Résultats de l’enquête PATED sur la perception du risque dépendance en France

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Aujourd’hui 1,2 million de personnes âgées sont en situation de dépendance. Elles seront 2 millions en 2040. Avec l’allongement de la durée de la vie et l’augmentation du nombre de personnes atteintes d’une maladie neurodégénérative, l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie devient un enjeu majeur.

Dans le contexte de la préparation de la loi d’orientation pour l’adaptation de la société au vieillissement et afin d’éclairer les débats publics, la Fondation Médéric Alzheimer publie les résultats de son enquête inédite PATED, menée en collaboration avec TNS-Sofres, L. Arrondel et A. Masson de l’Ecole d’Economie de Paris (PSE) sur  La perception du risque dépendance par les Français et les stratégies assurantielles ou patrimoniales mises en œuvre ou non.

La dépendance est peu prise en compte par les françaisRapport d'étude

Comparée aux autres risques (santé, auto, etc.), la dépendance se caractérise par un décalage temporel important entre le moment où l’on s’assure (environ 58 ans) et le moment où le risque a une probabilité forte de survenir (environ 85 ans). De plus, il est difficile pour les individus de s’identifier à des personnes dépendantes (altérité de la personne) et donc d’appréhender la dépendance de manière rationnelle. Pour ces raisons, le risque dépendance est susceptible d’entraîner deux types de comportements :

  • la myopie : les individus n’envisagent pas le risque dépendance auquel ils seront exposés,
  • le déni : les individus sont conscients du risque mais préfèrent ne pas y penser.

Les principaux résultats de cette enquête PATED, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de plus de 3 600 Français extraits du panel de l’enquête PATER1, montrent que le risque de dépendance est aujourd’hui peu pris en compte par nos concitoyens. En effet, parmi les Français de plus de 45 ans :

  • 40 % n’envisagent pas le risque de dépendance
  • 15 % font preuve de déni
  • 66 % n’ont pris à ce jour aucune disposition pour se prémunir du risque de dépendance.

Néanmoins, les individus qui ont une personne dépendante dans leur entourage sont plus sensibles à la question puisque 64 % d’entre eux envisagent le risque d’être un jour dépendant. Cependant, même si tous les Français étaient très prévoyants et averses au risque, la proportion d’individus prêts à s’assurer ne dépasserait pas 15 %.

Dans ce contexte, une mobilisation accrue de la prévoyance individuelle pour financer le risque dépendance pourrait passer soit par l’instauration d’une assurance obligatoire comme pour la santé ou l’automobile, soit par une régulation publique active du marché visant à stimuler la demande (campagne de sensibilisation, politique de solvabilisation de la demande d’assurance par des instruments fiscaux, liquidification du patrimoine) ou une profonde évolution des produits d’assurance (harmonisation des produits, développement du viager, etc.).
Pour en savoir plus vous pouvez visiter le site internet de la Fondation Médéric Alzheimer

> Télécharger le rapport d’étude Perception du risque dépendance et couverture au sein de la population

 


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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