L’Institut des Politiques Publiques fait un état des lieux du bien-vieillir chez soi dans le rapport « Vieillir à domicile : disparités territoriales, enjeux et perspectives »

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3 ans d’études auront été utiles à Delphine ROY, responsable du pôle « santé et autonomie » à l’IPP, Amélie CARRÈRE, économiste senior IPP, chercheuse affiliée à l’INED et Léa TOULEMON, économiste senior IPP pour réaliser cette étude. Ces recherches, menées avec le soutien de la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA), vise à analyser les dimensions du maintien des personnes âgées à leur domicile.

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« Vieillir à domicile : disparités territoriales, enjeux et perspectives » : suivre le virage domiciliaire

Aujourd’hui, les personnes âgées comme les politiques publiques privilégient de plus en plus le maintien à domicile pour les seniors. C’est ce qu’on appelle le virage domiciliaire, par analogie avec le virage ambulatoire entamé par l’hôpital, et par opposition avec l’institutionnalisation qui repose sur l’accueil en établissement. Plusieurs éléments offrent des éléments de réponse au développement de cette tendance. Le scandale Orpéa, les interrogations sur le modèle économique des EHPAD ou encore leur fonctionnement sont pointés du doigt.

Illustration rapport vieillir à domicile de l'Institut des Politiques Publiques

Cette étude tente de comprendre comment ce virage domiciliaire peut prendre la bonne direction alors que les premières générations du baby-boom arrivent aux âges où la perte d’autonomie est plus fréquente. Pour répondre à cette problématique, le rapport se décompose en trois parties :

  1. Les trajectoires des personnes âgées en perte d’autonomie
  2. L’aide apportée par l’entourage
  3. Les disparités territoriales

Comprendre l’envie des seniors de vieillir à domicile

Le rapport présente, pour chacune des trois parties, les conditions à réunir pour réussir le virage domiciliaire.

Le profil des seniors en établissement et celui des seniors à domicile

L’étude souligne l’hétérogénéité des publics accueillis en établissement, et leur besoin d’aide particulièrement important, par rapport aux personnes vivant à domicile. Un senior sur quatre en établissement n’a aucun enfant en vie, contre un sur dix à domicile, et un sur trois n’a aucun petit-enfant, contre un sur cinq à domicile. On retrouve donc des résultats connus (Besnard et Abdoul-Carime, 2020) : les personnes en établissement, surtout les plus jeunes, sont plus isolées sur le plan familial que les personnes à domicile. Les prévalences par âge – c’est-à-dire les proportions au sein de chaque tranche d’âge – des difficultés sensorielles ne sont pas très différentes selon le lieu de vie. Les limitations motrices sont, à l’inverse, massivement plus fréquentes en établissement.

Seniors à domicile

La présence de l’entourage pour bien-vieillir chez soi

L’aide de l’entourage, que l’on appelle “aide informelle” n’est ni évidente, ni gratuite, ni inépuisable. En permettant à des personnes âgées de moins en moins autonomes de rester à domicile, le virage domiciliaire suppose donc une implication forte des proches aidants. Concernant les conjoints, hommes et femmes ont autant de chance d’aider leur conjoint en perte d’autonomie, et lorsqu’on contrôle pour l’âge des deux membres du couple, les hommes ont davantage de chance d’aider leur conjointe, sauf si celle-ci se trouve dans une situation de perte d’autonomie sévère. Concernant les enfants, le fait d’habiter près de son parent en perte d’autonomie, voire de cohabiter, est un facteur très important. Face à la hausse des besoins liée au vieillissement de la population et au virage domiciliaire anticipé, la question de la disponibilité d’aidants familiaux va être centrale dans les années à venir.

Les inégalités territoriales

Les budgets des conseils départementaux, qui financent l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), sont inégaux et contraints. Il est à craindre que sans progression de leur enveloppe budgétaire, les départements les plus contraints financièrement accentuent ces priorisations, au détriment de la couverture de l’ensemble des besoins. Les prévalences sont élevées en Guadeloupe, à La Réunion, en Martinique, dans le Nord de la France, l’Ariège, le Cantal, la Creuse et la Corrèze. Ces territoires sont majoritairement ruraux. À l’inverse, l’Île-de-France, la Haute-Savoie, la Normandie et le Morbihan ont des prévalences de la perte d’autonomie faibles. Une explication possible à ces différences est l’offre en Ehpad. Elle permet, lorsqu’elle est abondante, abordable, de qualité, de prendre en charge des incapacités sévères dans le département ; la situation inverse peut conduire à changer de département pour entrer en établissement.

Retrouvez le rapport de l’Institut des Politiques Publiques « Vieillir à domicile : disparités territoriales, enjeux et perspectives » en intégralité.


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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