Salariés aidants : une réalité sociale au cœur du dialogue en entreprise

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L’Observatoire OCIRP des Salariés Aidants, en partenariat avec Viavoice, publie sa cinquième édition consacrée au lien entre aidance et dialogue social. Cette étude, menée auprès de 5 000 actifs (salariés du privé et agents publics), de DRH, de managers et de partenaires sociaux, dresse un état des lieux préoccupant : un quart des salariés en France seront proches aidants d’ici 2030, une situation qui bouleverse leur vie personnelle autant que leur trajectoire professionnelle.

observatoire ocirp salariés aidants
  • D’ici 2030, 1 salarié sur 4 sera aidant en France, bouleversant vie personnelle et professionnelle.
  • L’âge moyen d’entrée dans l’aidance est de 34 ans, avec un engagement moyen de 7 à 20h/semaine.
  • Santé mentale en alerte : 44% des aidants en difficulté psychologique, jusqu’à 60% chez ceux aidant un conjoint.
  • Conséquences professionnelles : 36% renoncent à promotions ou formations, 20% craignent de quitter leur emploi.
  • Solutions attendues : souplesse horaire, baisse de charge, télétravail, référents aidants et accords collectifs.
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L’aidance : Une charge invisible qui pèse dès le plus jeune âge

Selon l’étude OCIRP Viavoice 2025, l’âge moyen d’entrée dans l’aidance est de 34 ans, bien loin de l’image d’un rôle réservé aux seniors. Les salariés aidants, dont l’âge moyen est aujourd’hui de 44 ans, s’investissent avant tout auprès de leurs proches : parents (47%), autres membres de la famille (28%), conjoints (7%) ou enfants (4%). L’aide est majoritairement morale (70%) et domestique (62%) mais aussi logistique, notamment pour les déplacements (56%).

Un salarié aidant sur cinq vit sous le même toit que la personne accompagnée, une proximité qui accroît la charge quotidienne. En moyenne, cette aide représente entre 7 et 20 heures par semaine, avec des situations particulièrement lourdes pour ceux qui soutiennent un conjoint ou un enfant.  

salariés aidants

Salariés aidants : La santé mentale en première ligne

Grande cause nationale en 2025, la santé mentale ressort comme un point critique de l’étude. 44% des salariés aidants se disent en difficulté psychologique, une proportion qui grimpe à 60% chez ceux qui aident leur conjoint et à 55% chez les aidants “solos”. Plus d’un sur deux témoigne d’un épuisement physique et psychique, tandis que 36% évoquent des épisodes dépressifs. 

Le manque de temps pour soi, la fatigue physique, la surcharge professionnelle et l’absence de soutien hiérarchique sont identifiés comme les principaux facteurs aggravants

Une carrière fragilisée

Près d’un salarié aidant sur trois estime que son rôle constitue un frein à son activité professionnelle. 20% craignent même de devoir quitter leur emploi, une inquiétude particulièrement vive chez ceux qui vivent avec la personne aidée ou accompagnent un enfant en situation de dépendance.

Les discriminations professionnelles sont aussi bien réelles : 36% des aidants déclarent avoir dû renoncer à des promotions, formations ou opportunités d’évolution, voire réduire leur temps de travail ou changer de poste.

Salariés aidants : Une reconnaissance encore limitée

La notoriété du sujet a progressé de manière constante : 83% des aidants et 70% des salariés non-aidants ont entendu parler de cette réalité. Mais le tabou persiste. Seuls 34% des salariés aidants ont informé leur employeur de leur situation. Beaucoup craignent que cela ne fragilise leur image professionnelle ou ne suscite pas de réelle prise en compte.

triste travail discrimination

Quelles solutions pour les salariés aidants ?

L’étude met en avant plusieurs pistes privilégiées par les salariés comme par les employeurs : 

  • Une baisse temporaire de la charge de travail, activable lors des moments critiques (63% des aidants et 83% des DRH y sont favorables) 
  • Un meilleur accès aux aides professionnelles (aide à domicile, aménagement du logement, coordination des soins)
  • Plus de souplesse horaire et le développement du télétravail, considéré comme une solution utile mais insuffisante
  • Un accompagnement structuré, incluant la formation, l’information et la mise en place de référents aidants

Quant aux partenaires sociaux, ils insistent aussi sur la nécessité d’intégrer l’aidance dans les accords collectifs de branche et dans les démarches de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

Un défi social et économique majeur 

Avec déjà 8 à 11 millions de proches aidants en France, dont 61% en activité professionnelle, l’enjeu est colossal. Face à cette évolution démographique et sociétale, la conciliation entre vie professionnelle et vie d’aidant devient un impératif. 

Soutenir les salariés aidants, c’est non seulement protéger leur santé et leur parcours professionnel, mais aussi préserver la performance économique et la qualité de vie au travail.

Consulter la synthèse de l’Observatoire OCIRP salariés aidants 2025


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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