Syrie : quelle situation pour les personnes âgées ?

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Dans le contexte actuel de la Syrie, force est de constater qu’au sein de la population réfugiée, certains groupes peuvent nécessiter une attention spécifique, comme les personnes âgées.

En 2013, HelpAge International et Handicap International lançaient par exemple une étude en Jordanie et au Liban dans le but de réunir des éléments sur le nombre de réfugiés âgés, handicapés, blessés ou atteints de maladies chroniques, pour pouvoir comparer leurs besoins avec ceux de la population réfugiée générale

Personnes âgées en Syrie
Source : LOUAI BESHARA / AFP

Une étude déterminante qui souligne la vulnérabilité de certains réfugiés

Cette étude, menée par Handicap International et HelpAge International, a montré que les réfugiés syriens en situation de handicap, les personnes âgées ou blessées étaient doublement touchées par le conflit. Cette étude fournit de nouvelles données qui soulignent à quel point les réfugiés les plus vulnérables éprouvent des difficultés à trouver des réponses à leurs besoins spécifiques.

Les deux organisations appellent tous les acteurs humanitaires nationaux et internationaux fournissant une assistance aux réfugiés syriens de changer la façon dont ils dispensent l’aide pour que les personnes handicapées, les réfugiés blessés ou âgés ne soient plus les victimes cachées du conflit.

Quelques chiffres (données recueillies auprès de 3 200 refugiés)

Un réfugié sur cinq souffre de déficiences physiques, sensorielles ou intellectuelles ;
Un sur sept souffre d’une maladie chronique ;
Un sur vingt est blessé et près de 80 % des dommages corporels sont directement liés au conflit ;
77 % des réfugiés âgés (60 ans et plus) souffrent de handicaps, de blessures ou d’une maladie chronique.
45 % des réfugiés ayant des besoins spécifiques éprouvent des difficultés à réaliser des tâches simples du quotidien.

Des seniors syriens en maison de retraite

Drapeau de la SyrieAuparavant, placer ses proches âgés en établissement était inconcevable pour la plupart des Syriens, situation considérée comme honteuse dans le pays.

Cependant, la guerre ayant déchiré les familles, elle a contraint nombre d’entre elles à cette option.

Naz Ashiti, une femme âgée de 85 ans, originaire de Syrie et résidente d’une maison de retraite surpeuplée de Damas, explique à l’AFP : « Je suis venue ici parce que ma maison a été détruite et mes enfants sont tous exilés dans des pays différents ».

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Issue d’une famille autrefois aisée, Naz Ashiti a dû fuir sa ville, devenant l’une des locataires de la maison de retraite Dar al-Saada (La maison du bonheur). Chaque jour, elle lit ou écrit dans son journal intime, en attendant l’appel d’un de ses enfants. Lorsqu’il y a de l’électricité, elle regarde la télévision dans sa chambre, espérant entendre de bonnes nouvelles.

« On vivait dignement dans notre maison. Ici, le service est excellent, c’est chaleureux, mais aujourd’hui je me sens humiliée par ma solitude », confie-t-elle à l’AFP. « Je n’avais jamais pensé passer le restant de ma vie à regarder des photos de mes enfants en pensant à combien ils me manquent. »

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Dar al-Saada, l’une des plus grandes maisons de retraite de Damas

La maison de retraite Dar al-Saada, située dans la partie ouest de Damas, accueille les visiteurs, mais la quasi-totalité des locataires n’ont plus de nouvelles de leurs enfants.

Les résidents paient un tarif mensuel d’environ 110 euros pour avoir accès aux commodités. Chacune des chambres est équipée d’une télévision, d’une petite table et d’un radiateur électrique.

Avant le début de la guerre en 2011, la maison de retraite était quasiment pleine, mais elle ne recevait qu’une à deux demandes d’admission par mois. Depuis, « des Syriens âgés et sans famille affluent et les demandes d’admission sont quotidiennes », explique la directrice générale de 82 ans, Lamis al-Haffar.

« A cause des problèmes en Syrie, beaucoup de jeunes ont été contraints de fuir et de laisser leurs parents qui sont restés seuls, incapables de subvenir à leurs besoins », explique-t-elle. « Obtenir un lit ici est devenu l’un des derniers rêves pour beaucoup de personnes âgées. »

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Source : AFP


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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