« Les salariés aidants, une souffrance silencieuse », tribune libre de RoboCARE Lab

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Avec le doublement du nombre de personnes âgées de plus de 75 ans d’ici à 2060, le bien-vieillir s’installe dès aujourd’hui au cœur des préoccupations, et à juste titre ! Régulièrement interrogés, plus des 3/4 des Français sont favorables au maintien à domicile en cas de perte d’autonomie ; conséquence directe, l’aidant familial a un rôle crucial à jouer dans notre société vieillissante. Parfois au détriment de sa propre vie.

SilverEco.fr publie une tribune libre de Faissal Houhou et de Dominique Blasco, co-fondateurs de la société RoboCARE Lab.

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11 millions d’aidants en France, invisibles mais essentiels

Chaque jour, près de 11 millions de personnes en France accompagnent un proche en perte d’autonomie, une personne âgée ou handicapée. Ces aidants forment depuis quelques années un groupe émergeant majeur, mais encore relativement discret. Ils assument courageusement leur rôle, qui les isole bien souvent socialement, et les épuise moralement et physiquement. Un tableau un peu sombre, qui dépeint une situation de souffrance bien réelle…

Et encore, tout n’est pas dit. Réalise-t-on que parmi ces aidants familiaux, 58% exercent en parallèle une activité salariée en entreprise ?

Souvent invisible, le proche aidant est pourtant un maillon essentiel de notre cohésion sociale. En assumant l’accompagnement d’une personne dépendante et en conservant son activité professionnelle, il fait preuve de dévouement qui peut avoir des répercussions directes sur sa propre santé. Alors que fait-on pour l’aider ?

Le congé de proche aidant, bon début mais insuffisant

Soutien - Aidant - CoupleEntré en vigueur en début d’année dans le cadre de la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement, le congé de proche aidant est un pas de plus vers la reconnaissance du statut d’aidant. Mais ce n’est pas suffisant.

Aujourd’hui, qui sait que les salariés aidants représentent un actif sur six ? Et même un sur quatre d’ici à dix ans, si l’on en croit les prévisions d’un groupe de travail de Malakoff Médéric.

Certes, les entreprises en prennent peu à peu conscience, et constatent des absences et un stress plus élevé que la moyenne chez leurs salariés aidants. Interrogées en 2016 par l’association France Alzheimer, ces personnes déclaraient avoir des difficultés à concilier vie professionnelle et rôle d’aidant. 90% d’entre elles parlaient alors de fatigue, d’anxiété, de troubles psychologiques ! Cette souffrance ne peut rester silencieuse. Ni ignorée.

Lever les tabous en entreprise

Si certains salariés n’ont pas toujours conscience d’assumer un rôle d’aidant, d’autres le savent pertinemment mais hésitent à le faire connaître dans leur milieu professionnel. Pourquoi ce tabou ? Est-ce une faiblesse d’aider ses proches ? Aidants, vous êtes des personnes incroyablement généreuses, sachez-le !

Des études, menées dans de grands groupes français, montrent que les salariés aidants qui se déclarent comme tels auprès de leur employeur bénéficient davantage du télétravail ou d’horaires aménagés. Depuis quelques temps, aider ces salariés est en effet un sujet d’actualité dans les grandes entreprises ; Air France, Engie, Danone ou encore la SNCF ont mis en place des dispositifs d’accompagnement. Ce qui est encourageant, c’est que les PME s’y mettent aussi. Mais ne nous arrêtons pas là.

A quand la généralisation de cette prise de conscience ? A quand des aides concrètes et efficaces ? A quand un robot SAM, pour quelques dizaines d’euros par mois, dans chacune de ces familles ?

La situation des aidants épuisés ne peut plus rester aux portes des entreprises.


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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