Appel Medical et Cercle Vulnérabilités et Société dévoilent une étude sur les facteurs d’amélioration de l’attractivité des métiers du grand âge

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Les métiers du grand âge sont confrontés à une crise profonde. Les personnels, soignants comme non-soignants, expriment depuis plusieurs années leur mécontentement causé par de multiples facteurs : dégradation des conditions de travail, pénibilité, faible rémunération, perte de sens et de valeurs du métier, etc. La crise sanitaire et les révélations choquantes au sein des EHPAD ont amplifié le désintérêt pour ces métiers. Pour autant, le besoin d’accompagnement et de soin des personnes âgées ne cesse de progresser et la pénurie de personnel apparaît désormais comme un sujet d’inquiétude majeur, aux conséquences humaines, sociales et économiques très préoccupantes.

Le grand âge, une chance pour la société à condition de pouvoir la saisir

Plus de 8 Français sur 10 ont une vision très positive du grand âge qu’ils considèrent comme synonyme de savoir et de connaissance et comme une chance que la société doit pouvoir valoriser. Leur perception est toute autre concernant la prise en charge de nos aînés. La pénurie de personnel médical et paramédical, au sein de structures spécialisées ou à domicile, est jugée grave par plus de 9 Français sur 10. Cette situation est même jugée très grave au regard de son impact sur la qualité des soins (51%), sur la qualité de vie et l’accompagnement des personnes (46%), mais aussi sur la qualité de vie au travail des professionnels (35%).

Enfin, 86% des Français s’inquiètent du niveau d’implication attendu des familles et des proches pour compenser cette absence de personnel. Mais si les Français sont inquiets, seuls 16% d’entre eux se déclarent motivés par le fait de participer à relever le défi du vieillissement de la population. Une forme de fatalisme semble s’installer, malgré la conscience collective de la gravité des enjeux.

Une perception ambivalente des métiers du grand âge

La majorité des répondants à l’enquête a une image positive des métiers du grand âge qui sont perçus comme des métiers de vocation (89%), porteurs de sens (96%) et qui demandent des qualités humaines particulières (97%). Mais dans l’esprit général, ces métiers restent encore mal considérés, mal reconnus par la société (91%), usants et épuisants (91%) et insuffisamment rémunérés (93%). Parmi les métiers du grand-âge, ceux qui sont jugés les plus attractifs sont ceux qui privilégient la relation humaine : accueil (52%), animation (50%), accompagnement social (40%). Les métiers du soin, aux compétences plus techniques, attirent moins : paramédicaux (28%), psychologues (24%), soignants (23%), médecins (18%), même si les perspectives d’évolution de carrière qu’ils offrent séduisent davantage les jeunes. Les métiers de direction ou d’encadrement demeurent globalement assez attractifs (45%).

Les métiers d’ASH (agent des services hospitaliers) ou d’auxiliaire de vie souffrent quant à eux d’un sérieux déficit d’attractivité (21%), sans doute lié à leur faible valorisation sociale. Il est à noter que pour les plus jeunes, ces métiers tendent à devenir «des métiers comme les autres» (pour 58% des 18-24 ans, vs 44% pour les 50 ans et plus). Ils les considèrent cependant moins comme «mal rémunérés» (10 points d’écart positifs) ou «mal considérés» (15 points d’écart)
que leurs aînés.

Des métiers du grand âge qui doivent évoluer avec leur temps

Le rapport au travail change et de nouvelles aspirations émergent chez tous les salariés. Les métiers du grand âge ne font pas exception. Les Français interrogés témoignent de leur désir d’autonomie dans l’exercice de leur métier. Cela se traduit notamment par la volonté de 53% d’entre eux d’exercer au domicile des personnes âgées ou en réseau. Une aspiration en ligne avec le souhait de la majorité des Français de vieillir chez soi. 34% des répondants souhaitent travailler dans un
établissement pour personnes âgées et 13% préféreraient exercer à l’hôpital.

Parallèlement, 45% des répondants se projettent dans le secteur public, 30% dans le privé à but non lucratif et 24% dans le privé à but lucratif. S’agissant du type de contrat, plus d’1 Français sur 3 souhaitent exercer soit en libéral/indépendant (20%) soit en intérim (6%). 20% des répondants déclarent ainsi que l’intérim permet d’apporter de l’oxygène aux équipes et davantage de flexibilité et de liberté au quotidien. Le CDI reste tout de même le statut le plus recherché par 67% des répondants. Autonomie, flexibilité, visibilité, sens au travail, formation, perspectives de carrière : les métiers du grand âge sont des métiers d’avenir qui doivent se réinventer pour évoluer avec leur temps.

La population vieillit et nous devons tout mettre en œuvre pour accompagner dignement nos aînés. Il est urgent de redonner toute leur humanité aux métiers du soin, de l’accompagnement et du bien vieillir pour susciter des vocations et fidéliser les personnels en poste. Les métiers du grand âge sont des métiers d’avenir qui offrent aux femmes comme aux hommes, aux débutants comme aux profils expérimentés, un projet professionnel et un parcours de carrière  riches de sens

Stéphane JEUGNET, Directeur Appel Médical

Appel Medical et Cercle Vulnérabilités et Société ont émis quatre recommandations face à cette situation :

  • Revaloriser l’image du secteur ;
  • Repenser l’exercice des métiers du grand âge ;
  • Faire évoluer la démarche de recrutement ;
  • Créer un écosystème favorable.

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Cet article a été publié par la Rédaction le

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