Près de 8 particuliers employeurs sur 10 estiment que leur vie serait plus difficile sans salarié à domicile. Cette affirmation, issue du nouveau baromètre publié par le Groupe Ircem, met en lumière le rôle fondamental, mais encore trop méconnu des professionnels de l’emploi à domicile. L’enquête, menée en double miroir auprès des salariés, de leurs employeurs et du grand public, éclaire à la fois les apports quotidiens de ces métiers et les fragilités qu’ils portent.

- Des acteurs clés du quotidien : 8 employeurs sur 10 disent que leur vie serait plus difficile sans salarié à domicile.
- Des métiers utiles mais précaires : 72 % des salariés trouvent du sens à aider, malgré des horaires morcelés et des conditions difficiles.
- Une relation humaine forte : 90 % des employeurs font confiance à leur salarié. 86 % des salariés évoquent un lien amical.
- Une reconnaissance inégale : les Français jugent ces métiers très utiles (7,6/10) mais peu reconnus (5,7/10).
- L’Ircem s’engage : la Fabrique du Mieux-Vivre et une chaire scientifique visent à mieux comprendre et soutenir ces professionnels.

Une qualité de vie fragile menée par des liens de proximité
La qualité de vie perçue par les Français se situe à 6,8 sur 10 en moyenne. Un chiffre jugé “acceptable”, mais pourtant révélateur d’un équilibre précaire. Les disparités sont marquées : la note varie selon l’âge, le statut professionnel ou la situation conjugale. Par exemple, la note grimpe à 7,7 pour les foyers gagnant plus de 5 000 € par mois, contre 5,6 pour ceux ne disposant que de 1500 € mensuels. Vivre en couple ou au sein d’un foyer de plus de cinq personnes augmente significativement le sentiment de bien-être.
Dans ce contexte, le lien social joue un rôle clé. Les salariés à domicile, qu’ils interviennent pour l’aide ménagère, la garde d’enfants ou l’accompagnement de personnes dépendantes, soulagent les contraintes quotidiennes. Ils sont perçus comme des soutiens concrets, liens de confiance et fiables dans un environnement pour l’isolement, la précarité ou le manque de temps fragilisent les individus.

Salariés à domicile : le cœur à l’ouvrage, malgré les obstacles
L’enquête Ircem, réalisée par Toluna-Harris Interactive, révèle que les salariés à domicile tirent leur satisfaction professionnelle de l’utilité sociale de leur métier. Être utile aux autres est la principale source de sens pour 72% d’entre eux. L’autonomie dans l’organisation du travail est également largement plébiscitée.
Mais les conditions physiques éprouvantes, le morcellement des horaires (avec en moyenne 6,5 employeurs par salarié), et le manque de reconnaissance demeurent des freins. Les salariés à domicile sont majoritairement des femmes (95%), âgées en moyenne de 53,5 ans et qui, pour beaucoup, cumulent des horaires fractionnés. Ils travaillent en moyenne 94 heures par mois, parfois pour plus de six employeurs différents.
Une relation humaine forte, au coeur de l’intime
La spécificité de l’emploi à domicile réside aussi dans la nature des liens noués. Loin de la relation contractuelle classique, le lien entre salarié et employeur est avant tout humain : 90% des particuliers employeurs déclarent faire confiance à leurs salariés, 87% se disent satisfaits du travail effectué. Côté salariés, 86% parlent de relations amicales avec leurs employeurs et 93% disent bien les connaître.

Cette proximité, souvent tissée au fil des années, contribue à renforcer l’impact positif de ces professionnels sur le quotidien de leurs employeurs. Ainsi, 82% des particuliers employeurs affirment pouvoir faire ce qu’ils aiment dans la vie, contre 50% des salariés à domicile et 66% des Français dans leur ensemble.
Salariés à domicile : Une reconnaissance sociale insuffisante
Si les Français évaluent à 7,6/10 l’utilité sociale des salariés à domicile, ils estiment que la société ne leur accorde qu’un 5,7/10. Ce sentiment de sous-reconnaissance est partagé par les intéressés eux-mêmes, qui évaluent cette reconnaissance collective à 5,9/10.
Ce paradoxe entre reconnaissance individuelle et absence de reconnaissance sociale globale pose question. Il souligne une forme d’invisibilité institutionnelle, malgré l’importance cruciale de ces métiers dans le maintien de l’autonomie, la cohésion sociale et l’équilibre familial.
Soutenir ceux qui soutiennent : vers une société plus juste et solidaire
Pour répondre à tous ces enjeux, le Groupe Ircem s’engage dans une démarche d’amélioration continue du mieux-vivre. Par la création de la Fabrique du Mieux-Vivre et de la première Chaire d’excellence dédiée au bien-vivre et aux vulnérabilités, l’Ircem entend relier la recherche scientifique à la mise en œuvre de solutions concrètes.

Essentiels au quotidien de millions de Français, les salariés de l’emploi à domicile permettent à chacun de mieux vivre chez soi, avec plus d’autonomie et de sérénité. Leur engagement constant en fait des acteurs clés du lien social. Mais pour soutenir pleinement celles et ceux qui accompagnent, encore faut-il reconnaître et comprendre leur propre vulnérabilité. C’est en s’appuyant sur les apports de la recherche et sur l’écoute attentive des réalités de terrain que nous pourrons bâtir des réponses durables, à la hauteur des enjeux.
Leïla Hicheur, Directrice de cabinet du Directeur Général du Groupe Ircem
Télécharger l’enquête complète « Employés à domicile : connaître et reconnaître » du Groupe Ircem
Cet article a été publié par la Rédaction le



