Face à l’accélération du vieillissement de la population française, le Conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) met en avant une solution encore trop méconnue : l’habitat intermédiaire. À mi-chemin entre le domicile personnel et les établissements spécialisés, ce modèle de logement apparaît comme une alternative clé pour conjuguer autonomie, sécurité et lien social.
- Le Conseil de la CNSA appelle à faire de l’habitat intermédiaire une priorité nationale pour répondre au vieillissement accéléré de la population.
- En 2025, la France compte 7,3 millions de plus de 75 ans, et 11 millions sont attendus d’ici 2050.
- Seules 6,5 % des personnes âgées vivent aujourd’hui dans un habitat intermédiaire (résidences autonomie, inclusives, intergénérationnelles, etc.).
- La CNSA préconise la création de 500 000 nouvelles solutions d’ici 2050 pour garantir autonomie, sécurité et lien social.
- Objectif : bâtir un modèle souple, inclusif et accessible à tous, entre domicile classique et établissement médicalisé.
Un contexte démographique inédit
En 2025, la France comptera 7,3 millions de personnes âgées de plus de 75 ans. Ce chiffre atteindra 11 millions en 2050, selon la CNSA, l’INSEE et la DREES. Ce vieillissement massif interroge directement la capacité du pays à offrir des solutions de logement adaptées à la perte d’autonomie.
Aujourd’hui, 4,3 millions de personnes âgées ou en situation de handicap ont besoin d’une aide pour se maintenir dans leur autonomie. Parmi elles, 77 % vivent encore dans leur domicile historique, 16,5 % en établissement (dont les EHPAD) et seulement 6,5 % — soit environ 280 000 personnes — dans un habitat intermédiaire.
Habitat intermédiaire : Un modèle à la croisée des chemins
L’habitat intermédiaire regroupe différentes formules : résidences autonomie, résidences services seniors, résidences intergénérationnelles, habitats inclusifs, résidences accueil, colocations intergénérationnelles ou accueils familiaux.
Ces structures combinent espaces privatifs, vie sociale et services mutualisés (aide à domicile, animation, prévention de la perte d’autonomie). Leur atout principal réside dans le respect du choix de vie, la liberté et la convivialité, tout en prévenant l’isolement et la dépendance.
Un besoin massif de nouvelles solutions
Pour répondre au défi démographique, la CNSA estime qu’il faut créer 500 000 nouvelles solutions de logement en habitat intermédiaire d’ici 2050. L’objectif : accueillir 500 000 personnes supplémentaires dans ce type d’habitat et couvrir l’ensemble du territoire, y compris les zones rurales encore peu pourvues.
Huit recommandations pour une politique ambitieuse
Le Conseil de la CNSA formule huit axes d’action prioritaires :
- Créer 500 000 solutions d’ici 2050 et assurer une répartition équilibrée sur tout le territoire.
- Réformer la gouvernance et le pilotage de l’offre pour plus de cohérence entre acteurs publics et privés.
- Sécuriser le cadre juridique de l’habitat intermédiaire.
- Rénover le financement afin de garantir l’accessibilité à tous les publics, quels que soient leurs revenus.
- Mieux accompagner les personnes et leurs proches dans la transition vers ces logements.
- Soutenir et former les professionnels qui y interviennent.
- Rendre plus visible l’offre existante, encore trop peu connue du grand public.
- Poursuivre la transformation de l’offre historique d’établissements et de logements classiques vers des formes plus souples et inclusives.
L’habitat intermédiaire : Une solution face à l’urgence démographique
Au-delà de la seule question du logement, l’habitat intermédiaire interroge le modèle de société face au vieillissement. En favorisant l’autodétermination, la vie collective et l’adaptation des environnements, il incarne une vision inclusive du grand âge.
Alors que la France se prépare à affronter un choc démographique sans précédent, ce modèle se pose comme une voie essentielle pour bien vieillir chez soi, autrement.
Cet article a été publié par la Rédaction le