Comment anticiper une perte d’autonomie quand les perspectives financières se resserrent ? C’est la question que soulève la nouvelle édition du Sofinscope, le baromètre de Sofinco réalisé par OpinionWay, consacrée cette année à la préparation des seniors face à la dépendance. L’étude met en lumière une France vieillissante à la fois inquiète et peu préparée pour faire face aux coûts d’une perte d’autonomie. Malgré l’allongement de la vie, les seniors restent nombreux à repousser ce sujet pourtant crucial.

- Le Sofinscope 2025 révèle que les seniors anticipent moins la dépendance, mais s’en inquiètent davantage.
- Leur budget prévu pour adapter le logement baisse et varie fortement selon qu’ils soient propriétaires ou locataires.
- À domicile ou en établissement, la dépendance est perçue comme coûteuse dans tous les cas.
- Les seniors comptent surtout sur leurs propres économies, tandis que les aides publiques restent peu connues.
- Près d’un sur deux ne s’est jamais renseigné, montrant une société inquiète mais peu préparée.

Dépendance : Une anticipation en recul
En 2025, seuls 54% des Français de 60 ans et plus déclarent avoir commencé à envisager la dépendance ou se sentir prêts à y faire face, soit une baisse de deux points par rapport à 2024. Dans le détail, à peine 23% se disent “pleinement préparés” si la situation devait survenir demain. Cette relative inertie s’accompagne d’une inquiétude croissante : 68% des sondés redoutent désormais le coût financier de la dépendance, soit cinq points de plus en un an.

Adaptation du logement face à la dépendance : Des coûts estimés en baisse
L’étude révèle une baisse du budget que les seniors estiment pouvoir investir pour adapter leur logement en cas de dépendance : 8 628 euros en moyenne, soit 519 euros de moins qu’en 2024. Une somme qui varie fortement selon le statut résidentiel : les propriétaires prévoient 9 796 euros en moyenne, quand les locataires ne s’imaginent dépenser que 4 156 euros.
L’installation de système d’alerte apparaît comme l’aménagement de domicile le plus accessible financièrement (jugé nécessaire par 78% des répondants), tandis que les travaux plus lourds (élargissements de portes, réaménagement de la salle de bain…) sont jugés indispensables mais trop coûteux par une part importante des sondés.
Un choix difficile entre rester chez soi et intégrer une structure
Si 32% des seniors envisagent un jour de rejoindre une structure spécialisée, cette option reste freinée par le coût perçu des établissements : 71% citent cette dépense comme une préoccupation majeure. Le maintien à domicile ne semble pas pour autant plus rassurant : 49% s’inquiètent du prix des prestations à domiciles, et 25% de celui des aménagements nécessaires pour rester chez eux.

Les finances personnelles avant la solidarité familiale ou publique
Face à la dépendance, les seniors comptent avant tout sur eux-même. La moitié prévoit de mobiliser leur épargne personnelle, 26% leur assurance-vie et 24% la vente ou mise en location de leur logement actuel. Un tiers seulement pense pouvoir compter sur les aides publiques, jugées mal connues ou insuffisantes.
Plus préoccupant encore, seuls 42% ont réellement commencé une préparation financière, tandis que 30% envisagent de s’appuyer sur leur enfants, un chiffre en recul de 5 points. Pourtant, seuls 11% jugent probable d’être accueillis chez eux.
Bien-vieillir chez soi : Un manque d’information préoccupant
Malgré la préoccupation croissante liée au coût de la dépendance, 46% ne se sont jamais renseignés sur le sujet. Ceux qui le font se tournent d’abord vers leur médecin, leur entourage et leur caisse de retraite. Internet reste utilisé, mais moins spontanément, les services publics ou les associations étant encore peu sollicités.

Face à la dépendance, une société encore mal préparée
Cette étude révèle un paradoxe : alors que la dépendance inquiète de plus en plus les seniors, elle reste peu anticipée. Pression budgétaire, méconnaissance des dispositifs et forte disparité selon le statut résidentiel contribuent à amplifier ce phénomène. Un constat qui pourrait renforcer l’importance de solutions d’accompagnement, d’épargne dédiée ou encore de crédits adaptés, afin d’éviter qu’un sujet redouté ne devienne un risque subi.
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