[L’hebdo du Vieillissement] : Accès aux soins, encore un privilège ?

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Le 25 avril dernier, le Gouvernement dévoilait son « Pacte de lutte contre les déserts médicaux ». Un signal fort, dans un contexte où vieillir rime trop souvent avec renoncer : renoncer à un médecin traitant, à un spécialiste, à des soins de proximité. Un luxe, parfois, que de pouvoir se soigner en vieillissant. L’accès aux soins ne devrait pas être un privilège.

> L’hebdo du Vieillissement du Pr Bertrand Fougère : « Accès aux soins, encore un privilège ? »

hebdo du vieillissement - Accès aux soins, encore un privilège ?

Vieillir et se soigner : un parcours semé d’obstacles

38 % des personnes âgées déclarent avoir des difficultés pour accéder à un professionnel de santé (Malakoff Humanis)

Les territoires les plus ruraux, isolés ou défavorisés cumulent les fragilités : moins de soignants, moins de mobilité, plus d’isolement

Résultat : des pathologies qui s’aggravent, des hospitalisations évitables, une perte d’autonomie accélérée… et un coût humain et économique important

Des solutions existent déjà… mais trop souvent à la marge

  • Le numérique en santé (téléconsultation ou télésuivi) peut désenclaver certains territoires, à condition d’un accompagnement humain et d’un accès réel au numérique pour tous
  • Les IPA, les pharmaciens, les ergothérapeutes, les kinés, … : des professionnels à valoriser et à mieux intégrer dans la coordination des parcours, avec un accès direct et une répartition mieux pensée
  • Les DAC, les CPTS, les CRT : des dispositifs pour mieux coordonner les acteurs de terrain. Mais leur déploiement et leurs actions restent trop hétérogènes, et parfois difficilement lisibles pour les patients
accès aux soins, encore un privilège ?

Et si on osait aller plus loin ?

  • Former plus, mais surtout former autrement : Augmenter les capacités de formation est indispensable, mais il faut aussi repenser l’ancrage territorial des formations en santé. Les professionnels doivent être formés là où les besoins sont les plus criants (zones rurales, quartiers prioritaires, …)
  • Simplifier les parcours de soins : rendre le système lisible : Aujourd’hui, la complexité des démarches dissuade trop de personnes âgées de faire valoir leurs droits. La mise en place effective et renforcée du SPDA est une réponse possible : un lieu de lisibilité, au service des usagers.
  • Créer un véritable droit à la santé de proximité, opposable : Sur le modèle du droit au logement opposable, il est temps de garantir un accès effectif à un médecin ou professionnel de santé dans un délai et un périmètre raisonnables
  • Intégrer la prévention et l’accompagnement dans le soin : Le soin ne peut plus être envisagé sans une dimension préventive et sociale. Déployer massivement ICOPE, c’est repérer précocement les fragilités pour éviter les pertes d’autonomie évitables. Cela suppose de travailler avec tous : soignants, aidants, associations, mais aussi collectivités locales. Et intégrer la dimension sociale du soin – isolement, précarité, logement – dans les parcours, car ce sont souvent ces facteurs qui empêchent l’accès aux soins et à la santé

Et vous, quelles solutions concrètes imaginez-vous ?

bertrand fougère -  Accès aux soins, encore un privilège ?

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Cet article a été publié par la Rédaction le

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