L’étude IFOP-Qare sur l’accessibilité aux services essentiels révèle une réalité préoccupante pour les Français âgés de 50 ans et plus. Cette tranche d’âge exprime plus que toute autre une difficulté d’accès à ces services, en particulier les soins de santé, le logement et l’emploi. Cette situation, perçue comme s’aggravant, soulève des enjeux majeurs de justice sociale et d’aménagement du territoire.

- 66 % des 50-64 ans et 62 % des 65 ans+ jugent l’accès aux soins difficile ; 83 % estiment qu’il s’est dégradé
- 89 % des 50-64 ans rencontrent des difficultés pour accéder à au moins un service essentiel (logement, emploi, transport…)
- 59 % des répondants ont déjà renoncé à des soins ; impacts majeurs sur la qualité de vie et l’autonomie en zone rurale
- L’éloignement des services aggrave la précarité, l’isolement et la perte d’autonomie des seniors
- 85 % des 65 ans+ exigent l’amélioration de l’accès aux soins, priorité déterminante pour le vote présidentiel pour l’ensemble de la population interrogée.


Des difficultés massives pour accéder aux services de santé
Parmi les 50-64 ans, 66% estiment qu’il est difficile d’accéder aux soins, une proportion qui atteint 62% chez les 65 ans et plus. Aussi, 83% des 65 ans et plus jugent que l’accès aux soins s’est détérioré au cours des 10 dernières années, soit le taux le plus élevé toutes tranches d’âge confondue.
Les délais d’attente excessifs constituent le premier frein identifié, loin devant les obstacles économiques ou géographiques.

Des inégalités ressenties dans l’accès aux services
Concernant l’ensemble des services essentiels (emploi, logement, transport, justice, alimentation…) 89% des personnes de 50-64 ans déclarent rencontrer des difficultés d’accès à au moins un de ces services.
80% des 50-64 ans et 76% des 65 ans et plus considèrent que l’accès à un logement est difficile, une moyenne supérieure à celle des autres générations, bien que ce sentiment soit partagé par quasi l’ensemble de la population.

Des répercussions concrètes sur la qualité de vie
Pour les seniors confrontés à ces obstacles, les impacts sont lourds : dégradation de la qualité de vie, renoncements aux soins (près de 59% des répondants en général), isolement social et précarité accrue. Ces problèmes sont d’autant plus critiques pour les personnes vivant en zone rurale ou dans des déserts médicaux, où les distances et délais s’allongent drastiquement.
Rappelons qu’en France, ce sont les territoires ruraux qui sont les plus concernés par le vieillissement de leur population. Aussi, plus une personne âgée va être éloignée des principaux services, plus elle va perdre en autonomie. Des solutions d’entraide sont déjà mises en place pour pallier la fracture numérique des seniors isolés, mais de réelles mesures doivent être mises en place pour garantir une égalité d’accès aux services.

Accès aux services essentiels : L’urgence de l’action publique
Interrogés sur leurs priorités, 85% des 65 ans et plus et 83% des 50-64 ans placent l’amélioration de l’accès aux soins en tête des domaines à réformer. Le sujet devient même un critère déterminant dans le choix de leur futur candidat à l’élection présidentielle pour 84% des Français, tout âge confondu.
L’étude met en lumière une fracture générationnelle et territoriale dans l’accès aux services essentiels. Les 50 ans et plus, nombreux, souvent plus vulnérables face aux aléas de la vie, subissent de plein fouet les failles structurelles du système. Face à cette situation, les attentes sont claires : l’amélioration de l’accès aux soins et aux services essentiels dans leur entièreté doit devenir une priorité politique, mais surtout sociale.
Télécharger l’étude complète « Accès aux services essentiels en France ».
Cet article a été publié par la Rédaction le