[Replay] L’IA au service du bien vieillir – Pitch Session

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La session de clôture du Festival SilverEco a réuni une cohorte internationale de start-up mobilisant l’intelligence artificielle pour repenser la manière dont nos sociétés accompagnent le vieillissement. Organisé avec Silver Valley, le réseau européen d’innovation dédié à la longévité, cet échange a mis en lumière cinq jeunes entreprises développant des technologies intégrant l’IA fondées sur l’autonomie, la dignité et la prévention.

[Replay] L’IA au service du bien vieillir – Pitch Session

Avant le début des présentations, les organisateurs ont rappelé les conclusions du récent livre blanc de Silver Valley consacré à l’IA et à la Silver Économie. Cette étude identifie plusieurs apports clés de l’intelligence artificielle au bien vieillir : la détection précoce de la fragilité, les capacités prédictives, l’optimisation des performances, la surveillance intelligente et l’accompagnement personnalisé. Chaque start-up disposait de deux minutes trente pour démontrer en quoi sa technologie incarnait ces principes.


Alcove : la prise en charge virtuelle réinventée


Stephen McKee, Responsable développement chez Alcove, a ouvert la session. Cette entreprise britannique est l’un des acteurs de référence de la prise en charge virtuelle assistée par l’IA. Alcove installe des tablettes connectées au domicile des personnes, synchronisées avec des capteurs répartis dans l’espace de vie. Grâce à ces dispositifs, des aidants virtuels peuvent réaliser des visites de bien-être, suivre la prise de médicaments et offrir une présence relationnelle via la visioconférence.

En arrière-plan, l’IA d’Alcove agrège en temps réel des milliers de points de données pour générer des tableaux de bord permettant de suivre le niveau d’autonomie et d’anticiper des situations à risque d’hospitalisation avant qu’elles ne s’aggravent. Le système produit également des « récits de soins IA », des rapports automatisés adressés aux travailleurs sociaux résumant l’état de bien-être de l’utilisateur. Stephen McKee a indiqué qu’Alcove avait déjà réalisé environ 125 000 visites virtuelles (soit 10 millions de minutes de prise en charge) avec un taux de satisfaction déclaré de 99,8 % au Royaume-Uni.

(Timecode Youtube : 02:00 min – 04:30 min)


AI Compassion Coach : déployer l’empathie à grande échelle


Gabriele Maddaloni, co-fondateur d’AI Compassion Coach, est ensuite intervenu pour aborder la dimension émotionnelle de l’accompagnement. La start-up propose une IA conversationnelle destinée à soutenir les personnes atteintes de maladies chroniques ainsi que leurs aidants. Plutôt que de s’attarder sur les aspects techniques (comme l’orientation en cas de crise ou les dispositifs de sécurité) Gabriele Maddaloni est revenu sur une remarque entendue plus tôt dans la journée, qualifiant leur approche d’« unique ».

Il s’est interrogé sur le fait que la compassion puisse être perçue comme une nouveauté dans le champ du soin, suggérant que ce sont surtout des contraintes structurelles qui rendent difficile la fourniture d’un soutien émotionnel à grande échelle. AI Compassion Coach vise précisément à combler cette lacune en proposant une solution permettant de diffuser la compassion dans le monde entier. Gabriele Maddaloni a souligné que la collaboration avec les partenaires présents au festival sera essentielle pour concrétiser cette ambition.

(Timecode Youtube : 04:30 min – 06:29 min)


Nami AI : les ondes Wi-Fi comme fenêtre sur les comportements


Pour Nami AI, le cofondateur Jérôme Leroy a présenté une technologie de détection fondée sur l’analyse des ondes Wi-Fi. « Nami » signifie « vague » en japonais, un clin d’œil à l’utilisation des interférences radiofréquences. À l’aide de seulement trois prises intelligentes, la solution permet de surveiller l’activité dans un logement de 100 m², en étant capable de « voir à travers les murs » pour détecter des micro-mouvements.

Déjà déployé au Japon, notamment dans des programmes publics à Okinawa, ce système à faible coût s’installe en une dizaine de minutes. Il génère des alertes en cas d’inactivité prolongée, de déambulation nocturne, de réveil tardif ou de passages inhabituels aux toilettes. Il analyse également les habitudes de vie quotidiennes, comme l’alimentation et le sommeil. Jérôme Leroy a insisté sur l’accessibilité de la solution : son coût est inférieur à 100 euros et elle propose dix alertes clés pour accompagner les familles et les opérateurs de téléassistance.

(Timecode Youtube : 06:30 min – 08:45 min)


Amical : un téléphone qui devient un compagnon


Tony Aubé a ensuite présenté Amical, un compagnon IA conçu pour les personnes vivant avec la maladie d’Alzheimer, une démence, un traumatisme crânien ou une déficience intellectuelle, des publics qui ne peuvent généralement pas utiliser de smartphones ou de tablettes. La solution prend la forme d’un téléphone au design rétro, sans écran ni boutons : il suffit de décrocher le combiné pour parler à l’IA, disponible 24h/24 et dans plus de 25 langues.

L’objectif principal est de lutter contre la solitude, mais l’appareil joue aussi un rôle d’assistant cognitif. L’IA peut appeler une fois par jour pour prendre des nouvelles de la personne et alerter les équipes ou la famille en cas de situation préoccupante. Les proches peuvent également l’utiliser comme un téléphone classique pour appeler leur parent. Tony Aubé a précisé que la solution vise à compléter (et non remplacer) le lien humain.

(Timecode Youtube : 08:46 min – 10:10 min)


Pontosense : des analyses prédictives basées sur le radar


Pour clore la session, Travis Peterson, Directeur Commercial chez Pontosense, a présenté un système de surveillance fondé sur la technologie radar, sans caméras, sans objets portés et sans enregistrement audio, une approche axée sur le respect de la vie privée et de la dignité. L’entreprise affirme avoir développé l’un des systèmes radar les plus puissants au monde, capable de détecter les battements cardiaques jusqu’à 15 mètres de distance.

Cette surveillance à l’échelle d’une pièce permet de détecter les chutes, les passages aux toilettes, les modifications de la démarche, ainsi que les entrées et sorties du lit. Associée à des analyses prédictives basées sur l’IA, la plateforme fournit aux aidants et aux cliniciens des indicateurs hebdomadaires et mensuels, avec pour objectif de prévenir les incidents plutôt que d’y réagir. La technologie est déjà déployée dans des dizaines de milliers de logements et devrait atteindre plusieurs millions de foyers l’an prochain.

(Timecode Youtube : 10:11 min – 11:38)


L’IA au service du bien vieillir – Pitch Session : Le Replay

Un engagement commun pour un vieillissement centré sur l’humain

En conclusion, Jérôme Pigniez a invité l’ensemble des intervenants à rejoindre la scène, soulignant leur mission commune : mobiliser l’intelligence artificielle pour construire un monde plus juste et plus inclusif face au vieillissement. Si chaque start-up emprunte une voie technologique différente (soins virtuels, soutien émotionnel, détection RF, compagnonnage IA ou prédiction par radar) toutes partagent le même objectif : renforcer l’autonomie et la dignité.

À l’heure où les populations vieillissent rapidement, ces pitchs ont offert un aperçu de la manière dont l’IA pourrait transformer les systèmes d’accompagnement, en conciliant analyses avancées et valeurs humaines essentielles au bien vieillir.


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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