3 questions au Dr Stéphane Epelbaum, neurologue spécialiste d’Alzheimer et chercheur à l’ICM

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A l’approche de la Journée mondiale Alzheimer, le 21 septembre prochain, les structures et associations communiquent de plus sur cette maladie neurodégénérative qui touche près de 900 000 personnes en France.

Le Dr Stéphane Epelbaum, neurologue spécialiste de la maladie d’Alzheimer à l’Institut de la Mémoire et de la Maladie d’Alzheimer (IM2A) à la Pitié Salpêtrière et chercheur à l’ICM, répond à ce titre à diverses interrogations que l’on peut se poser sur la maladie.

Comment diagnostique-t-on la maladie d’Alzheimer ?

Stanley Durrleman
Stanley Durrleman, chercheur à l’ICM

« Le principal symptôme de la maladie est la perte de mémoire qui s’accompagne parfois de troubles du langage, de difficultés de jugement ou de problèmes gestuels ou visuels.

Pour diagnostiquer cette maladie, nous avons recours à une série de tests sous forme de questions pour détecter les différents troubles cognitifs (mémoire, attention, langage…), mais également à des examens comme l’IRM cérébrale et le PET-scan pour visualiser les modifications et les dysfonctionnements du cerveau, voire à une ponction lombaire pour déceler des marqueurs de la maladie ».

Lire aussi : Maladie d’Alzheimer : comment y faire face chez soi et en établissement ?

Quels sont les essais cliniques en cours ?

« La recherche sur la maladie d’Alzheimer est un domaine très actif. Plusieurs essais visant à tester différents traitements sont actuellement en cours.

Recherche médicale et chercheurDes essais ayant pour objectif de détruire les principales lésions observées dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les plaques amyloïdes, ont été mis en place, avec des résultats jusqu’ici infructueux. Aucune amélioration des symptômes n’est observée même si la quantité de plaques diminue.

Aujourd’hui de plus en plus d’essais de prévention sont en cours dans lesquels ces plaques sont ciblées à des stades très précoces de la maladie, lorsque les symptômes sont très légers, voire inexistants. La prévention est un outil indispensable pour combattre la maladie d’Alzheimer, en ciblant le mode de vie, par exemple en encourageant la pratique d’une activité physique régulière.

Nous démarrons actuellement un essai qui vise à améliorer la qualité du sommeil, grâce à des objets connectés, qui pourraient limiter la production de plaques amyloïdes.

Nous proposons à nos patients de participer à la recherche de nouveaux traitements médicamenteux en rejoignant différents essais cliniques ».

Quelles sont les challenges pour soigner cette maladie et les dernières avancées de la recherche ?

« Le grand défi est celui de la prévention. Pour relever ce défi, nous avons des outils assez puissants inédits jusqu’alors, comme internet. Par ce biais, nous pourrons cibler des personnes à risque de développer la maladie grâce à un questionnaire détaillé en ligne.

Recherche et chercheurs pour traitement potentielLes personnes concernées pourraient alors se référer à un centre expert comme le nôtre et bénéficier très précocement d’essais cliniques ou thérapeutiques pour freiner voire stopper un déclin cognitif éventuel et une potentielle maladie d’Alzheimer. Demain, le patient sera vraiment au cœur de sa propre prise en charge préventive.

Les médicaments contre les plaques amyloïdes existent déjà et sont efficaces sur ces lésions. Peut-être seront-ils efficaces s’ils sont donnés au bon moment. Il s’agit maintenant d’identifier la bonne population et de la traiter suffisamment tôt et pendant suffisamment longtemps pour prévenir l’apparition de la maladie. D’autres traitements sont développés, qui ciblent différentes composantes de la maladie, la protéine Tau qui est toxique, la neuroinflammation ou encore le stress oxydatif. Ces traitements en sont encore à leurs balbutiements mais il est certain qu’ils seront de mieux en mieux tolérés et de plus en plus efficaces.

L’avenir des traitements sera vraisemblablement la mise en place d’une polythérapie avec l’association de plusieurs médicaments pour cibler les différents dysfonctionnements entrainés par la maladie d’Alzheimer ».


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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