Rapport Aquino : « Anticiper pour une autonomie préservée : un enjeu de société »

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Cet article présente les principales conclusions de la mission menée par Jean-Pierre AQUINO. Comme celles des 3 rapports sur l’adaptation de la société au vieillissement, elles devraient enrichir les réflexions du gouvernement et, pour certaines, être intégrées au projet de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement de la population.

Jean-Pierre AQUINO

Une prévention coordonnée au niveau national

  • Mise en place d’une consultation de prévention

Afin d’anticiper la dépendance, le rapport Aquino propose la mise en place d’une consultation de prévention pour les personnes âgées de plus de 65 ans. Il s’agira, concrètement, d’élaborer un cahier des charges qui fixera des objectifs communs aux différents régimes de la consultation déjà existants. Ce cahier des charges déterminera le contenu de ces consultations, en se référant notamment aux recommandations de la HAS, et le rôle des médecins traitant dans ce dispositif de prévention. Il intègrera par ailleurs certains éléments comme :

  • la population à cibler ;
  • les moyens de repérage à mettre en oeuvre ;
  • les modalités de prise en charge de la consultation ;
  • les modalités d’évaluation de la consultation ;
  • le lien avec les actions de suivi.

Afin d’assurer la réussite de cette mesure, le rapport Aquino préconise la création d’un groupe de travail regroupant tous les acteurs des bilans de prévention. Ces bilans devraient par ailleurs être effectués dans une approche globale incluant les aspects aussi bien médicaux que psychologiques et sociaux des patients. À titre d’exemple, la prévention des chutes pourra passer par un bilan podologique associé le cas échéant à l’aménagement du cadre de vie de la personne âgée.

  • Identifier les personnes fragiles

« Le repérage des facteurs de fragilité et/ou de vulnérabilité doit permettre de promouvoir l’autonomie des personnes en réduisant le risque de dépendance par une intervention ciblée et adaptée. Elle impose le développement d’une politique coordonnée impliquant l’ensemble des professionnels », souligne le rapport Aquino.
Pour cette raison, il est capital d’être en mesure d’identifier cette population. Les aidants ont un rôle crucial à jouer dans cette démarche, de par leur présence régulière au domicile des bénéficiaires de soins et services. On pourrait même envisager le développement de formations adaptées au pré-dépistage, qui permettraient aux aides à domicile de réaliser un véritable travail de « veille sociale ». Repérée suffisamment tôt, la fragilité pourra en effet être prise en charge de manière optimale.

Les personnes âgées qui demandent l’APA ou bénéficient des aides aux caisses de retraite présentent elles aussi un risque de fragilité élevé. Il convient de déterminer les causes de cette fragilité qui, prise en charge le plus tôt possible, peut être réversible. Les caisses de retraite et les conseils généraux ont donc eux aussi, en amont, un rôle important à jouer dans la prévention de la dépendance.

Promouvoir la santé des seniors

Nous disposons aujourd’hui de nombreuses études permettant d’établir la liste des mesures favorisant le « bien vieillir ». Les principales recommandations sont les suivantes :

  • continuer à entretenir, voire améliorer son capital intellectuel, physique, social et psychique ;
  • prévenir les maladies survenant avec l’âge en adoptant un mode de vie adapté ;
  • prendre en charge précocement les maladies ou les troubles qui sont susceptibles d’entraîner une incapacité ;
  • avoir une activité physique ou sportive régulière ;
  • adapter son alimentation selon les principes du Programme National Nutrition Santé (PNNS) ;
  • adapter son environnement physique et social ;
  • conserver une vie sociale riche et les liens intergénérationnels ;
  • lutter contre l’isolement ;
  • valoriser les notions de projet de vie, d’estime de soi, d’adaptation ou changement.

Les actions à mener dans les structures et à domicile

  • Intégration des services et des soins pour les personnes âgées à domicile

Le maintien à domicile implique l’intervention de nombreux acteurs des secteurs social, sanitaire et médico-social. Il existe depuis 2001 des dispositifs visant à coordonner ces différents champs d’intervention, mais leur efficacité reste limitée. À l’instar des maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades Alzheimer (MAIA), qui ont la particularité de développer un réseau intégré de partenaires responsabilisés, il faudrait harmoniser les dispositifs d’accompagnement, de soins et d’aides aux personnes âgées en perte d’autonomie qui vivent à domicile.

  • Mise en place de projets pilotes

En septembre 2013 seront mis en place plusieurs projets pilotes visant à organiser le parcours de santé des personnes âgées en risque de perte d’autonomie. Ces projets devraient d’une part améliorer la qualité et la pertinence des soins et des aides, et d’autre part offrir une meilleure qualité de vie aux personnes âgées ainsi qu’à leurs aidants. Chaque étape du parcours de santé de la personne âgée s’inscrira dans une démarche de prévention de la dépendance. Ces projets pilotes s’attacheront par ailleurs à répondre aux besoins des aidants, acteurs clefs du maintien à domicile.

  • Développement de l’habitat intermédiaire

Développer une offre intermédiaire de logement social accompagné, dans une logique de maintien de l’autonomie, est aujourd’hui une priorité. À l’instar des logements-foyers, ces résidences ouvertes sur l’environnement local, éventuellement dotées de services collectifs, pourraient accueillir un public certes fragile, mais encore autonome, qui profiterait ainsi d’un logement sécurisé et d’un accompagnement adapté à ses besoins.

Encourager la recherche et l’innovation

La recherche, nous le savons, a un rôle crucial à jouer dans les domaines de la gériatrie et de la gérontologie. Santé, vie sociale, environnement, … les innovations se multiplient pour améliorer le confort et la qualité de vie des personnes âgées, à l’instar des technologies pour l’autonomie. Dans son rapport, le Dr Aquino souligne donc l’importance de promouvoir une recherche pluridisciplinaire qui rapprocherait les sciences médicales et les sciences humaines et sociales.

> Consulter et télécharger l’intégralité du rapport Aquino


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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