65 % des Français considèrent que la capacité à pouvoir se déplacer facilement est indispensable pour la qualité de leur vie quotidienne

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Le Laboratoire de la Mobilité inclusive, Think Tank, publie à l’occasion des 5e Rencontres de la mobilité qui se tiennent, ce jour, une enquête inédite « La mobilité et l’accès des Français aux services de la vie quotidienne ». Ce sondage réalisé par l’Institut Elabe dresse un état des lieux, identifie les obstacles, mais aussi les pistes d’amélioration prioritaires qu’attendent les Français pour permettre à tous d’accéder en toute liberté et autonomie aux services du quotidien.

Une enquête menée par le Think Tank Le Laboratoire de la Mobilité inclusive avec l’Institut Elabe sur « La mobilité et l’accès des Français aux services de la vie quotidienne » révèle que 65 % des Français considèrent que la capacité à pouvoir se déplacer facilement est indispensable pour la qualité de leur vie quotidienne. 

La mobilité, un besoin universel souvent contrarié

Se déplacer facilement, une condition indispensable pour la qualité de vie au quotidien, c’est ce qu’estiment 65 % des Français interrogés par l’Institut Elabe, quels que soient leur âge, leur lieu de résidence ou leur habitation. « L’enquête révèle que la mobilité est un sujet universel, puisque tous les Français, et pas seulement les plus fragiles, se sentent concernés », commente Valérie Dreyfuss, déléguée générale du Laboratoire de la Mobilité inclusive (LMI).

Pourtant, les Français font souvent l’expérience d’une mobilité entravée, contrainte, empêchée. 1 Français sur 3 estime être contraint dans ses déplacements ou modes de transport pour faire des démarches administratives (44 %), accéder à des loisirs ou faire une sortie culturelle (41 %), se rendre à un rendez-vous médical (37 %), faire ses courses alimentaires (35 %) ou pratiquer une activité physique ou sportive (26 %).

« Il est impensable, au 21e siècle, à l’ère de la consommation et des progrès techniques, que remplir son réfrigérateur puisse encore poser un problème pour 35 % des personnes
interrogées », s’alarme Valérie Dreyfuss.

Au-delà de la contrainte perçue, 3 à 4 Français sur 10 déclarent avoir déjà repoussé à plus tard ou renoncé (par défaut de mobilité) à accéder à des loisirs ou faire une sortie culturelle (41 %), faire des démarches administratives (36 %), se rendre à un rendez-vous médical (30 %), pratiquer une activité physique ou sportive (29 %) ou faire ses courses alimentaires (26 %).

Ce sont les usagers réguliers des transports en commun mais également les personnes non équipées d’une voiture qui sont les plus contraints. D’après le sondage, les empêchés de la mobilité sont en priorité les jeunes (18-25 ans), les actifs (cadres et employés) plus que les retraités.
Fait surprenant : ce sont les habitants de l’agglomération parisienne qui déclarent plus largement que la moyenne avoir déjà renoncé à des loisirs ou à une sortie culturelle (54 %). « Pour cette population qui dispose d’un large choix de moyens de transport, c’est moins une un plus large choix d’offres que de fluidité », explique Valérie Dreyfuss.

Lire aussi : Transports en commun : vers une meilleure accessibilité pour les personnes âgées et handicapées ?

La mobilité, un révélateur de fragilités (notamment cognitives)

29 % des personnes interrogées ont déjà renoncé à des déplacements par crainte de se perdre ou de ne pas réussir à s’y rendre et 22 % par incapacité à construire son itinéraire.
« La mobilité n’est pas uniquement une affaire d’offre de transports. C’est aussi la capacité à pouvoir comprendre le système de transports en place ; ce qui renvoie aux compétences cognitives », commentent les experts du sondage.
« Voilà pourquoi l’apprentissage et l’accompagnement des plus vulnérables sont des actions indispensables d’émancipation individuelle et d’inclusion sociale et professionnelle. C’est la vision que porte le Laboratoire de la Mobilité inclusive auprès des pouvoirs publics depuis maintenant plusieurs années », ajoute Valérie Dreyfuss.

Face à la multitude de l’offre (bus, tramway, métro, RER…), ce sont les habitants des zones les plus urbaines (agglomération parisienne et agglomérations de plus de 100 000 habitants) qui semblent être les plus en difficulté. 32 % des résidents de l’agglomération parisienne déclarent avoir renoncé à se rendre dans un lieu inconnu par incapacité à construire son itinéraire.

« L’offre est tellement vaste et les transformations sont si rapides que les populations des zones urbaines ont besoin d’être accompagnées pour qu’à terme elles gagnent en autonomie. C’est aussi l’enjeu du multimodal et la capacité de tous à s’en saisir », insiste Valérie Dreyfuss.

Les freins à la mobilité, accélérateurs d’isolement social

Conséquence au renoncement à se déplacer : l’isolement. 37 % des Français affirment qu’ils ont déjà renoncé à rendre visite à leur famille car ils n’avaient pas accès à un moyen de transport pour s’y rendre. Un chiffre quasiment aussi important lorsqu’il s’agit de passer du temps avec ses amis (34 %).
L’entrave au lien social pour cause de mobilité est plus largement vécue par les non-équipés de voiture (54/59 %), les usagers réguliers des transports en commun (48/60 %), les plus jeunes (58/59 %) et les actifs, notamment cadres (38/46 %) et employés (42/44 %). Le taux de renoncement atteint 46/47 % auprès des habitants de l’agglomération parisienne, soit 10/12 points de plus que la moyenne des Français.

Les freins à la mobilité, générateurs de bouleversement du mode de vie

Pour pallier les difficultés de déplacement, bon nombre de Français interrogés songent à changer de mode de vie. 30 % des actifs en emploi envisagent le télétravail, le temps partiel, arrêter de travailler ou changer de poste. L’aspiration au changement est nettement plus fort chez les jeunes actifs (39 % et 38 % auprès des 25-34 ans) et des habitants des zones urbaines (33 % dans les villes de plus de 100 000 habitants et 35/41 % dans l’agglomération parisienne). 23 % des Français ont même déjà envisagé de déménager pour se rapprocher de leurs centres d’activité.

Mobilité, des pistes de solutions suggérées

Afin de lever les freins, les Français interrogés évoquent tout d’abord l’aspect financier. En effet, 53 % des Français (soit plus d’un sur deux), quels que soient l’âge, la profession ou le lieu de résidence, suggèrent pour améliorer leurs déplacements un coût de transport moins cher (essence, ticket de transport, assurance, etc.). Ensuite, ils suggèrent un réseau de transports en commun avec des horaires ou des fréquences mieux adaptés à leur quotidien (35 %), mais aussi l’acquisition d’un véhicule qui va de pair avec l’obtention du permis de conduire : 20 % des Français évoquent le besoin d’un véhicule (supplémentaire ou 1er véhicule) pour améliorer leur mobilité au quotidien. Cette solution est nettement plus citée parmi les jeunes (28 % des 18-24 ans et 23 % des 25-34 ans).

Lire aussi : Les difficultés de mobilité quotidienne des Français constituent un obstacle majeur à l’accès à l’emploi


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Cet article a été publié par la Rédaction le


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