Orpea : L’opérateur d’EHPAD annonce une restructuration financière et le remboursement des 56 millions d’euros réclamés par la CNSA

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Le groupe Orpea a fait l’objet de vagues de scandales suite à la publication du livre les Fossoyeurs, le groupe d’EHPAD est annoncé bientôt à court de liquidité, est criblé de dettes et s’effondre en bourse. L’exploitant de maisons de retraite est donc contraint de faire une restructuration complète pour s’en sortir.

Le groupe Orpea fait face à plusieurs problématiques dont le manque de liquidité à venir dès le début 2023. La chute du cours de bourse a été violente : -92,14% en un an !

L’exploitant de maisons de retraite, suite à une suspension à la demande de l’Autorité des marchés financier, a vu son action replonger fin octobre. Orpea fait face à une dette de 9,57 milliards d’euros, l’obligeant à entrer dans une procédure de conciliation sous l’égide du tribunal de commerce de Nanterre avec ses banques créancières. Orpea se voit dans l’obligation de mettre en place un nouveau plan de financement.

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« Orpea change ! Avec vous et pour vous ! »

Face aux dettes et à la perte de réputation de Orpea suite aux révélations du livre les Fossoyeurs, le groupe est contraint de se restructurer. Orpea a donc annoncé un plan de transformation le lundi 14 novembre avec comme slogan : « Orpea change ! Avec vous et pour vous ! ».

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Ce plan de transformation va s’accompagner d’une lourde restructuration financière. Le groupe chiffre ses besoins et financements à 800 millions d’euros d’ici à la fin du premier semestre 2023.

Dans un premier temps, Orpea ambitionne de porter sa marge à 20% en 2025 via un allègement massif dans l’immobilier et un recentrage géographique. Des levés de fonds sont donc à venir avec par exemple la conversion de la dette non garantie en capital pour 3,8 milliards d’euros. Pour se faire, une augmentation de capital sera offerte aux actionnaires existants et sera également souscrite par des prêteurs qui achèteraient les actions non-souscrites par les actionnaires existants.

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Le groupe Orpea veut également lever 1,9 milliard à 2,1 milliards d’euros de fonds nouveaux sous la forme de nouvelles dettes. Ces fonds seront garantis sur des actifs pour 600 millions d’euros. Une seconde augmentation du capital est aussi envisagée.

En bref, Orpea compte lever près de 6 milliards d’euros de fonds, dont plus de 5 milliards de capital, alors que sa capitalisation boursière pèse dix fois moins, soit 531 millions d’euros. le groupe annonce « s’attendre à recevoir des offres fermes pour la nouvelle dette garantie sur des actifs d’ici mi-janvier 2023, avec un objectif de financement au cours du mois de février 2023 ».

Les Echos soulignent que le groupe Orpéa est endetté à plus de 25 fois son Ebitda, un coup de semonce pour les actionnaires qui pourraient tout perdre faute de réinvestir à nouveau dans le cadre de l’augmentation de capital. En renfort, la Caisse des Dépôts (CDC) envisage d’ailleurs d’acquérir jusqu’à 29,9% du capital d’Orpea, sous conditions…

guillaume pepy - anciennement PDG de la SNCF - élu président du nouveau conseil d’administration du groupe privé de maisons de retraite Orpea

Une infime minorité a causé un tort immense à beaucoup de personnes, des patients ou résidents, les 75 000 professionnels d’Orpea et évidemment les petits actionnaires qui ont beaucoup perdu

Guillaume Pepy, Président du conseil d’administration Orpéa lors de la présentation du plan stratégique

Une lourde restructuration pour ramener la dette de 9 milliards à 4,9 milliards d’euros

Orpea a fixé ses objectifs pour les 3 prochains exercices :

  • de 4,69 milliards d’euros attendus cette année, le chiffre d’affaires passerait à 5,3 milliards en 2023
  • 5,7 milliards en 2024
  • 6,1 milliards en 2025 soit une croissance annuelle de 9% par an en moyenne

Ce plan de restructuration vise aussi à réduire la détention d’actifs immobiliers en propre pour les ramener dans une fourchette de 20% à 25% du portefeuille contre 47% fin 2021. Un portefeuille de 1 milliard d’euros d’actifs à céder a été donc identifié lorsque les conditions de marché le permettront à nouveau. À moyen terme, l’entreprise compte créer une foncière dédiée dont il ouvrirait une partie minoritaire à des investisseurs.

Enfin, Orpea a décidé de réorganiser ses fonctions supports : remise à niveau de l’informatique, structuration d’une fonction achats et simplification de la gestion financière et administrative.

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Outre les objectifs purement financiers, Orpea promet à ses collaborateurs d’avoir les moyens et les conditions pour prendre soin des patients et résidents. De plus, le groupe veut intégrer les partenaires sociaux pour sa politique salariale et sociale. La fidélisation des collaborateurs est ainsi au centre de la restructuration du groupe à travers notamment l’investissement dans la formation continue et la promotion interne. Le nombres d’apprentis au sein du groupe devrait passer de 200 à 1000 d’ici à 2024 en France.

Orpea annonce le remboursement de plus de 56 millions d’Euros à la CNSA

Le livre Les Fossoyeurs a poussé l’Etat à lancer une campagne d’inspection dans le groupe concerné mais aussi dans les 80 % d’établissements publics et associatifs qu’il sous finance avec les Départements.

Plusieurs maisons de retraite d’Orpea ont également fait l’objet de des descentes de police et de perquisitions le 15 Novembre dans le cadre d’une enquête judiciaire sur des fautes professionnelles et actes de maltraitance envers les Résidents d’EHPAD (maltraitance institutionnelle).

Dans cette affaire à rebondissements, l’Etat et la CNSA ont réclamé totalité des créances dues à l’administration dans le cadre des fonds attribués par la Sécurité sociale pour le secteur du grand âge. La Caisse Nationale pour la Solidarité et l’Autonomie pointant du doigt les remises arrières exigées aux fournisseurs du groupe sur des achats financés par de l’argent public. Demande refusée dans un premier temps par Orpea puis finalement acceptée par Laurent Guillot, le directeur général d’Orpea, qui a déclaré dans le Monde : « J’ai décidé de rembourser l’intégralité des montants, soit 55,8 millions d’euros, que réclame la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie [CNSA] ».


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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