgées en France d’ici cinq ans, dont 2,5 millions de plus de 85 ans, la CNA propose une stratégie de prévention qui s’appuie sur une coordination renforcée entre tous les acteurs concernés : institutions, collectivités, professionnels de santé, associations et citoyens.
La Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) joue un rôle central dans l’animation technique de cette conférence et le suivi des actions. Elle s’appuie notamment sur son Centre de Ressources et de Preuves (CRP), garantissant que chaque orientation repose sur des données scientifiques solides.

Les défis majeurs identifiés
Quatre grands défis structurent cette stratégie nationale :
- Mieux prévenir la perte d’autonomie : 40% des situations de dépendance pourraient être évitées par des actions simples, encore trop inégalement déployées, notamment dans les zones rurales et quartiers prioritaires.
- Lutter contre les inégalités territoriales : garantir un accès équitable à la prévention pour tous, indépendamment du lieu de vie.
- Coordonner les acteurs : sortir d’un fonctionnement en silos pour adopter une logique d’action collective cohérente.
- Évaluer l’impact et coordonner les moyens : aujourd’hui morcelés, les financements doivent être guidés par l’impact réel des actions mises en œuvre.
Conférence Nationale de l’Autonomie : Un changement de méthode salué et revendiqué
Dix ans après la loi ASV (Adaptation de la société au vieillissement), la CNA inaugure une nouvelle gouvernance, une stratégie pluriannuelle, des indicateurs de suivi partagés et des financements priorisés en fonction de leur efficacité prouvée. Le message est sans équivoque : il ne s’agit plus d’expérimenter mais de généraliser ce qui fonctionne.

Le message est clair : nous savons ce qui fonctionne et nous nous donnons les moyens d’amplifier ces actions. Le Gouvernement est pleinement mobilisé pour faire de la prévention un droit réel, accessible et adapté aux besoins de toutes et tous, dans tous les territoires.
Extrait du dossier de presse de la CNA
Des initiatives concrètes déjà à l’oeuvre
Plusieurs dispositifs exemplaires ont été mis en avant :
- ICOPE : programme de l’OMS, permet le repérage précoce des fragilités (mobilité, nutrition, cognition etc.). Déployé sur des milliers de personnes, il démontre que 70% des fragilités repérées sont réversibles si elles sont prises en charge à temps.
- Le Plan antichute des personnes âgées : lancé en 2022, il articule cinq axes concrets dont l’adaptation du logement, l’activité physique et la téléassistance, avec un objectif de réduction de 20% des chutes graves.
- Les programmes “Prenons l’âge du bon côté”, portés par la CNSA et les gérontopôles, combinent activité physique, nutrition et lien social pour accompagner les seniors vers un vieillissement actif.
- La plateforme de prévention des chutes en Haute-Savoie, coordonnée par le Centre Hospitalier Annecy Genevois, illustre une approche territoriale intégrée, du repérage à l’accompagnement personnalisé.
Trois axes pour renforcer l’autonomie et l’inclusion

Il y a trois grands axes qu’il nous faut maintenant suivre dans les travaux qui arrivent, dans le cadre de cette Conférence nationale de l’autonomie. C’est déjà de s’assurer que ça reste bien toujours un sujet collectif, un sujet du quotidien, qui est partagé par l’ensemble des acteurs et qui vit, qui dépasse aussi les préjugés, les a priori. (…) Le deuxième axe, c’est toute la notion de repérage précoce. Je crois que là aussi, l’enjeu est véritablement majeur : qu’on puisse bien identifier les personnes qui ont besoin d’être sensibilisées, d’être accompagnées.(…) Mon troisième axe repose sur la question de l’ « aller vers ». Et je crois que là, c’est extrêmement important aussi, sur toute la dimension de santé mentale, de lutte contre l’isolement des personnes âgées, qui sont particulièrement touchées par ce sentiment.
Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée de l’Autonomie et du Handicap (Propos recueillis lors de la Conférence nationale de l’autonomie (CNA) )
La CNA : Vers une politique de prévention pérenne et évolutive
La CNA deviendra un rendez-vous annuel. Dès 2026, une feuille de route triennale guidera l’action collective avec un rapport d’évaluation public. Plus de 300 millions d’euros seront alloués chaque année à la prévention. L’objectif : garantir un accès égal et effectif aux actions de prévention sur tout le territoire, au service d’un “vieillir en santé”.
La Conférence Nationale de l’Autonomie amorce un virage décisif. En passant d’une logique d’exception à une logique de droit universel à la prévention, elle engage l’ensemble des parties prenantes dans une dynamique ambitieuse et durable, plaçant la dignité des aînés au cœur des priorités républicaines.
Cet article a été publié par la Rédaction le



