[Parole d’Expert] Les bienfaits de la cure thermale sur les pathologies chroniques par Michel Bontemps, directeur de l’Officiel du thermalisme

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Répartis dans 90 stations thermales, 110 établissements accueillent les curistes français. Douze orientations thérapeutiques sont reconnues par la Sécurité sociale et peuvent faire l’objet de cures conventionnées. Celles-ci se présentent comme une alternative thérapeutique dans le traitement des maladies chroniques, particulièrement dans l’amélioration des symptômes.

Qui peut suivre une cure ? Quels bienfaits espérer ? Michel Bontemps, directeur de l’Officiel du thermalisme, dont l’édition 2019 est désormais disponible, répond à toutes vos questions sur les cures thermales.

Rédaction SilverEco.fr : À qui s’adressent les cures thermales ?

Michel Bontemps : À tous ceux qui en ressentent le besoin ! Les contre-indications existent, mais elles sont rares. On peut faire une cure pour de multiples raisons : arrêter de fumer, perdre du poids, se remettre en forme, etc. Mais aussi en prévention/traitement d’une pathologie reconnue. L’âge est un facteur important d’apparition de nombreuses pathologies : cancers, maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, etc.), rhumatismales (arthrose, etc.), cardiovasculaires, etc. Or la cure thermale constitue une réponse efficace, non-médicamenteuse, à la plupart des maladies liées à l’âge. C’est en cela qu’elle doit être regardée comme un partenaire essentiel du bien-vieillir.

Comment faire le choix de sa station thermale ?

Le choix d’une station dépend d’abord de l’orientation thérapeutique de la cure, définie avec le médecin généraliste. Ces orientations sont au nombre de douze1. D’ailleurs, la carte disponible sur le site de l’Officiel du thermalisme peut permettre au patient de trouver sa station selon l’orientation prescrite. Les couples pourront choisir une station proposant à la fois les deux orientations dont relève leurs pathologies respectives. Un même individu peut également se voir prescrire une double orientation, correspondant à deux pathologies distinctes. Là encore, il convient de faire son choix parmi les établissements proposant les deux orientations voulues.

Combien de temps doit durer une cure ?

Il convient de distinguer entre les mini-cures, ou courts séjours, et les cures médicalisées, dites « conventionnées », d’une durée fixe de 18 jours (3 semaines). Les premières ne font pas l’objet d’une prescription médicale. Il peut s’agir d’une cure de remise en forme, par exemple. Les secondes font partie intégrante d’une démarche thérapeutique et sont encadrées par une équipe médicale sur place. Le patient rencontre le médecin thermal lors d’une première visite qui donne lieu à une prescription des soins à suivre pendant le séjour. Une seconde visite médicale a lieu à mi-parcours pour effectuer un premier bilan et ajuster, si nécessaire, la prescription. Enfin, une visite de sortie est organisée afin de mesurer l’amélioration de l’état de santé.

A lire également : « L’Officiel du thermalisme, le guide pour tout savoir du thermalisme et organiser votre cure »

Peut-on effectuer gratuitement une cure thermale ?

Une cure thermale n’est jamais prise en charge à 100 %. Dans le cas d’une cure conventionnée, et sous conditions de ressources, le patient pourra bénéficier d’une prise en charge partielle des frais de transport et de pension. Quant aux frais médicaux, ils sont remboursés à hauteur de 65 à 70 % par la Sécurité sociale2. Les soins hors cure médicalisée (mini-cures, spa, etc.) ne sont, quant à eux, pas éligibles au remboursement.

Quels bienfaits peut-on attendre d’une cure thermale ?

Les vertus des principes actifs contenus dans l’eau thermale sont connues de longue date et alimentent toujours des travaux de recherche scientifique. Les bains sulfureux sont préconisés dans le traitement d’un large spectre de maladies allant des rhumatismes aux troubles neurologiques, en passant par les affections gynécologiques ou psychosomatiques. Outre ces bénéfices thérapeutiques, la cure thermale a également des effets reconnus sur la douleur. En agissant sur son intensité, elle contribue à diminuer la prise de médicaments (antalgiques, analgésiques). En outre, les bénéfices d’une cure thermale ne s’observent pas seulement au cours de la cure. Ils peuvent se prolonger jusqu’à six mois après la fin du séjour. Enfin, les stations thermales sont aussi des lieux de vie et de sociabilité. On y fait des rencontres ; tous les ans, des amitiés y naissent et les curistes n’en sont que plus impatients de revenir l’année suivante. D’où une clientèle constituée essentiellement d’habitués. Les curistes sont 70% à revenir d’une année sur l’autre !

Mieux vaut prévenir que guérir… cet adage vaut-il pour la cure thermale ?

De nombreux établissements thermaux placent l’éducation thérapeutique du patient au cœur de leur démarche. Il s’agit de donner à ce dernier les outils nécessaires pour apprendre à mieux vivre au quotidien avec une maladie chronique, à en prévenir certains symptômes ou à en retarder le développement. Ainsi les stations proposent des ateliers en complément des soins thermaux. Il peut s’agir de sport (natation, vélo, etc.), de relaxation (sophrologie, yoga, etc.), mais également d’ateliers pédagogiques et de prévention animés par des spécialistes (psychologues, nutritionnistes, etc.).

1à retrouver sur https://www.officiel-thermalisme.com
2Certaines mutuelles prévoient une prise en charge supplémentaire des soins thermaux. Renseignez-vous !


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Cet article a été publié par la Rédaction le


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